Agir contre la maltraitance des plus vulnérables
- Le Conseil départemental a organisé le 15 juin une journée dédiée à la promotion de la bientraitance des seniors et/ou personnes handicapées à la Salle des fêtes de la Courneuve.
- Cet événement, destiné aux professionnel·le·s, a permis de réfléchir aux stratégies de prévention et de lutte contre la maltraitance au sein des familles ou dans les établissements d’accueil.
Chef de file de l’action sociale, le Département de la Seine-Saint-Denis est engagé de longue date dans une politique volontariste de soutien des personnes dépendantes. Il a ainsi multiplié les actions relevant de ses champs de compétences pour prévenir la perte d’autonomie, soutenir les aidants, mettre en place des tiers-lieux autonomie ou des habitations inclusives dans les quartiers, faciliter l’accès des seniors aux sports et aux loisirs…
Plusieurs tables rondes pour croiser les expériences
Dans son introduction à la Journée mondiale de promotion de la bientraitance auprès des personnes âgées, le Président Stéphane Troussel a rappelé le rôle d’ensemblier joué par notre collectivité. « Le scandale Orpéa a remis dans le débat public la question du grand âge mais aussi celle du handicap » a-t-il déclaré. « Je voudrais insister sur la place fondamentale des professionnel·le·s comme acteurs centraux de la lutte contre la maltraitance (…). C’est un des objectifs de cette journée : rassembler, fédérer les professionnel·le·s de tous bords pour agir sur ce sujet en prenant en compte les situations du terrain… » .
Les personnels de l’action sociale et médico-sociale et les représentant·e·s d’usager·ère·s présent·e·s ont échangé sur les questions des violences en établissements (EHPAD, résidences autonomie… et ceux concernant les personnes en situation de handicap) et à domicile, les tensions entre pairs en institutions, les difficultés de la détection des violences psychologiques, la nécessité de ne pas rester isolé·e en tant que soignant·e pour faire face aux problèmes…
Très mobilisé pour le « bien-vieillir », le Département a signé en 2015 une convention avec la Fédération 3977, qui gère le numéro national de lutte contre la maltraitance, ce qui permet de recevoir les alertes reçues par le numéro et d’agir. Par ailleurs, une cellule inter-institutionnelle de prévention a été montée en 2011, en collaboration avec l’Agence régionale de santé, la Préfecture, la Justice et d’autres acteurs publics et associatifs…
Détecter et agir face aux différentes formes de maltraitance
Notre collectivité, qui a participé à une étude récente sur la maltraitance à domicile, a déjà organisé plusieurs dizaines de formations destinées aux professionnel·le·s des établissements d’accueil et au personnel intervenant à domicile. « Nous avons réalisé un guide pratique expliquant comment agir face aux situations préoccupantes et d’autres sessions de formation sont prévues à compter de septembre pour les aide à domicile » détaille Isma Zalambani, coordinatrice du Pôle Bientraitance, aidants et lien social de la Direction Autonomie.
La journée du 14 juin et les formations visent aussi à présenter les outils et les dispositifs existants afin d’agir face aux maltraitances psychologiques « pas toujours faciles à identifier » qui peuvent exister dans les familles, susceptibles d’engendrer des « conflits de loyauté » chez les professionnel·le·s. Le personnel médico-social sera également sensibilisé aux bonnes pratiques dans l’optique d’accompagner les personnes atteintes de troubles comportementaux ou de maladies neuro-dégénératives et leurs proches aidant·e·s, souvent en situation d’épuisement.
« En cas de dégradation lourde de l’état de la personne, une coopération entre différents établissement de soins (Maisons d’accueil spécialisées, résidences autonomie…) a été engagée pour faciliter la prise en charge » ajoute Isma Zalambani. Du reste, la collectivité a instauré des groupes de paroles animés par une psychologue, destinés aux personnels des services d’aide et d’accompagnement à domicile.
Les métiers « du lien », qui ont montré leur utilité pendant la Covid, souffrent d’une pénurie de personnel, qui conduit à des conditions de travail plus difficiles. Conscient de cet état de fait, le Département a versé une prime exceptionnelle aux aides à domicile et aux personnels exerçant en établissements social et médico-social. Une façon de revaloriser ces métiers essentiels à la cohésion de notre société et au bien-être des plus fragiles.