Le street-artiste Jo Di Bona, ambassadeur très volontaire !

Le street-artiste Jo Di Bona, ambassadeur très volontaire !
Ambassadeur Paris 2024
  • A 48 ans, cet enfant «bien revendiqué du 93» vient d’être nommé, par le COJOP, un des ambassadeurs des 45.000 volontaires de J.O.P. Paris 2024.
  • Ce natif de Neuilly-Plaisance, sportif touche à tout, est maintenant un graffeur au talent reconnu.
  • Très touché qu'on ait pensé à lui pour cette mission, il dit vivre "un rêve éveillé".

«La vie est quand même incroyable ! Quand j’étais môme sur mon skate, mes bombes de peinture dans mon sac à dos, quand je graffais ici et là, à Montfermeil, Clichy, Drancy, on me disait que c’était de la merde et illégal. Alors, rejeté de partout, je rêvais d’aller de la rue dans une galerie. Et aujourd’hui, mes graffitis me mènent à ce gros bonbon sucré : totalement fou ! Et, et, en plus, aux Jeux olympiques sur ma terre natale, la Seine Saint-Denis : incroyable comme histoire ! Ado, quand je graffais, qui aurait pu croire qu’un jour, le 93 aurait les Jeux et que je serai, dans le même temps, dans les galeries : complètement dingue…et, et, aussi, voir le skate arriver aux Jeux à cette occasion…oui, c’est juste in-cro-y-able !? Quelle fierté !», résume Jo Di Bona.

«Mon 93 de cœur…»

Récemment, le COJOP (Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques) lui a donc demandé d’être un des ambassadeurs en charge des 45.000 volontaires retenu·e·s pour épauler les Jeux olympiques de Paris 2024 : «Imaginez, j’ai été contacté par Alexandre Morenon-Condé, le boss des bénévoles. En ouvrant une fenêtre du siège du COJOP, il a plongé, un jour, sur ma fresque de 65 mètres de large sur 22 de haut à Aubervilliers. De suite, il a compris qui j’étais parce qu’il avait déjà chez lui une de mes toiles. Fou, non ?».

Petits-fils d’immigrés italiens atterris au Bourget, Jo Di Bona est né à Neuilly-Plaisance où ses parents vivent encore. Lui s’est tout juste exilé à Villeparisis : «En fait, je réalise ne pas pouvoir m’éloigner de la Seine-Saint-Denis tant je l’aime, tant elle m’a construit, tant elle m’a porté, inspiré, et, tant aujourd’hui je vais pouvoir rendre à mon 93 de cœur…»

Hockeyeur sur glace à Neuilly-sur-Marne

Jo Di Bona est «depuis toujours» fan de sport.  Que ce soit en virées en skate pour graffer, en sprint  sur 60 mètres pour son Lycée Blanche de Castille à Villemomble, sur des patins de hockeyeur caparaçonné à Neuilly-sur-Marne,  ou même jusqu’à créer un club de foot sur Le Plateau de Neuilly-Plaisance «pour concurrencer le club local», la vie de Jo Di Bona est rythmée par le sport.

Pas question pour lui alors de manquer les Jeux olympiques à la télé. L’artiste nocéen en garde des souvenirs par milliers mais, il frissonne encore «pour la victoire impressionnante d’Edgar Grospiron en ski de bosses à Albertville en 1992…»

Pendant longtemps convaincu que ses graffitis le mèneront dans le mur, il laisse de côté les bombes aérosol et s’oriente, après le conservatoire d’arts dramatiques à Noisiel, vers la musique comme chanteur guitariste avec son groupe Hôtel Vik. «Pendant quinze ans, j’ai arrêté net de graffer jusqu’au jour où en 2012, j’ai offert une toile à ma fiancée pour Noël. Alors, elle m’a demandée quel était cet artiste. Je lui ai dit que c’était moi. Séduite, immédiatement, elle s’est démenée pour me faire connaître, trouver une galerie, etc. Soudain, c’est reparti net…»

Des murs aux «Une» de magazines d’art

En 2014, en remportant le premier prix du graffiti de la Fondation EDF, Jo Di Bona se révèle au monde. Depuis, il lui donne son regard et des visages, le met en couleurs et en collages d’Atlanta à Aubervilliers, de la Street-Avenue du  canal de Saint-Denis à Hong Kong, et squatte les «Une» de magazines d’art.

A un an des Jeux, ses idées bouillonnent pour mettre en lumière ses 45.000 volontaires, pour leurs signer haut en couleurs cette double page historique du sport et de la Seine Saint-Denis : «Quelle que soit mon idée finale, elle sera ancrée sur le partage, l’inclusion, le respect, l’égalité, la discipline, le travail d’équipe, valeurs communes à l’olympisme et au l’art du graff. Ces volontaires, je ferai tout pour qu’ils soient vus avant, pendant et surtout après les Jeux.»

 

 

Crédits photos : Arthur Crestani et Fab Collage

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