Le Conseil des jeunes de l’ASE tient ses promesses
- Lancé en 2022, le Conseil des jeunes confié·es à la protection de l'enfance accueille plusieurs fois par an des dizaines de jeunes de 6 à 25 ans pour échanger et faire part de leurs demandes.
- Rencontres entre pairs, sorties, argent de poche... les propositions des enfants et des adolescent·es ont été suivies par des engagements concrets du Département de la Seine-Saint-Denis.
- Petit florilège des améliorations mises en place dans la vie de tous les jours des 9 300 enfants et jeunes majeur·es accompagné·es par l'ASE.
« La collectivité veut que les enfants puissent participer et partager leurs envies ou leurs projets car il n’y a rien de mieux que d’entendre les premiers concernés » explique Stéphane Troussel, le Président du Département de la Seine-Saint-Denis, présent au lancement de chaque Conseil des jeunes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « Depuis 2022, les jeunes ont fait 200 propositions qui ont été en grande partie reprises et intégrées au Schéma de prévention et de protection de l’enfance 2024 – 2028. Nous mettons ainsi en place avec nos partenaires des politiques transversales afin de répondre à leurs demandes et les aider à bien grandir en étant épanouis ».
Pour ce faire, les agent·es départementaux·ales ont mis en oeuvre une kyrielle de mesures pour répondre aux attentes exprimées par les jeunes de la façon la plus fine possible, en étant attentif·ves à leur bien-être quotidien et à leur projection dans l’avenir.
Une charte sur la qualité de l’accueil de ces enfants
Une centaine de professionnel·les de l’ASE et de diverses structures affiliées : maisons d’enfants à caractère social (MECS), associations de protection de la jeunesse… se sont progressivement réuni·es tout au long des années 2022 et 2023 pour partager de bonnes pratiques et construire une charte basée sur les demandes exprimées lors du Conseil des jeunes, au sein d’un établissement de la protection de l’enfance.
Une trame sur la qualité de l’accueil des enfants confiés a été élaborée qui sera complétée et validée par les directeurs des structures de placement, avant sa signature officielle début 2025. « Ce document, qui sera affiché dans les lieux de vie des jeunes, présentera les principes fondamentaux applicables à l’ensemble des établissements, en terme d’accompagnement des éducateurs, de participation à la vie collective (choix des repas, respect de l’intimité…), de gestion des activités extra-scolaires, de l’argent de poche, des relations avec les copains…» indique Alice Best, responsable des établissements de la protection de l’enfance.
Réduire les stéréotypes touchant les « enfants placés »
Les jeunes ayant participé aux deux derniers Conseils de l’ASE ont exprimé leur préoccupation sur des propos ou des actes qu’ils·elles ont pu considérer comme stigmatisants souvent en milieu scolaire, liés à des préjugés sur la protection de l’enfance. Une étude sur la prise en compte de l’identité des enfants et sur la prévention des stéréotypes ou des discriminations est actuellement en cours pour prévenir ces phénomènes au sein des structures. En lien avec des partenaires comme l’Education nationale, des associations… de bonnes pratiques seront instaurées renforçant leur épanouissement.
De même, des demandes d’adaptation aux particularités de certains enfants (culturelle, religieuse, de genre…) ont été prises en compte : repas halals, produits adaptés aux différents types de peaux ou de cheveux…
Des moyens pour l’aide scolaire et l’accès aux loisirs
« Quand on est à l’ASE, comme on a des relations compliquées avec notre famille, on porte beaucoup plus le poids de nos actes sur les épaules et on a tendance à stresser sur ce que va être notre avenir » confie Julie*, 17 ans. « Depuis quelques temps, on peut faire plus de sorties avec nos potes du foyer, cela permet de souffler et de recharger les batteries ».
De nombreux partenariats ont été noués entre des foyers et des acteurs culturels, qui ont permis de mettre en place des parcours éducatifs, avec le concours de la Direction départementale de la culture, du patrimoine, des sports et des loisirs… Des centaines de visites ponctuelles ont ainsi été organisées dans des musées, des sites patrimoniaux comme l’archéosite de la Haute-Île, des séjours de 2 à 5 séances ont permis aux adolescent·es de pratiquer des activités physiques, des projets sur mesure leur ont permis de s’initier au slam, au cinéma, à la radio, la musique…
Faciliter la poursuite des études après le baccalauréat
Le dispositif Boost’Études instauré en septembre permet aux jeunes ayant un projet scolaire ou professionnel de bénéficier sous certaines conditions d’un coup de pouce financier jusqu’à leurs 25 ans (montant plafonné à 1 061 euros par mois déduit de leurs ressources). En plus de cette allocation, les bénéficiaires seront accompagné·es afin de trouver la meilleure voie d’insertion possible. Par ailleurs, la collectivité propose dans certains cas aux adultes de 18 à 21 ans un Contrat jeune majeur qui peut prendre différentes formes : aide éducative à domicile, coup de pouce financier, accueil provisoire…
Garder le contact avec les camarades de l’ASE
L’association d’entraide Essor 93, située à Gagny, organise des rencontres entre les « ancien·nes de l’ASE » dans l’optique de maintenir les liens d’amitié tissés auparavant par les jeunes à la sortie des dispositifs de protection de l’enfance. Cet établissement subventionné par la collectivité agit pour l’insertion sociale ou professionnelle des personnes de Seine-Saint-Denis ayant bénéficié de l’ASE et propose entre autres un hébergement aux bénéficiaires d’un contrat d’accueil provisoire jeune majeur.
Mobilisé pour le bien-être des enfants et adolescent·tes confié·es, le Département a innové en mettant en place le podcast « Les voix du Conseil des jeunes 93 », une soirée des talents dédiée aux « enfants de l’ASE »… D’autres engagements ont aussi été réalisés en terme de prévention des conflits, de mise en place de nouvelles places dédiées aux fratries ou de salles améliorées pour les rencontres avec les parents. Et dans les prochaines années, un bus du bien-être s’arrêtera dans les MECS pour prodiguer aux jeunes des soins esthétiques, de coiffures, des massages… De quoi favoriser leur réassurance et les aider à se faire de beaux souvenirs pour la suite…
*Prénom modifié à la demande de l’intéressée
Crédit-photo : Bruno Lévy et Nicolas Moulard