La cravate solidaire, une insertion sur-mesure

La cravate solidaire, une insertion sur-mesure
Emploi
  • Tenue adaptée, maîtrise des codes... L'association subventionnée par le Département aide, chaque année, plus de 2 500 personnes éloignées de l'emploi à préparer un entretien d'embauche.
  • Deux camions aménagés de cette structure sillonnent la Seine-Saint-Denis toute l'année pour rencontrer et accompagner les personnes en réinsertion professionnelle.
  • Reportage auprès des bénévoles et des futur·e·s candidat·e·s à Bobigny...

« L’habit ne fait pas le moine mais il y contribue… ». De cet adage est née en 2012 l’association La Cravate Solidaire qui agit pour le retour à l’emploi des personnes en voie de réinsertion. En Seine-Saint-Denis, plus de 80 bénévoles et une dizaine de salarié·e·s se déplacent directement dans les villes du territoire pour aider les personnes en recherche d’emploi mobilisé·e·s par les services sociaux départementaux, les associations et les structures d’accompagnement locales. Récemment, plusieurs d’entre eux·elles ont accompagné au centre-ville de Bobigny une dizaine d’habitant·e·s en recherche d’emploi qui sont reparti·e·s le sourire aux lèvres, avec dans les mains une tenue professionnelle et un récapitulatif de leur simulation de recrutement. En moyenne, 65% d’entre eux·elles trouvent un stage, une alternance, un CCD ou un CDI dans les six mois qui suivent cet accompagnement.

Mettre à l’aise et sur leur 31 les bénéficiaires

Emmanuel, 20 ans, qui vit à Bobigny, a les yeux fixés sur la longue glace de l’espace dressing d’un des deux camions de l’association. Conseillé par Régine, coach en image bénévole, le jeune homme porte un costume cravate bleu roi qui parait avoir été réalisé sur-mesure. « La Mission Locale m’a incité à profiter des services de l’association et à venir préparer mes prochains entretiens de recrutement » confie le jeune polyglotte, qui cherche un emploi d’agent d’escale aéroportuaire ou de réceptionniste dans un hôtel.

A quelques mètres de lui, Sarah, chargée de mission, prend en photo un autre bénéficiaire devant un écran blanc. « Nous adaptons la colorimétrie des vêtements à la physionomie des usagers pour les mettre le plus possible en valeur » explique sa collègue Sabrina, conseillère en image, adepte de tenues un peu classiques. « L’objectif, c’est qu’ils se sentent à l’aise dans les habits. Je suis toujours émue quand je les vois relever la tête et avoir l’air plus sûr d’eux lorsqu’ils prennent la pause ». 

Les photographies réalisées sont envoyées par mail aux allocataires, qui pourront les réemployer dans leur CV. « Nos bénévoles utilisent les vêtements donnés par des particuliers ou collectés dans les entreprises » ajoute Manon Bequet, responsable du pôle Bénévoles Île-de-France, qui profite aussi de la loi AGEC « anti-gaspillage » obligeant les firmes à revaloriser les textiles invendus en les donnant par exemple à des associations.

 

Arrêt camion La cravate solidaire à Bobigny

Après leur relooking, les personnes profitent de simulations de recrutement auprès de bénévoles ayant une expérience dans les ressources humaines ou le management.

Booster la confiance des futur·e·s candidat·e·s

Les usager·ère·s mis·e·s en condition rencontrent ensuite des membres de la Cravate Solidaire connaissant bien les exigences du monde de l’entreprise pour un entretien d’embauche « à blanc » de 45 minutes. « Je les fais travailler sur un pitch de présentation afin qu’ils fassent la meilleure impression possible au recruteur lors des cinq premières minutes souvent déterminantes » précise Jean-Marc Beche, coach RH bénévole de l’association. « Au-delà de leurs compétences, j’essaie de creuser avec eux ce qui les motive pour qu’ils puissent prouver ensuite en quoi  le job recherché correspond bien à un projet de vie ». 

Des conseils qui ont inspiré Ernesto, 22 ans, originaire de Pantin, qui souhaite travailler dans les services à la personne.  « Dans le récapitulatif de l’entretien, il m’a été conseillé de mettre en avant les qualités humaines comme les compétences relationnelles, sans angoisser sur les revirements dans mes études. Plus que tout, il s’agit de valoriser le savoir-être et le goût des autres » résume-t-il.

Ce travail « cousu main » de remobilisation des candidat·e·s et d’engagement de terrain contre les discriminations correspond aussi à la politique du Département, qui finance cette association par le biais de l’appel à projets Insertion sociale, psychosociale et socio-professionnelle. « Avec le doublement des crédits alloués à l’insertion, nous voulons proposer à chaque bénéficiaire du RSA une formation et/ou un emploi durable répondant à leurs réelles appétences » déclare Laurent Perl, chef de projet Renationalisation du RSA au Département. « L’objectif de notre Nouvelle donne pour l’insertion et l’emploi, c’est de s’adresser à tout le monde et de ne laisser personne au bord du chemin ». Une belle philosophie qui infuse largement auprès des partenaires associatifs et institutionnels de la collectivité.

 

Arrêt camion La cravate solidaire à Bobigny

Lors des arrêts de ses deux camions, l’association rencontre à minima 10 personnes en insertion par jour, soit plus de 90 personnes par mois en Île-de-France. La Cravate Solidaire est aussi présente dans la capitale, où elle accompagne un peu plus de 300 personnes par mois dans des locaux fixes à Paris.

La Cravate solidaire cherche des bénévoles pour accueillir et conseiller les personnes éloignées de l’emploi.

Vous avez le sens du contact et vous souhaitez agir concrètement pour l’égalité des chances ? N’hésitez pas à envoyer un mail à benevolat@lacravatesolidaire et vous aurez sans doute la place de Sabrina, Régine, Johannes dans les camions de l’association pour vivre une belle aventure humaine !

En recherche d’emploi, vous préparez un entretien de recrutement ?

Vous pouvez parler de cette initiative à la Mission Locale, au service social ou à l’agence locale d’insertion qui vous accompagne.
L’association stationnera en effet :
– mercredi 10 juillet  au 34 bis Boulevard Anatole-France à Aubervilliers
– mardi 23 juillet au 15 Rue Auguste-Poullain à Saint-Denis
– mercredi 24 juillet au 6 Avenue Jules-Guesde à Stains
Vous aurez alors tous les conseils pour cette échéance importante !
Au-delà de ces ateliers Coup de pouce, la structure propose également d’autres actions telles que du mentorat ou des accompagnements ponctuels à distance, les prestations de l’association étant toutes gratuites.
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