Multitude : des croisières musicales envoûtantes sur le canal de l’Ourcq

Multitude : des croisières musicales envoûtantes sur le canal de l’Ourcq
Festivités
  • Malgré un contexte difficile, la Biennale interculturelle de Seine-Saint-Denis, Multitude, s’est tenue ce weekend, rythmée le 1er juillet par les Grandes parades (pédestres et fluviales) du Tout-Monde célébrant en musique les principes de diversité chères à la Seine-Saint-Denis.
  • Les Séquano-Dionysien·ne·s ont ainsi profité de deux concerts flottants gratuits sur « la Guêpe buissonnière » et le « Martin Pêcheur » affrétés par Seine-Saint-Denis Tourisme et le Festival Villes des Musiques du Monde.
  • Chants traditionnels kabyles, brass band, sonorités méditerranéennes ou électro... les artistes ont embarqué les croisiéristes dans des voyages musicaux enchanteurs au fil de l'eau.

« La musique se nourrit de rencontres et adore le métissage qui regénère en permanence les cultures des peuples… » écrivait la chanteuse Noa. Les 130 passager∙ère∙s inscrit∙e∙s aux parades fluviales de la Biennale multiculturelle du Département ont eu une preuve éclatante de ses dires en profitant de deux concerts captivants célébrant les chants populaires de Méditerranée, d’Afrique du Nord, des États-Unis…

Les Séquano-Dionysien·ne·s en goguette ont chanté à tue-tête, dansé sur les espaces salons des bateaux et célébré dans une ambiance festive les valeurs universelles de la musique et du vivre-ensemble, avant de rejoindre le parc de la Bergère à Bobigny.

Les voix des racines et de l’histoire kabyle

Les trois soeurs Nadia, Samia et Naima Ammour ont interprété des airs kabyles traditionnels accompagnées par des percussions (derbouka ou bendir) en arborant des habits de fête des femmes kabyles. Originaires de la région de Yakouren, dans la wilaya de Tizi Ouzou, elles ont dévoilé les mélodies qui ont bercé leur enfance et qu’elles ont cherché à sauvegarder en collectant des airs populaires issus de la tradition orale auprès des aîné·e·s de leur contrée.

« Ces chansons racontent l’histoire de la population kabyle avec entre autres les spoliations des terres lors de la colonisation française au 19ème siècle, l’insurrection de 1871 suivie de déportations vers la Nouvelle-Calédonie, l’exil des hommes vers l’Europe ou la Tunisie…» déclare la chanteuse Nadia Ammour. « Les femmes, qui avaient un mari, un amoureux, un frère, un  ami… dans ces nouveaux territoires, se sont appropriés ces lieux à travers le chant ou la poésie. Nous avons voulu mettre en avant les thèmes universels abordés dans leurs chansons : l’amour, la tristesse, la joie des femmes, une certaine nostalgie… ». 

Séduit∙e∙s par l’authenticité de leurs chants, les excursionnistes ont chaloupé sur la piste de danse aux sons des youyous traditionnels et discuté avec les trois interprètes à la fin du concert. « Le public a été formidable et nous avons été touchées par la curiosité manifestée par les passagers pour ces poèmes que nous chantaient nos parents » indique une des interprètes. Peut-être parce que les airs populaires ont tous un air de famille, comme l’indiquait à la radio le chanteur breton Erik Marchand et traversent sans difficulté les époques et les frontières.

Fanfara Station hybride les genres et les continents

Le tunisien Marzouk, l’italien Marco et l’américain Charles se sont rencontrés il y a quelques années lors d’un voyage professionnel à Naples et ces musiciens voyageurs ont mêlé depuis avec brio leurs influences respectives. Ce trio quelque peu atypique a interprété des sons de brass band accompagnés de percussions tunisiennes, d’une trompette sautillante, de sons électro…

La voix chaude de Marzouk a enfiévré l’auditoire et fait guincher les badauds aux sons de chansons de variété italiennes, de mélodies traditionnelles maghrébines ou de mélodies jazzy d’outre-Atlantique.

« On a voulu montrer que les influences des différents continents peuvent très bien se mélanger pour créer de nouvelles émotions. Idem pour les chansons plutôt anciennes qui sont revivifiées lorsqu’elles sont mêlées à l’électro » avance le DJ Marco en alternant l’italien et le français avec ses complices polyglottes. Un concept partagé – en anglais – par son ami Charles : « Plus on est différents, plus on s’enrichit en adaptant en permanence nos morceaux et nos créations. La musique a toujours été voyageuse… ».

Sur les pistes de danse des deux bateaux, les voyageur∙euse∙s, en majorité Séquano-Dionysien∙ne∙s ont apprécié l’originalité de ces deux concerts flottants qui ont permis quelques heures d’évasion sur le canal de l’Ourcq. A la fin du spectacle, Pierre, Michel, Aïcha… ont rejoint les déambulations des ensembles musicaux et chorégraphiques des Grandes parades du Tout-monde au parc de la Bergère de Bobigny. Une façon de terminer en beauté cet événement festif entre marionnettes géantes, musicien∙ne∙s et danseur∙euse∙s…

 

Parade fluviale de Fanfara Station

Les musiques du monde ont été mises à l’honneur dans une ambiance de fête.

Crédit-photo : Carine Arassus

 

 

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