Une Seine-Saint-Denis qui respire
- Adaptation au changement climatique, nouveaux modes de déplacement, égalité et inclusion, activités sportives, besoin de confort et de beauté…
- Le Département adapte l’espace public aux besoins d’aujourd’hui des habitant·e·s et donne un nouveau visage à notre territoire.
- On visite ?
Longtemps la Seine-Saint-Denis a été comme les autres départements de la petite couronne le royaume de la voiture. Elle y régnait en maître, représentait 30 à 40 % des mobilités mais occupait 70 % de l’espace, repoussant les piétons sur un bout de trottoir, négligeant les arbres, ignorant complètement les vélos. Désormais les fameuses Routes Nationales sont devenues départementales et le Département a mis en œuvre une nouvelle stratégie de l’espace public, plus en adéquation avec les aspirations des habitant·e·s.
Moins de place pour les voitures
Allons voir ce que cela donne au carrefour des limites, à Pantin sur la RD 933, ex-RN3. Première surprise, le tunnel qui permettait aux voitures de passer sous le carrefour et encourageait leur trafic a disparu ! Le Département réduit ainsi l’espace dédié aux seules voitures, installe des pistes cyclables et anticipe le passage du Tzen3, ce bus dit à « haut niveau de service » qui dans sa voie dédiée reliera Les Pavillons-sous-Bois à la Porte de Pantin à l’horizon 2027.
Le tunnel a été comblé par de la terre issue des remblais de chantiers environnants. Côté Est, on mise sur la biodiversité en installant des nichoirs de toutes sortes et en laissant libre cours à la nature pour sa végétalisation. Côté Ouest, de l’engrais vert a été semé (moutarde, trèfle, sarrasin) « pour apporter de l’azote au sol et l’enrichir. Ensuite, l’association d’insertion Halage y plantera des fleurs destinées à la vente, recréant ainsi un circuit court qui n’existe plus » explique Quentin Le Palud, technicien. Marquages au sol colorés, larges espaces de circulation piétonnière, ce carrefour auparavant routier est sur le point de devenir un espace de vie, une porte ouverte de la ville vers le canal de l’Ourcq tout proche et auparavant quasi inaccessible.
Sport et verdure
On enfourche notre vélo, et direction Bobigny via la piste de l’Ourcq, l’une des plus fréquentées d’Europe. Piste bidirectionnelle, éclairée, aux abords entretenus elle est devenue un lien paisible entre Paris et la banlieue et participe à l’ambition du Département d’une Seine-Saint-Denis 100 % cyclable. Elle longe le parc départemental de la Bergère, l’occasion d’une halte soit sur les bancs pour souffler un peu, soit sur les installations sportives pour s’essouffler un peu ! Car être bien en ville, c’est aussi pouvoir s’approprier les espaces publics pour pouvoir y pratiquer du sport, quels que soient son âge, son sexe, qu’on soit porteur·euse de handicap ou non.
Cette volonté d’inclusion s’exprime aussi en améliorant l’accessibilité aux services publics départementaux, qu’ils soient sociaux ou éducatifs. Pour en juger, on continue la visite en pédalant jusqu’à Sevran. Là, dans le cadre du budget participatif, les collégien·ne·s d’Évariste-Galois ont imaginé des bancs colorés. Le Département, en accord avec la ville, les a fait réaliser par les ateliers Artagon à Pantin, a redessiné et sécurisé le parvis pour qu’il devienne un lieu de vie, si précieux pour pouvoir échanger entre copains et copines !
Une ville apaisée
Pour se rendre compte de l’ampleur de la nouvelle stratégie d’espace public du Département, il faudrait visiter les cours Oasis des collèges apportant fraîcheur et partage de l’espace équitable entre filles et garçons, circuler le long de toutes les voies à l’ombre des arbres nouvellement plantés du plan Canopé, découvrir les nouvelles voies olympiques faisant la part belle à un espace public apaisé, la nouvelle passerelle réservée aux bus, vélos et piétons installée par le Département au-dessus de la Seine pour rejoindre le village olympique… Mais à vélo, ça commence à faire beaucoup de kilomètres !
Photos : Franck Rondot
Corentin Duprey
Vice-président chargé des mobilités durables et du développement du territoire
En Seine-Saint-Denis, l’espace public a longtemps été pensé sans vision d’ensemble, et en priorisant la voiture aux autres usages. En adoptant la Stratégie espace public il y a un an, nous nous sommes enfin donné les moyens de penser l’espace public de manière globale, en l’adaptant aux grands enjeux sociaux et écologiques actuels. Nous le faisons en développant la place des transports en commun, du vélo et de la marche, en végétalisant, et en rendant nos rues et nos places plus accueillantes pour tou·te·s. L’espace public de demain sera ainsi plus apaisé, plus vert, plus beau et plus inclusif.