Une ex de Bazooka à la Courneuve
- L’artiste Olivia Clavel expose une quinzaine d’œuvres à la galerie Les sens de l’art du 13 au 28 janvier.
- Ce membre du collectif d’artistes Bazooka revient avec ses œuvres, peintes à même le carton, saturées de couleurs fluo et débordantes de nature humanisée.
- Et toujours Joe Télé, son personnage à tête d’écran, son alter ego, créé en 1976 qui se balade dans des univers fantasmagoriques.
Du rouge, du jaune, des verts, des vers de terre, des herbes folles, des oiseaux pressés, des prairies luxuriantes peuplées d’arbres qui vous scrutent : leurs branches nous tendent les bras, leurs sourires extatiques nous inquiètent. Dans cette série, on retrouve le personnage de Joe Télé chevauchant Pégase en direction du firmament étoilé, et toujours à califourchon tel un cow-boy à tête d’écran, Joe Télé, avance dans le lit d’une rivière sans retour.
Ce personnage a été créé en 1976 par Olivia Clavel. Elle signe alors ses planches d’Olivia « Télé » Clavel, comme pour signifier leur proximité.
Qui est Olivia Clavel ?
Formée aux Beaux-Arts, elle est la seule femme du collectif Bazooka, qu’elle cofonda en 1974 avec Kiki Picasso, Loulou Picasso, Lulu Larsen, Bananar et Jean Rouzaud (respectivement Christian Chapiron, Jean-Louis Dupré, Philippe Renault et Bernard Vidal). Dans ce collectif d’artistes avant-gardiste, elle prend le pseudo d’Electric Clito. Son style fait la part belle aux collages mêlant le dessin, la peinture, la BD, la littérature et un féminisme militant.
Autrice de bédé, elle travaille pour Métal Hurlant, Hara-Kiri, Charlie mensuel et collabore en 1977 au sein du collectif Bazooka au quotidien Libération. Leurs interventions sont sans concession, à la fois provocantes et au mauvais goût assumé. C’est ainsi qu’ils se saisissent de l’actualité pour la décortiquer.
Le retour d’Electric Clito
Plus tard pour les Rita Mitsouko, Olivia Clavel réalise des clips et des pochettes de disques (« Don’t Forget the Nite »). On reconnaît sa pâte, lorsqu’elle met en scène Brigitte Fontaine dans son clip « Le Nougat ». Le décorum kitsch et délirant fleure bon les années 80. Si vous êtes nostalgiques de Actuel, des Rita, ou si vous aimez les artistes sans concession passez le pas de la porte de la galerie Les sens de l’art pour découvrir ou retrouver Electric Clito.
Frédéric Roulette, son galeriste depuis 20 ans, se réjouit qu’Olivia Clavel soit exposé à La Courneuve. Il ajoute : « A l’occasion des 50 ans du collectif Bazooka, le numéro de Métal Hurlant, qui sortira en janvier, lui est consacré ».
« Tout est vivant » d’Olivia Clavel
du 13 au 28 janvier
