Une fabrique du rugby à Pantin

« En Seine-Saint-Denis, le stade Raoul-Montbrand est au rugby ce que le stade Bauer est au football ! » s’exclame Stéphane Troussel, président du Département. Et c’est vrai que depuis son inauguration en 1938, le terrain pantinois a été la tête de pont de l’ovalie sur un territoire où longtemps le football régnait sans partage. Mais depuis une vingtaine d’années, le rugby progresse en Seine-Saint-Denis et ils et elles sont nombreux à avoir fait leurs premières passes et placages à Raoul-Montbrand, comme Anne-Cécile Ciofani, vice-championne olympique et meilleure joueuse au monde 2021, ou Jonathan Danty actuel centre du XV de France.

Un Marcoussis en Seine-Saint-Denis

Il était temps de donner au rugby un équipement à hauteur de ses besoins et de ses ambitions ! Le Département, propriétaire du lieu, et la Fédération française de rugby ont défini ensemble le cahier des charges du Centre d’innovation des rugbys d’Île-de-France. Soutenu financièrement par la Région, ce projet ne manque pas d’ambitions, comme aime à les détailler Florian Grill, président de la FFR : « Ce projet à une dimension sportive, mais aussi éducative et citoyenne. Il hébergera l’Académie pôle espoir du 93, le comité départemental du rugby et potentiellement la Ligue Île-de-France. Nous y implanterons un centre d’innovations pour inciter tous les clubs de rugby de France à proposer d’autres formes de rugby ouverts au plus grand nombre (rugby santé, rugby adapté, rugby dans les Quartiers prioritaires de la ville ou dans les Zones de revitalisation rurale, actions éco-responsables et d’insertion de personnes éloignées de l’emploi…). Il comprendra aussi un centre de formation pour les enseignants du scolaire et de l’universitaire mais aussi pour les entraîneurs, dirigeants et bénévoles du rugby. Il sera également ouvert aux entreprises pour y tenir des séminaires et, bien sûr, sera ouvert à tous les licenciés franciliens, du département et Rugby olympique de Pantin. »

Regardez notre reportage vidéo réalisé à l’occasion de la pose de la première pierre

Logement neuf, vue sur les poteaux

Le projet comporte également un programme immobilier en bordure de l’avenue Jean-Jaurès. Il comporte 303 logements pour les familles, les jeunes actifs et les étudiants, au-dessus de locaux d’activité pouvant accueillir des commerces. L’objectif est d’intégrer harmonieusement ce centre sportif et ces logements dans un paysage urbain mêlant l’historique cité des Courtillières de l’architecte Émile Aillaud aux tous nouveaux habitats proches du métro Fort d’Aubervilliers et la future gare du Grand Paris Express. Daniel Roméo, architecte du programme immobilier a choisi « une fragmentation de l’habitat en quatre plots, donnant sur la Place des rugbys, une ouverture vers le centre sportif. » Une sente paysagère ouverte aux mobilités douces traversera le centre sportif, permettant aux habitants d’accéder au métro et de profiter de l’ombre des 270 arbres qui seront plantés, avec notamment deux mini-forêts dont une sera réservée à la biodiversité.

Pour les espoirs du rugby

Jean-Luc Pussacq, président du comité départemental de rugby, a le sourire. Lui qui avec d’autres passionné·e·s s’est démené durant des années en Seine-Saint-Denis pour y prêcher la bonne parole de l’ovalie se réjouit : « Nous allons avoir ici un pôle de haut niveau, avec une académie de développement pour accueillir les meilleurs U16, U17 et U18 filles garçons. Ils et elles auront un suivi scolaire, des cours particuliers et des entraînements spécifiques en plus de leurs en entraînements au sein de leurs clubs. Ça, plus le soutien aux clubs, et quand on voit tout le potentiel de jeunes talents chez nous, on n’a pas fini de voir des joueurs du 93 au plus haut niveau ! »

Photos : Bruno Levy