Leyla Sonko, volontaire et championne de judo

Dans la vie comme sur les tatamis, il y a des opportunités qu’il faut saisir à tout prix. L’an dernier, Leyla, alors en stage au comité d’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse qui se tiendront à Dakar en 2026, a très vite candidaté lorsqu’elle a vu passer une offre de volontariat de solidarité internationale pour le Département de la Seine-Saint-Denis. « Je voulais voyager, voir le monde… Ma mère m’a dit : vas-y ! Je suis déjà allée, pour le sport, en Grèce, au Maroc, au Japon, au Ghana. Mais là, c’est une occasion en or pour participer aux JOP » déclare-t-elle. Après un entretien en ligne, la jeune fille a été retenue et a mis ses études en stand-by pendant un an.

Une famille de champions dans les arts martiaux

En randori avec sa soeur Khadija au Dakar Université Club

Fille d’un maître de karaté, la dakaroise commence à 9 ans le judo « pour canaliser son énergie » et passe tous les dans jusqu’à la ceinture noire. Attachée au Code d’honneur et à la sociabilité de ce sport, elle arrache le bronze à l’Open d’Afrique de Dakar et devient la championne de son pays en 2021, 2022 et 2023 dans la catégorie des moins de 52 kilos. L’étudiante en sciences politiques et en relations internationales est talonnée par sa soeur Khadija, multi-médaillée aux Opens continentaux africains en 2023 et sa soeur Diakhou, vice-championne d’Afrique chez les cadettes en 2022.
Leyla, qui fait la fierté de son pays, multiplie les interventions dans le domaine du sport puis devient stagiaire pour le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar avant de rejoindre le Département en tant que VSI. « Lors de mon arrivée en Seine-Saint-Denis, mes collègues m’ont donné un coup de main pour mon emménagement à Livry-Gargan et je me suis tout de suite sentie à l’aise dans cette équipe » indique-t-elle.
Première volontaire internationale de solidarité de la collectivité, la championne partage son temps entre la Direction des Jeux olympiques et paralympiques et la Direction Europe/ International (DEI). « Avec ma tutrice, je prépare le week-end du Sénégal qui aura lieu le 27 et 28 juillet au parc Georges-Valbon. J’actualise aussi des fiches de coopération avec mon pays et j’instruis des dossiers d’associations locales engagées dans la mobilité ou le co-développement avec la DEI… » explique-t-elle.

Mieux comprendre la culture de l’autre

À l’œuvre depuis près de quatre mois, la jeune femme a d’abord été un peu surprise par son nouvel univers professionnel. « En France, le travail est bien cadré avec des réunions d’étapes, des mails… alors que nous, on a plus l’habitude d’aller voir les collègues et discuter rapidement du sujet » constate-t-elle. « À Paris, j’ai été impressionnée par la diversité de choix dans les magasins, les restaurants, l’accessibilité des services… Tout est à portée de main, tu n’as pas à chercher comme en Afrique ».
Par ailleurs, la culture africaine chaleureuse de Leyla lui a parfois joué des tours lorsqu’aux arrêts de bus, elle saluait les Séquano-Dionysien·ne·s « comme on le fait au Sénégal » et s’est pris des regards étranges de la part des passant·e·s… Emballée par le multiculturalisme de la Seine-Saint-Denis, la jeune fille s’est intéressée aux équipements sportifs récemment construits sur notre territoire pour les JOP et à la sensibilisation de la population pour ces Jeux.
Le Volontariat de solidarité international (VSI), qu’elle conseille à tous les jeunes, offre en outre des avantages : prise en charge du voyage, indemnité… permettant aux personnes les moins fortunées de tenter l’aventure.

Leyla, qui souhaite travailler par la suite dans la coopération internationale est très enthousiaste sur ce dispositif. « Le VSI m’a apporté une ouverture d’esprit et m’a appris énormément sur le plan professionnel. Au départ c’est un peu angoissant car on sort de sa zone de confort mais l’aventure est vraiment exceptionnelle et permet de regarder le monde autrement. Si vous pouvez en profiter, je n’ai qu’un seul mot : foncez ! »

Pour Leyla, le judo est aussi un art de vivre qui porte dans son Code moral des valeurs universelles : l’amitié, le courage, la résilience, le respect, le contrôle de soi…