La stratégie paralympique de la Seine-Saint-Denis
A désormais moins de J-500 de l’ouverture des Jeux paralympiques 2024, voici un tour d’horizon des actions et investissements que le Département engage en faveur des personnes en situation de handicap. Pour que chacun ait les mêmes chances, les mêmes droits.
« Notre vision du handicap en dit beaucoup sur notre vision de la société en général », déclare Stéphane Troussel, président du Département de la Seine-Saint-Denis. « Pour le Département de la Seine-Saint-Denis, c’est une évidence autant qu’un engagement : les personnes en situation de handicap doivent être des citoyennes et des citoyens comme les autres, qui disposent des mêmes chances et des mêmes droits que n’importe qui dans la vie de la cité. En offrant un moment fédérateur à la population et une tribune unique à des athlètes, les Jeux Paralympiques, que la Seine-Saint-Denis s’apprête à accueillir du 28 août au 8 septembre 2024, contribuent à modifier nos perceptions parfois erronées et à construire ce chemin vers l’égalité. C’est tout le sens de la stratégie paralympique départementale qui vise non seulement à réussir l’accueil des Jeux Paralympiques, mais aussi et surtout à utiliser cet évènement majeur pour améliorer de manière durable l’inclusion des personnes en situation de handicap dans tous les domaines de la vie. »
Le Prisme, exemple d’accessibilité universelle
Cet équipement sera à la fois le symbole et un des joyaux de l’héritage des jeux paralympique en Seine-Saint-Denis. Le Prisme sera le premier équipement sportif en Europe pensé selon le principe de l’accessibilité universelle : tout le monde, quel que soit son âge, son niveau sportif, qu’il·elle soit porteur·euse de handicap ou non, et quel que soit ce handicap pourra y accéder et profiter pleinement de ses installations. Le Prisme, Pôle de référence inclusif sportif métropolitain, sera également un espace de formation de professionnel·le·s sur la question sport/handicap.
Situation idéale
Sa situation est pour cela idéale, puisqu’il est situé sur le stade de la Motte à Bobigny, derrière l’hôpital Avicenne et à proximité de l’université Sorbonne Paris Nord qui forme de futur·e·s médecins et professionnel·le·s du sport.
Près de 200 structures, clubs, associations ou collectivités ont été invités pour participer à la définition du projet, faisant du Prisme un équipement ancré dans le territoire et en phase avec les attentes et les besoins des habitant·e·s..
Un héritage des JOP Paris 2024
Mais le Prisme est aussi un merveilleux exemple de l’héritage que les Jeux de Paris 2024 vont laisser à la Seine-Saint-Denis. En effet, le Cojo (Comité d’organisation des Jeux olympiques), avait initialement prévu un pôle destiné au haut niveau au Bourget. Après des mois de travail, le Département et le Cojo se sont accordés pour créer avec le Prisme un seul équipement destiné aux champion·ne·s comme aux sportif·ive·s du quotidien. Présent lors de cette pose de première pierre, Tony Estanguet confirmait : « Prisme est un fabuleux témoin de notre ambition, de Jeux plus respectueux de l’environnement et plus utiles à la population. Nous allons pouvoir notamment l’utiliser comme lieu d’entraînement des équipes de handball des JOP de 2024, mais c’est surtout un exemple en matière d’héritage d’équipements durables et utiles à la population du territoire. »
Plus de piscines
La Seine-Saint-Denis manque cruellement de piscines, plus d’un enfant sur deux arrive en sixième sans savoir nager. Les Jeux vont permettre la création ou la rénovation de 8 piscines en intégrant des normes ambitieuses en matière d’accessibilité universelle. Par ailleurs, le second Plan Piscines départemental, lancé en septembre 2022, permettra non seulement d’accélérer jusqu’en 2028 la création de nouvelles lignes d’eau mais aussi de poursuivre la remise à niveau des équipements aquatiques dans le département, notamment en termes d’accessibilité. Les projets allant plus loin que les normes réglementaires en matière d’accessibilité, et/ou ceux qui favorisent l’accès de toutes et
tous aux bassins avec la création d’équipements aqualudiques, bénéficieront de financements supplémentaires allant jusqu’à 75% du coût des aménagements.
Le Département soutient la création d’équipements sportifs inclusifs, avec la stratégie départementale « Sport et espace public lancée en décembre 2022. Elle comporte deux volets. Tout d’abord un soutien financier aux projets d’équipements sportifs portés par les communes à travers une surdotation départementale de 2,4 millions d’euros du plan « 5 000 terrains de sport » porté par l’Agence nationale du sport. Et également la réalisation sur foncier départemental, d’ici 2024, d’une dizaine d’équipements sportifs de proximité répondant aux enjeux précités.
La mobilité, enjeu pour l’égalité
Pouvoir se déplacer où l’on veut, dans un cadre agréable et en sécurité, c’est une des conditions de l’égalité des droits. Dans le cadre des opérations de requalification de voiries départementales menées pour les Jeux (RD901, RD932, RD30, RD50), mais aussi de la création du Franchissement Ile-Saint-Denis (FRISD), le Département met en œuvre un haut niveau d’ambition en matière d’accessibilité des espaces publics. Ainsi, dès la conception, de nombreux engagements ont été pris pour faciliter les cheminements de toutes et tous en lien avec les associations du monde du handicap et de l’autonomie : désignation visuelle forte, travail sur l’intégration et le traitement des cheminements, choix de matériaux limitant le glissement et la réverbération de la lumière, escaliers doublés de rampes conçues en accessibilité, etc.
Encourager la participation des personnes en situation de handicap aux Jeux
Au même titre que tou·te·s les habitant·e·s du territoire, les personnes en situation de handicap doivent être parties prenantes des Jeux Olympiques et Paralympiques, que ce soit en tant que spectateurs et spectatrices ou en contribuant à leur organisation. Ainsi 4 300 billets sont destinés aux établissements sociaux ou médico-sociaux de Seine-Saint-Denis. Soit 2 500 billets pour les Jeux paralympiques aux enfants et jeunes accueilli·e·s en instituts médico-éducatifs en Seine-Saint-Denis, et 1 800 billets pour les Jeux olympiques aux adultes accueilli·e·s dans les établissements sociaux ou médico-sociaux.
Le Département favorise également la participation aux Jeux en tant que volontaires des personnes en situation de handicap. Parmi les 1 700 habitant·e·s qui se sont inscrit·e·s à au programme. « Tous et toutes volontaires », 3% sont en situation de handicap. Le Département accompagne ainsi de manière rapprochée une cinquantaine de volontaires en situation de handicap, en leur proposant des formations ou des missions de bénévolat sur des événements sportifs en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Volontaires ou spectateurs, les habitant·e·s pourront assister 4 épreuves paralympiques : le para athétislme à Saint-Denis ; le para marathon qui partira de La Courneuve, le volley-ball assis à Villepinte, le para Cyclisme sur route qui partira de Clichy-sous-Bois.
Développer, structurer le parasport
Pour pouvoir pratiquer une activité sportive, les personnes en situation de handicap doivent pouvoir trouver à proximité de chez elles des clubs capables de les accueillir. En lien avec le Comité paralympique et sportif français (CPSF), ainsi que les partenaires du milieu sportif et parasportif du territoire, le programme « Clubs inclusifs » vise à proposer des sessions de formation aux encadrant·e·s et dirigeant·e·s des clubs pour accueillir des personnes en situation de handicap.
Pour accueillir des enfants et adolescent·e·s en situation de handicap mental et/ou psychique, le Comité départemental de sport adapté, soutenu par le Département et par l’appel à projet « Impact 2024 » de Paris 2024, accompagne la création de sections de sport adapté au sein des écoles multi-sports de villes (EMS). En 2022, 4 villes ont déployé une section sport adapté au sein de leur EMS (Livry-Gargan, Clichy- sous-Bois, Saint-Denis, Sevran). L’objectif est d’en ouvrir 4 tous les ans.
Le Département soutient également les partenaires du milieu parasportif pour l’organisation de manifestations ou le développement d’activités parasportives.
Agir dès le collège
La sensibilisation au handicap est d’autant plus efficace qu’elle intervient tôt dans l’éducation. Pour cela un kit pédagogique parasportif sera mis en place en 2023 (fiches pédagogiques sportives, supports de sensibilisation au handicap, retours d’expérience…) sur l’espace numérique de travail du Département à destination des enseignant·e·s.. Pour changer leur regard sur le handicap, 13 000 billets pour les Jeux paralympiques seront alloués aux collégien.
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