Bobigny a sorti le grand jeu

Bobigny a sorti le grand jeu
Rugby à 7
  • Samedi, dans une Arena La Défense archi-comble, les filles de l’AC Bobigny rugby ont été sacrées championnes de France à 7.
  • Devant quelque 12 000 personnes- des conditions que certaines joueuses n’avaient jamais connues- elles l’ont brillamment emporté en finale face à Romagnat.
  • Un titre qui vient couronner le travail d’un club où la culture du 7 a aussi fait son trou.

Le trophée – un rutilant 7 en argent – attend le visiteur sur une table placée bien en évidence devant la tribune du stade Henri-Wallon. Avant de filer à l’entraînement en ce mardi glacial, chaque joueuse lui jette un regard fier ou l’enlace tendrement.

Trois jours auparavant, c’est dans une Arena La Défense en fusion – 12 000 spectateurs, dont 200 à 300 supporters de Bobigny – que les Rouges et Noires avaient brandi le trophée après leur victoire maîtrisée face à Romagnat en finale (17-12).

« J’avais jamais joué devant autant de monde, c’était du délire. En plus, le toit était fermé donc c’étaient des conditions auxquelles on n’était vraiment pas habituées », souffle Iness Zézé, 18 ans, au club depuis l’année dernière.

« Franchement, c’était comparable aux matches de la tournée internationale, avec une grosse ambiance. Quand tu es dans le stade, c’est assourdissant », renchérit Hawa Tounkara, internationale à 7 depuis cette année et qui peut faire le parallèle puisqu’elle a enchaîné tournoi international à Perth et l’In Extenso Supersevens à La Défense.

Créé cette année, ce nouveau format de l’ancienne Coupe de France à 7 – dont Bobigny était déjà tenant du titre – vise à mettre sur un pied d’égalité rugby masculin et féminin. Même décor, même médiatisation pour les deux, au sein d’une journée festive et chaleureuse. « Ce genre de conditions, c’est vraiment satisfaisant. Etre sur un pied d’égalité avec les garçons concernant la visibilité nos matches, c’est très motivant », résume Marie Saluzzo, co-capitaine des Louves, avec Hawa Tounkara.

« Ce titre, c’est bien aussi parce que ça montre qui on est réellement- des filles qui cultivent le haut niveau – contrairement à cette image de méchantes qu’on veut toujours nous coller », ponctue Iness Zézé.

4 internationales françaises dans l’équipe

Le groupe Elite et réserve des Louves de Bobigny avec le trophée de championnes de France à 7 version 2025

Mais avant la fête, il y a eu du travail, et pas qu’un peu. « Jongler entre le rugby à 15 et le rugby à 7, ça n’a pas été évident. Durant tout le mois de janvier, on avait des entraînements supplémentaires le mardi, et la dernière semaine précédant le tournoi a été entièrement consacrée au 7 », détaille Renaud Torri, l’un des 4 coachs dédiés aux équipes Elite et réserve.

Car si la culture à 7 se développe de plus en plus depuis que cette version est entrée en 2016 dans le programme olympique, à Bobigny, ça fait bien plus longtemps qu’on pratique le 7.

« On commence vraiment à avoir une culture du 7 assez affirmée , avec des filles qui se consacrent à ça dès la fin des championnats à 15 en mai, donc cette nouvelle compétition, on l’avait cochée », détaille Clémence Gueucier, autre coach de Boboche et elle-même ancienne internationale à 7.

Il faut dire qu’avec 4 internationales tricolores, les Rouges et Noires avaient une sacrée armada : Anne-Cécile Ciofani, vice championne olympique 2021, Hada Traoré, Lucy Hapulat et donc Hawa Tounkara ont fait un véritable festival, samedi, en demi-finale face à Rennes (12-5) ou en finale face à Romagnat. « Mais ce trophée, c’est celui de tout un groupe, mélange d’expérience et de jeunesse », martèle Clémence Gueucier, qui conjugue évidemment toujours le rugby au féminin pluriel. Awa Diakité, Julie Coudert, Imane Chekifa, ce sont de sacrées guerrières que Bobigny tient là.

Retour à la réalité du 15. Engoncées dans leur parka, les Louves patientent dans un froid polaire avant un entraînement devant préparer la venue de Lyon à Bobigny ce dimanche 8 février. Mais un coup d’oeil au trophée, posé devant la tribune comme une soucoupe volante, leur redonne immédiatement du baume au cœur.

Christophe Lehousse

À lire aussi...
jeunesse

Les clubs de Seine-Saint-Denis à l’heure du baby rugby

Centré sur des jeux et des ateliers de motricité multisports, le baby rugby (3-5 ans) séduit un nombre croissant d’adhérents dans les clubs du département depuis sa naissance en 2020. Coup de projecteur sur les clubs de Saint-Ouen, Rosny-sous-Bois, Noisy-le-Grand[...]
À lire aussi...
Partenariat

Une fabrique du rugby à Pantin

Malgré la défaite du XV de France la veille, le rugby français a regardé de l'avant lundi 16 octobre, avec la pose de la première pierre du centre d’innovation des rugbys d’Île-de-France sur l’ancien stade Raoul-Montbrand. Ce projet mené par[...]
À lire aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *