Les CDPS, bras armés de la lutte anti-tuberculose
Les professionnel·le·s des Centres départementaux de prévention santé (CDPS) agissent au quotidien pour prévenir, dépister et rompre la chaîne de transmission de la tuberculose. Reportage dans les locaux du centre de Saint-Denis Pleyel.
Erbline, étudiante kosovare de l’université de Villetaneuse sort soulagée d’une consultation avec le médecin du CDPS. « Il est conseillé de faire une radiologie pulmonaire à l’arrivée en France. Le docteur m’a rassuré en regardant les radios et en plus, c’était gratuit » sourit-elle. Comme elle, près de 2000 patient·e·s ont poussé en 2022 la porte du CDPS dionysien pour être accompagné·e·s pour la vaccination, la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et la tuberculose.
Perçue à tort comme une maladie du passé, la tuberculose se transmet par inhalation de gouttelettes contaminées projetées dans l’air lorsque le malade tousse, crache ou éternue. « La Seine-Saint-Denis a un taux d’incidence bien plus élevé que les autres départements d’Île-de-France » indique Laura Sulli, cheffe adjointe du Service de prévention et d’actions sanitaires.
Pour éradiquer ce fléau, le centre de lutte anti-tuberculeuse (CLAT), qui dépend du Département, réalise des enquêtes dans l’entourage des personnes infectées et dépiste les cas contacts, afin de casser la chaîne de transmission. « Les cas positifs bénéficient d’un traitement adapté, souvent par antibiotiques et sont suivis » explique Maud Liverzay, infirmière de la cellule alerte, chargée de recueillir les signalements de cas de tuberculose avant de les transmettre au CLAT pour enquête.
Pour toucher les plus précaires, le CDPS assure une permanence deux fois par semaine au centre d’accès aux soins et d’orientation de Médecins du monde. Les professionnel·le·s des centres de Saint-Denis Pleyel et de Montreuil effectuent aussi des actions sur le terrain à l’aide d’un camion radio dans des squats, des foyers de travailleur·euse·s migrant·e·s ou les établissements touchés par d’éventuelles contaminations.
Crédit-photo : Jean-Louis Bellurget