Le relais santé mentale pour étudiants est ouvert

Le relais santé mentale pour étudiants est ouvert
Santé mentale
  • Les étudiants de Seine-Saint-Denis peuvent consulter un psychologue ou un psychiatre gratuitement au 48 avenue de la République à La Courneuve.
  • L’inauguration de ces nouveaux locaux a eu lieu le 2 octobre en présence de Stéphane Troussel, président du Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis.
  • La Seine-Saint-Denis compte 60 000 étudiants et aucun BAPU (Bureau d’Aide Psychologique Universitaire) alors que Paris en compte 4 et le Val-de-Marne 3…

C’est dans les anciens locaux de la PMI de la Courneuve que vient d’emménager ce relais de la Fondation Santé des Étudiants de France qui assure le soutien et la prise en charge psychologique des étudiants depuis 2021. Ses missions : Accueillir l’étudiant en souffrance psychique, évaluer ses difficultés psychologiques, sociales ou d’études supérieures et lui proposer de recourir à l’expertise d’une équipe pluridisciplinaire si nécessaire (psychologue, psychiatre, enseignant…). Son action permet de lutter aussi bien contre le décrochage scolaire, que repérer des situations conflictuelles dans le cadre familial et scolaire, les conduites addictives, ou à prévenir le suicide.
« Depuis le 1er janvier 2023, nous avons reçu près de 150 étudiants. Nous recevons environ 110 collégiens/lycéens par an », rappelle Thibault Ernouf, médecin-psychiatre qui travaille aussi à mi-temps à l’hôpital de Ville-Evrard. Manon Beuzen, psychologue au relais 93 ajoute « Les étudiants sont toujours stupéfaits que tout soit très gratuit ici. Ils nous disent : « combien je vous dois ? » Ils n’ont pas d’avance de frais non plus. Ils n’avancent rien c’est complètement gratuit, dès le début ! »

Inscrit.e.s à l’Université, en B.T.S, en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles, vivant ou étudiant en Seine-Saint-Denis, ces jeunes qui éprouvent des difficultés dans leur vie personnelle, dans leurs études ou une souffrance psychologique trouvent un lieu d’écoute gratuit. Ce relais Santé mentale leur propose d’en parler en présentiel, ou en vidéo-consultation. La Fondation santé des étudiants de France est à la tête de 13 cliniques à but non lucratif sur toute la France. Spécialisées dans la santé des ados, avec une grosse spécialisation sur la psychiatrie, elles permettent aux enfants hospitalisés de reprendre ou de continuer une scolarité pendant leur hospitalisation grâce à leur partenariat historique avec l’Éducation nationale. « Ici c’est un relais avec des consultations ambulatoires. Mais nous avons un projet de clinique qui est inscrit dans le projet territorial de santé mentale et qui est porté par tous les acteurs de la pédopsychiatrie » explique Perrine Mathieu, directrice de la stratégie à la FSEF. « Nous aurons besoin de l’ensemble des soutiens, en premier lieu de l’ARS (Agence régionale de santé), car un tel projet ne pourra se faire sans l’appui politique très fort du ministère de la santé et de la prévention. » conclue Françoise Moulin, la présidente de la FSEF.

Légende de la photo : Stephane Troussel Président de la Seine-Saint-Denis, Magalie Thibaut, Vice Présidente en charge des solidarités et de la santé, ainsi que Zaïnaba Saïd Anzum conseillère départementale déléguée sur le canton de La Courneuve étaient présent·e·s lors de l’inauguration du Relais 93 de la FSEF.

Le relais FSEF 93
48 avenue de la République à La Courneuve
Ouvert toute l’année du lundi au vendredi à partir de 9h30 et jusqu’à 18H30.
Consultations gratuites en présentiel, ou en visio, sur rendez-vous
06 40 29 78 98
Relais93.paris13@fsef.net

« Cette sous-dotation de notre département m’a fait bondir, réagir »


« Il a fallu attendre le moment de la crise sanitaire pour que soit mis en lumière l’extrême dénuement de la Seine-Saint-Denis en matière de prise en charge de la santé mentale des jeunes et en particulier des étudiants et des étudiantes. Ce fut un choc pour moi de découvrir à cette occasion qu’aucune structure d’accompagnement dédié aux étudiant.e.s n’existait. (…) Avec ce relais 93 de La Courneuve qui intervenait jusqu’à présent auprès des collégiens et des lycéens, je veux saluer le rôle de lanceur d’alerte de la FSEF et sa capacité à faire bouger les lignes en proposant un accueil élargi aux étudiantes et aux étudiants. »
Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis

Violences, harcèlement, décès…

« J’ai rencontré pas mal d’élèves concernés par le harcèlement, les violences intrafamiliales, les violences sur les réseaux sociaux, le jeu du foulard. Certains ont pu avoir des membres de leur famille qui ont décédé pendant la crise sanitaire. Pour ceux qui ont décroché au niveau scolaire, on réussit à donner des pistes pour arriver à se remobiliser, à retravailler. Quand on est prof on n’imagine pas combien la vie des élèves peut être complexe. Une fois qu’on voit l’histoire familiale on n’est plus dans le jugement, on est dans la compréhension. Cette expérience m’a ouvert les yeux. »
Germain Filoche, professeur d’histoire rattaché pendant deux ans au relais 93.

 

 

Santé mentale : comment vont les jeunes ?

« Avant le covid, on avait généralement un pic en mars. Le deuxième trimestre est compliqué. Les étudiants s’épuisent. Même chez les collégiens/lycéens avec le passage en classe supérieure qui se joue au deuxième trimestre. Mais depuis le covid, il n’y a plus de pic, dès septembre on a des demandes. On est resté ouvert tout l’été et les jeunes sont venus. »
Manon Beuzen, psychologue au relais 93

 

 

Crédits photos : Patricia Lecomte

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