Bien protégé·e·s contre les cancers HPV*
- Le Département a lancé début octobre une campagne de vaccination des élèves de 5ème contre les papillomavirus, sous le pilotage de l'ARS et en coordination avec la CPAM 93.
- Les adolescent·e·s de 11 à 14 ans des 130 collèges publics et des collèges privés volontaires pourront recevoir une seconde dose dans les six prochains mois.
- Reportage auprès des adolescent·e·s du collège Dora-Maar de Saint-Denis.
« Ma mère m’a conseillé de le faire, c’est gratuit et ça permet de ne pas avoir de maladies graves plus tard » confie Éthan, 12 ans, qui attend à proximité de l’espace de vaccination, son carnet de santé et son autorisation parentale en main. Quelques minutes plus tard, il est appelé pour l’injection du précieux sérum qui le protégera des risques de cancers anaux, de la sphère ORL ou du pénis.
Barrer la route aux papillomavirus
« Les collégien∙ne∙s connaissent très mal les dangers des papillomavirus, qui se transmettent facilement lors des relations sexuelles malgré l’emploi d’un préservatif » annonce une infirmière dans la salle réquisitionnée par l’établissement. « Avec ma collègue, nous leur expliquons l’importance de la vaccination qui empêche 90% des infections à l’origine des cancers ».
Les papillomavirus sont des virus transmissibles sexuellement, qui peuvent infecter la peau et les muqueuses en causant des lésions. Dans 90% des cas, l’infection est transitoire et est évacuée par le système immunitaire, selon la Haute autorité de santé. Dans 10% des cas, les personnes touchées peuvent développer des lésions précancéreuses, des condylomes (verrues génitales) ou des cancers graves.
Les HPV sont ainsi responsables de la totalité des cancers du col de l’utérus, d’environ ¼ des cancers de la sphère ORL, de la vulve et du vagin ou du pénis et de 9 cancers de l’anus sur 10 !
La vaccination, qui en Australie a quasiment éradiqué les infections à HPV et fait nettement reculer les cancers du col de l’utérus, reste le moyen le plus efficace pour lutter contre ce fléau.
Informer et protéger les adolescent·e·s
Comme tous∙te∙s ses camarades présent∙e∙s, Éthan sera surveillé pendant 15 minutes par l’infirmière et la sage-femme mobilisées pour l’intervention. Dans les six prochains mois, le jeune homme recevra une seconde injection au sein de son établissement lors d’un déplacement de l’équipe mobile de santé.
« Cette campagne de vaccination cible volontairement les jeunes de 11 à 14 ans avant le début de leur vie sexuelle » explique la coordinatrice qui pilote l’intervention. Une fois vacciné·e·s, les collégien·ne·s seront protégé·e·s toute leur vie de nombreuses formes de papillomavirus. Lorsque les jeunes gens seront plus âgés, ils·elles pourront bénéficier dans leur parcours de soins de moyens de dépistages comme le frottis (pour les femmes) afin de détecter les cancers du col de l’utérus ou le test ADN pour révéler la présence de souches HPV à haut risque.
Pour convaincre les jeunes et leur famille de franchir le pas de la vaccination, des interventions ont eu lieu dans les classes sur l’intérêt de cette campagne et les équipes départementales ont communiqué sur l’Espace numérique de travail du collège dionysien.
« Dans les prochains mois, les équipes mobiles constituées de professionnel·le·s libéraux·ale·s, des centres municipaux de santé et des communautés professionnelles territoriales de santé (CTPS) vont vacciner les élèves volontaires de 5ème des 130 collèges publics du département et des collèges privés engagés dans ce projet » explique Hadhoum Kabir, cheffe du Service départemental de la prévention et des actions sanitaires.
Les parents qui changeront d’avis pourront faire bénéficier leur enfant d’une première dose au sein du collège lors de la seconde intervention prévue au printemps 2024. Et comme il n’est jamais trop tard pour protéger ses proches, les familles hésitantes pourront ultérieurement réaliser le schéma vaccinal de leur(s) ado(s) auprès de leur médecin, certains centres municipaux de santé ou en se renseignant auprès des Centres départementaux de prévention santé (CDPS) ou les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) du territoire.
*Cancers liés aux infections à papillomavirus (ou HPV en anglais)
Crédit-photo : Jérémy Piot