Du 5 avril au 15 septembre, Sophie Comtet Kouyaté investit la basilique cathédrale Saint-Denis avec « La Trêve », une fresque photographique et textile inspirée de l’univers des Jeux Olympiques mais surtout un appel à la solidarité et à la fraternité.
Dans l’Antiquité, les guerres et combats étaient interrompus pendant la période des Jeux Olympiques. Cette « trêve » a inspiré Sophie Comtet Kouyaté son dernier travail, « comme un vœu silencieux » de l’artiste « quand, autour, conflits et troubles encouragent les fractures, les replis communautaires et renforcent encore les préjugés ».
Présentés du 5 avril au 15 septembre à la basilique cathédrale de Saint-Denis, ses portraits s’inspirent librement des Jeux Olympiques antiques et de leurs symboliques tels des oriflammes, drapeaux et médaillons. Mais ils sont tout autant un « hommage […] aux villes d’Aubervilliers et de Saint-Denis où, insiste l’artiste, je rencontre chaque jour des hommes, femmes et jeunes dont la vie quotidienne est à majorité contraire à l’image dégradante véhiculée dans la conscience collective ».
Se rassembler, le temps d’une trêve
Sophie Comtet Kouyaté vit en effet à Saint-Denis depuis 2019 et n’a cessé depuis de travailler sur le territoire, avec notamment les projets « Dionysien∙ne∙s des rois et des reines » (2020) et « Dionysien∙ne∙s se préparent pour les Jeux Olympiques » (2022). Cette fois-ci, quarante habitant∙e∙s de Saint-Denis et d’Aubervilliers se sont encore prêtés au jeu lors d’ateliers qui ont également été l’occasion de rencontres, de découvertes de métiers et de participation à des créations. Plusieurs jeunes participeront aussi activement à la mise en place de l’exposition-installation.
Les visiteur∙euse∙s reconnaîtront également parmi ces visages ceux de huit athlètes olympiques et paralympiques, comme Paméra Losange (athlétisme), Yvan Wouandji (cécifoot), Aladji Ba (sprint) ou encore Alex Adélaïde (para-athlétisme). L’ensemble « trace peu à peu le chemin du récit » qu’a souhaité écrire Sophie Comtet Kouyaté : « le film d’une ville imaginaire, Saint-Denis, Aubervilliers ou Olympie, où tous, venus des quatre coins du monde, interprétant leur propre fiction, se seraient rassemblés, le temps d’une trêve, pour célébrer l’événement des jeux ».
Des textes anciens et d’autres écrits en ateliers avec et par la dramaturge Marie-Astrid Adam, et quatre costumes monumentaux viennent ponctuer ce voyage. Les visiteur∙euse∙s pourront d’ailleurs revêtir l’un deux et se faire photographier avec. Pour une expérience plus immersive encore dans ce rêve olympique.
Informations pratiques :
Basilique cathédrale Saint-Denis : 1 rue de la Légion d’Honneur, 93 200 Saint-Denis, 01 49 21 14 80, www.saint-denis-basilique.fr
Une première partie de l’exposition La Trêve est visible gratuitement dans la nef de la basilique cathédrale de Saint-Denis. L’exposition se poursuit ensuite dans la nécropole royale, accessible après acquittement du droit d’entrée (11 euros, gratuit pour les moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, personnes porteuses de handicap et leur accompagnateur).
