Un forum pour ouvrir les chemins vers l’emploi
- 3850 bénéficiaires du RSA ont participé le 25 avril au Salon Insertion Formation Emploi organisé par le Département aux Docks d'Aubervilliers.
- L'occasion pour ces Séquano-Dionysien·ne·s de rencontrer plus d'une centaine d'exposant·e·s : organismes de formation, associations de mentoring et d'insertion professionnelle, entreprises de l'ESS, services départementaux...
- Reportage dans les travées d'un salon aux allures de ruche humaine.
« J’ai 64 ans et j’ai eu une période d’arrêt suite à un accident du travail, donc je crains que le retour à l’emploi soit compliqué pour moi » confie Fatima, originaire de Saint-Denis, qui a longtemps travaillé dans le ménage et la restauration. « Plusieurs responsables d’associations m’ont redonné de l’espoir et m’ont proposé des cours gratuits de remise à niveau en français et en informatique pour préparer au mieux les entretiens de recrutement ». Comme elle, des milliers de bénéficiaires du RSA ont profité de l’offre pléthorique du Salon pour trouver une formation, faire un bilan de compétences, découvrir de nouveaux métiers et/ ou être accompagné·e·s dans l’accès aux droits.
Un doublement de l’offre d’insertion
Pour sa septième édition, le Salon a littéralement doublé de surface avec deux très larges bâtiments consacrés cette année aux rencontres. « Grâce au doublement des crédits du Département dédiés à l’insertion et au développement de notre offre d’accompagnement, nous avons multiplié le nombre des exposant·e·s avec des structures d’insertion par l’activité économique, de nombreuses institutions comme France travail, la CCI 93, la Chambre des métiers et l’artisanat…» explique Marion Zante, la directrice adjointe de la Direction de l’insertion, de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire (DIEESS). « Cette année, nous proposons aussi un accompagnement global aux visiteur·euse·s avec la présence de nombreux stands des services du Département comme la MDPH, la Direction de l’Autonomie mais aussi la CAF… facilitant l’accès aux droits sociaux ».
Le Département a mis le grand braquet pour aider les bénéficiaires à retrouver les chemins vers l’emploi. Au milieu de l’espace Eiffel, une dizaine d’agent·e·s de la collectivité présentent au public le site F-RSA accessible à tous·te·s les allocataires. Ceux·celles-ci ont pu découvrir sur le web l’offre de formations et effectuer leur demande en ligne qui sera partagée avec les services de la DIEESS et leurs partenaires. « Les visiteur·euse·s étaient enchanté·e·s de l’autonomie et du gain de temps apportés par cette plateforme et près de 200 personnes ont créé leur compte quelques heures avant la fin du Salon » se félicite Gaël Potage, chef du pôle Système d’information et Études du Département.
Dans le cadre de l’appel à projets Seine-Saint-Denis Compétences, la collectivité finance des dispositifs d’ampleur comme le programme Plat’In pour offrir une remise à niveau des bénéficiaires du RSA et augmenter leur employabilité. Quatre consortiums associatifs ont été mis en place sur les territoires des établissements publics territoriaux de Seine-Saint-Denis, instaurant des ateliers numériques gratuits pour les personnes en insertion peu à l’aise avec le web. « Les personnes précaires n’ayant pas d’équipements informatiques se voient offrir des ordinateurs de seconde main dans l’optique de faciliter les recherches d’emploi qui se font aujourd’hui surtout sur internet » indique Karine Lecomte, cheffe de projet Inclusion numérique du Département.
Créer de la réassurance chez les allocataires
De même, un appel à manifestation d’intérêt a permis l’émergence du réseau Apprendre le français en Seine-Saint-Denis permettant aux personnes d’origine étrangère en recherche d’emploi d’effectuer une évaluation linguistique par le biais d’une plateforme puis d’être orientées vers une formation adaptée. Une aubaine pour Khadija, une jeune marocaine qui rêve de passer un CAP fleuriste. « Il faut que j’atteigne le niveau linguistique A2 pour passer le diplôme. Inch’Allah, dans quelques années, je réaliserai mon rêve » s’emballe la trentenaire persuadée que ce monde a besoin de plus de fleurs et de douceur.
Les représentant·e·s des 22 Agences locales d’insertion (ALI) du territoire et de nombreuses associations ont présenté leurs offres : accompagnement personnalisé sur 12 mois avec rendez-vous réguliers pour les premières, prise en charge des freins sociaux pour les secondes avec par exemple des ateliers socio-esthétiques proposés par l’association Joséphine… Parmi elles, l’association itinérante La Fabrik aide les allocataires à se démarquer auprès des entreprises en réalisant des CV audiovisuels originaux et en les formant aux entretiens de recrutement.
Demba, 60 ans, spécialisé dans les réseaux informatiques passe de stands en stands en interrogeant les professionnel·le·s. « Le secteur des systèmes d’information est très concurrentiel et je dois faire face à des jeunes sortis de l’école bien formés sur la gestion de données. Le salon m’a donné des pistes en terme de débouchés professionnels et des conseils sur mon projet encore incertain de monter ma boîte de matériel informatique » confesse avec un sourire le Courneuvien.
Parmi les entreprises de l’économie sociale et solidaire présentes, la structure d’insertion par l’activité économique Echobat, localisée à Rosny-sous-Bois a recueilli des dizaines de contacts et de CV. « Nous formons aux techniques d’éco-construction nos salarié·e·s qui bénéficient d’emplois tremplin dans un secteur qui recrute facilement. J’ai été enchantée de voir que les visiteur·euse·s ont posé beaucoup de questions sur notre projet et les éco-matériaux utilisés comme la fibre de bois, le chanvre, le coton recyclé…».
Avec 150 000 emplois mobilisés pour les JOP de Paris 2024, de grands chantiers comme le Grand Paris Express, le futur Grand hôpital Paris Nord, la Seine-Saint-Denis bénéficie d’un dynamisme économique sans précédent et de belles opportunités d’emploi. Avec des chiffres record de fréquentation cette année, ces perspectives n’ont visiblement pas échappé aux allocataires qui se sont montré·e·s pro-actif·ve·s, à l’instar de Sébastien, 22 ans, qui a distribué à tout-va cartes de visites et lettres de motivation. « Au delà du diplôme, c’est la niaque et la motivation que recherchent les employeurs et j’ai eu le sentiment d’en avoir convaincu quelques uns ». Tout est dit…