La Street Art Avenue se pare de nouvelles oeuvres

La Street Art Avenue se pare de nouvelles oeuvres
Art urbain
  • La Street Art Avenue est un parcours d'art urbain le long du canal Saint-Denis, s'étirant de Paris La Villette, Aubervilliers jusqu'aux alentours du Stade de France à Saint-Denis.
  • Lancé en 2016, ce « musée à ciel ouvert » s'étoffe chaque année et sera embelli jusqu'en octobre par une quinzaine d'oeuvres qui s'ajouteront aux trente créations éveillant la curiosité des passant·e·s.

« Ce mouvement, qui met en avant les arts urbains, est aussi un hommage à la culture hip-hop, dont la Seine-Saint-Denis est un des berceaux historiques » déclare le Président du Département Stéphane Troussel, lors du lancement de la 7ème édition de la Street Art Avenue le 14 juin à proximité des quais d’Aubervilliers. Labellisé Olympiade culturelle par Paris 2024, ce parcours artistique de 5 kms, piloté par l’établissement public territorial Plaine commune a été sillonné en bateau par Mathieu Hanotin le maire de Saint-Denis et également Président de Plaine commune, Dominique Hervieu la directrice de la culture des JOP de Paris, Leyla Temel la vice-présidente en charge de la Stratégie culturelle, du patrimoine et du tourisme de Plaine commune, Nadège Grosbois, vice-présidente du Département et maire-adjointe de la Ville de Saint-Denis… et de très nombreux partenaires associatifs ou institutionnels.

Un ancrage local fort des graffeur∙euse∙s

Initiée à l’occasion de l’Euro 2016 de football, la Street Art Avenue illustre la volonté de laisser un héritage de « l’art éphémère » sur le territoire, en favorisant la création d’oeuvres urbaines par une politique de commande des institutions. Fruit d’un partenariat entre Plaine commune, le Département de la Seine-Saint-Denis, les Villes de Saint-Denis, Aubervilliers, Paris et le Comité d’Organisation des Jeux de Paris 2024, ce projet a pris de l’ampleur au fil des ans, révélant plus de 2000 mde murs et de surfaces peintes entre un bâti hétérogène : maisons d’éclusiers, industries, pignons d’immeubles…

« Le Département participe activement à l’organisation des différentes éditions de la Street Art Avenue dont les appels à projets » avance Morten Salling, chef de projets Arts espace public pour le Département. Avec les JOP de Paris 2024, le canal devrait devenir un espace de convivialité ultra-fréquenté reliant les équipements sportifs de la capitale à ceux de la Seine-Saint-Denis (Stade de France, Centre aquatique olympique de Saint-Denis…).

Le comité de pilotage de la Street Art Avenue a décidé d’intensifier son ancrage territorial en mettant à l’honneur une vingtaine d’artistes locaux∙ale∙s, émergent∙e∙s ou internationaux∙ale∙s, accompagné∙e∙s cette année par l’agence d’ingénierie culturelle Terrart qui valorise les différentes esthétiques de l’art urbain en nouant des liens entre les artistes et le territoire. L’accent a également été mis sur l’inclusion avec des salariés en insertion de la Régie de quartier de Saint-Denis qui ont lessivé et peint les murs en amont de la réalisation des oeuvres.

 

Des actions de médiation tout azimut

Conscient∙e∙s que le street art n’est pas toujours accessible au public, les élu∙e∙s et les organisateur∙rice∙s ont par ailleurs missionné l’association L’écluse située à Aubervilliers pour mettre en place des projets de médiation : chantiers participatifs en cours avec le collectif d’accueil des jeunes exilé∙e∙s Coucou crew et l’artiste Réoh, résidences dans des centres de loisirs, ateliers d’initiation destinés aux scolaires…

Le graffeur Ojan anime actuellement une résidence In Situ, financée par le Département, auprès des élèves du collège Joséphine-Baker de Saint-Ouen. « Nous avons déambulé sur le canal en analysant les oeuvres exposées, l’atmosphère des berges…  » confie-t-il. « Les collégiens ont ensuite réalisé une carte sensible de la Street Art Avenue, en y apposant des pictos renvoyant à leurs productions écrites, audiovisuelles et sonores ». Ces podcasts mêlant poésie et création seront bientôt intégrés au mobilier urbain du canal et diffusés aux promeneur∙euse∙s grâce à un système de QR Code.

Des balades urbaines destinées au grand public seront en outre programmées par l’Office du tourisme de Plaine commune. Une aubaine pour le collectif Art, composé d’artistes très motivés par les valeurs du tag et du hip-hop. « En octobre, on va faire une fresque sur les compagnons de Saint Denis, le premier évêque de Paris » annonce le graffeur Swen, membre un temps du mythique crew 93NTM auquel ont appartenu Joey Starr et Kool Shen. « Pour nous, c’est aussi un clin d’oeil aux compagnons oubliés des street artistes, qui venaient souvent des cités du 93  ».

Au-delà de l’embellissement des murs, les graffeur∙euse∙s sélectionné∙e∙s insistent aussi sur la réflexion ou la portée plus politique de leurs oeuvres. « Je réfléchis à une fresque mêlant des graffitis et du figuratif, qui inciterait les jeunes des quartiers populaires à ne pas renoncer à leurs rêves, malgré toutes les difficultés » déclare l’artiste romainvillois Lek. Cette oeuvre, attendue à la rentrée près du pont Victor-Hugo à Aubervilliers, inspirera sans doute les promeneur∙euse∙s en goguette, quel que soit leur âge ou leurs aspirations.

 

Artiste de street art Réoh

Crédit-photo : Nicolas Moulard

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