Un long week-end d’Olympiade culturelle

Un long week-end d’Olympiade culturelle
Cirque et danse
  • A l’occasion du week-end de la Pentecôte, plusieurs manifestations culturelles s’inscrivant dans l’Olympiade culturelle ont eu lieu dans le département.
  • Organisée depuis les Jeux de Londres 2012, l'Olympiade culturelle entend allier art et sport.
  • Moins d’un an avant les Jeux en Seine-Saint-Denis, c'est aussi une manière de montrer la richesse de création du territoire.

De là-haut, on dirait que l’artiste marche sur le toit des serres du parc des Docks. La jeune étudiante de l’Académie Fratellini se balance avec grâce sur le mât chinois, tandis qu’à ses pieds, 7 autres circassiens enchaînent jonglages, numéros à la roue Cyr ou danses hip hop.

En ce samedi ensoleillé, c’est un spectacle de toute beauté qu’ont offert aux habitant·e·s de Saint-Ouen 8 jeunes étudiants en 2e année de l’Académie Fratellini.

Intitulée « Suspens », cette forme courte mêlant éléments du cirque traditionnel et danses urbaines s’inscrit dans l’Olympiade culturelle, un cycle de spectacles faisant dialoguer art et sport dans toute la France et représentant déjà une amorce des JO qui débuteront le 26 juillet 2024.

En Seine-Saint-Denis, cette manifestation vise avant tout à faire participer au maximum les habitant·e·s et à donner une idée de la richesse de création du territoire.

« Ma plus grande récompense, c’est quand je vois que nos productions donnent de la joie  aux gens. Vous voyez, là pendant tout le spectacle, j’ai observé 4 petites filles qui n’ont pas arrêté de danser. C’est pour des moments comme ça qu’on fait du cirque », expliquait en souriant Valérie Fratellini, la fille d’Annie Fratellini à l’origine de l’école de cirque du même nom.

Et la relève est peut-être assurée puisqu’en marge de ce spectacle, l’Académie Fratellini, actuellement itinérante en attendant la fin des travaux d’agrandissement de son espace de résidence à Saint-Denis, avait aussi organisé des ateliers de découverte dans ce même parc des Docks.

« Nos deux garçons sont passés sur les ateliers ballon, jonglage et slack-line (une corde tendue). Ils ont adoré. C’est vraiment super que l’Académie Fratellini vienne ainsi aux gens et que ce soit gratuit », s’enthousiasmaient Marie-Pauline et Thibault, parents de Baptiste, 5 ans et Timothée, 3 ans.

Stéphane Troussel, président du Département de la Seine-Saint-Denis, présent lui aussi parmi les spectateurs, en compagnie de Karim Bouamrane vice-président chargé de la culture, synthétisait le propos de l’Olympiade culturelle : «On souhaite vraiment que les habitants du département puissent s’approprier au maximum les JO. Et cette olympiade culturelle, c’est un élément de plus pour embarquer la population, pour la rendre réellement participante. »

Un peu plus tôt, c’est plus au sud du département que les habitants s’étaient déjà rendus acteurs, grâce cette fois-ci au Centre National de la Danse de Pantin. Dans un spectacle drôle et fantaisiste intitulé Labyrinthe 2.0, 20 jeunes danseurs amateurs avaient pu mettre en scène les doutes et hésitations vécus parfois par les sportifs de haut niveau. Une production présentée dans le cadre d' »1 kilomètre de danse », manifestation populaire mettant à l’honneur la danse sous toutes sous ses formes sur les quais du canal de l’Ourcq.

« L’Olympiade culturelle, ça permet à mes yeux de montrer toute la diversité culturelle et sportive que peut avoir la France, tant en danse qu’en théâtre ou la musique.»
Romarine-Amée Danseuse pour le projet Labyrinthe 2.0 de Marco Berrettini

« J’ai beaucoup aimé ce projet. Ca m’a permis de faire de belles rencontres, de travailler au contact de chorégraphes professionnels (en l’occurrence le chorégraphe italien Marco Berrettini) », racontait Zoë, la vingtaine, qui joue par ailleurs dans plusieurs compagnies de théâtre. « L’Olympiade culturelle, ça permet à mes yeux de montrer toute la diversité culturelle et sportive que peut avoir la France, tant en danse qu’en théâtre ou la musique. Et puis, ça fait durer un peu la fête puisque mine de rien, les JO ça passe vite… », estimait pour sa part Romarine-Amée, elle aussi danseuse dans « Labyrinthe 2.0 » et inscrite au Conservatoire de danse de Paris.

Présenté à « 1 kilomètre de danse », le spectacle va désormais évoluer pour s’intégrer au défilé commun prévu par le collectif « La Beauté du geste », réunissant 8 structures culturelles de Seine-saint-Denis, parmi lesquelles la MC 93 de Bobigny, le Théâtre Louis-Aragon de Tremblay ou encore l’Espace 1789 de Saint-Ouen. Au bord du canal ou à l’ombre des arbres des Docks en tout cas, le geste était déjà beau et le soleil brillant comme une médaille d’or.

Photos: ©Sylvain Hitau et © Salim Santa Lucia, Centre national de la danse

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