Penser la francophonie depuis la Seine-Saint-Denis

  • Découvrez le Campus francophone de Seine-Saint-Denis, échanges et débats sur le rôle de la langue française dans notre département.
  • Le thème de la journée : La langue française, un horizon interculturel.
  • Plusieurs tables rondes sur : le plurilinguisme : une chance pour le territoire, l’influence du français populaire, pour un accueil digne : un droit d’accès au français pour toutes et tous
Le masculin fait-il le neutre ?
Texte écrit et lu par Solène Léonardi, lors de la joute verbale de l’association Eloquentia:
 » Qui des 2 ?  
Ni l’un, ni l’autre
Neutre en latin « neuter ». « ni l’un, ni l’autre ». C’est plutôt terne. A trop vouloir faire le neutre on ne peux plus rien faire. 
Il prend pas parti, il est ni claire ni foncé. Ni bon ni mauvais
Il n’a pas d’avis, pas d’ami, 
Il n’aime pas le conflit non plus même si aujourd’hui s’en est un. 
Oratrice que je suis, orateurs que nous sommes, nous cherchons les mots les plus justes, nous les cherchons en somme, au sommet ils assomment. Electrise notre envie d’être le plus précis. 
Précis, c’est ce qu’on nous apprend ici.
Parce que c’est en l’étant qu’on réussit à dire et faire des généralités c’est presque un délit. De fuite.
75000euros d’amende, 3 ans de prison et 6 points sur son permis de parler. Voila ce qu’on devrait encourir à trop bâcler nos mots.
A vouloir parler de tout on ne mentionnant qu’un. Laisser faire le masculin. 
Laisser le masculin faire le neutre c’est neutraliser les mots. 
C’est dire ils alors qu’il est seul et qu’elles sont 99 
Maladroitement on va avoir en tête un groupe d’hommes. Imprécis. 
Les femmes sont quelque part, virtuellement contenu, mais elles restent toutes inconnus. On ne parle pas d’elles.
Moins de femmes répondent aux offres d’emploi rédigées au masculin.
Au regard l’histoire ça fait beaucoup d’emplois, 
D’ailleurs en regardant l’histoire, les promoteurs de l’accord au masculin n’était pas linguiste mais politique. 
Archives à l’appui, 1767 Grammaire générale, Nicolas Beauzée, (un homme) « le masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle ». 
250 ans qu’on base la langue française sur cette logique. Mais gardons dans notre empire, apparemment pas si empirique, cette catégorie grammaticale qui catégorise très mal et qui en pire les relations sociales. 
Moi je trouve ça triste, qu’il existe toujours et qu’elle disparait souvent 
Moi j’ai pas envie qu’on m’oublie. Si au milieu d’une foule on ne prononce pas mon pronom, je crierai plus fort qu’eux. Parce qu’au jeu de l’hystérie, ils ont perdu d’avance. 
Moi je veux qu’au sommet, le féminin comme le masculin ne portent plus de masque en lin, que tout en haut aucune masse s’incline devant le dénivelé de l’insipide.
Le masculin est riche, archétype définit mais impossible à définir. Croyez moi j’ai essayé.
Le masculin ne fait pas le neutre.
Le masculin fait la guerre
Il fait le cessez le feu
Alors moi je choisis les 2. L’un et l’autre. »
Solène Léonardi, 18 ans
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