Keblack se dévoile en musique

Keblack se dévoile en musique
Multitude
  • Keblack, artiste incontournable de la scène urbaine française, donnera un concert le 5 juillet au parc Georges-Valbon.
  • Il se confie quelques jours avant de monter sur la scène de la biennale interculturelle Multitude.
  • Nous avons rencontré ce rappeur généreux et charismatique, aux plus de 950 millions de vues sur Youtube.

Vous avez sorti un nouvel album « Focus » et sa réédition « Focus mentalité » il y a quelques mois. Où trouvez-vous l’inspiration ? 

J’ai grandi à Nogent-sur-Oise dans le Nord de la France mais je suis originaire du Congo d’où certaines de mes chansons tirent leur source. Chez nous, la musique est pratiquement innée, les jeunes sont bercés par la rumba congolaise, on a pratiquement le rythme dans le sang. Je m’inspire globalement de tout ce qui m’entoure, des histoires de mon entourage, ce que je peux voir sur les réseaux sociaux, les téléfilms dont je suis adepte… J’essaie de transcrire des expériences vécues dans mes morceaux, que ce soit des histoires d’amour, d’amitié… ce qui leur donne un aspect assez réaliste. Et comme je suis un banlieusard, mes textes ont un côté très cash et direct qui parle à tout le monde.

Pourriez-vous nous donner quelques scoops sur le concert du 5 juillet ? 

Heu… Je préfère laisser la surprise aux spectateur·rices, ils et elles ne devraient pas être déçu·es. Je suis un peu superstitieux et je ne lis jamais les synopsis des films que je vais voir au cinéma pour être le plus possible dépaysé. Donc on ne vous donnera pas de scoop jusqu’au 5 juillet. Mais je peux vous dire que mon label a bien préparé les choses.

Vous avez un succès phénoménal avec 950 millions de vues sur les réseaux sociaux, 3 disques d’or, des hits certifiés diamant… Ce n’est pas trop vertigineux à vivre ?

Vous savez, il faut être humble car la gloire est éphémère et on sait qu’on ne va pas rester éternellement dans la musique. Quand un morceau est diffusé, on le défend le plus possible mais ce sont les gens qui se l’approprient et qui en font un succès ou pas, et ça, on ne contrôle pas… Impossible de prévoir le nombre d’auditeurs sur Spotify, les vues sur les réseaux sociaux… Pour moi, la chanson est un vrai marathon, je travaille comme si je n’avais jamais rien accompli dans la vie, impossible de me reposer sur mes lauriers. A partir de 100 000 vues, on peut prendre facilement la grosse tête mais en fait, ce n’est pas du tout ma mentalité. J’ai un caractère super-simple et terre-à-terre. Avec mon entourage, on tente de faire notre travail du mieux que l’on peut, comme dans un couloir où on continue à courir.

Le bon côté d’avoir une communauté sur internet, c’est le lien direct avec les internautes qui m’envoient régulièrement des messages de soutien. C’est comme une grande famille, avec des gens qui sont des contacts réguliers et avec qui j’ai grandi. Idem pour les concerts, on fait la fête ensemble.  Je me souviens d’un fan croisé à un concert et qui a fait 6 heures de route pour assister à un autre spectacle que je donnais, ce qui m’a beaucoup impressionné. On essaie d’être ultra-gentil avec ces personnes.

Vous avez collaboré avec Aya Nakamura, Kalash criminel, Mac Tyer, Dadju, 4Keus… originaires de notre département. Y a-t-il un « Seine-Saint-Denis style » ?

Très bonne question. Je suis venu à Tremblay-en-France il y a très longtemps pour un concert organisé par la mairie. En fait , votre département est un peu le berceau du hip-hop, du rap… Il y a énormément de rappeurs hyper talentueux issus du 93, qui ont une certaine hype. En Seine-Saint-Denis, beaucoup de jeunes les soutiennent, il y a énormément d’open micros et de concerts organisés pour les lancer, donc on peut dire que le 93 est souvent un tremplin pour eux et ils y sont en général ultra-attachés. Je suis originaire d’une banlieue de Créteil et comme eux, j’essaie de rendre hommage dans mes chansons à mon quartier, mon univers, mes potes…

Avez-vous un conseil à donner aux jeunes artistes qui vous précéderont sur scène le 5 juillet ? Je pense à Mickaëlle Leslie, WaïV qui viennent tous les deux de notre territoire ? 

La première partie de ce concert sera leur moment, donc je leur conseillerai de tout donner sur scène et de se faire plaisir au maximum. Pour réussir sur scène, il faut être tenace et profiter à fond des moments sur la piste. Pour Mickaëlle Leslie (NDLR : chanteuse montante de pop et de R’n’B originaire de Noisy-le-Grand), ce sera  une des premières fois qu’elle sera sur une scène aussi importante, donc je lui dirai d’être ultra-fonceuse et de n’avoir peur de rien. Idem pour WaiV, qui cartonne dans le rap. Dans ce métier, il faut beaucoup, beaucoup bosser, se faire confiance, regarder autour de soi, écouter de nouvelles choses et proposer en permanence de la nouveauté car le public a besoin de créations renouvelées.
Il ne faut jamais rien lâcher, ne pas se décourager, faire de nouveau flows comme si on n’avait jamais eu de succès, comme si tout l’avenir était dans la chanson qu’on va créer… Aujourd’hui, avec internet, il y a plus de chance de se faire connaître, tu peux publier tes chansons et faire le buzz très vite, chose qui n’était pas possible avant. Tu peux profiter des algorithmes des réseaux sociaux : Snapchat, Tik Tok… qui vont faire tourner tes clips, te donner une super audience en un temps record et donc la possibilité de percer ou de perdurer en tant qu’artiste.

Quels sont vos nouveaux projets ? Vous allez revenir bientôt en Seine-Saint-Denis ? 

J’aimerais beaucoup. Je n’ai pas forcément de date en tête mais cela me plairait. Mon dernier album « Focus » a réuni les artistes : Naza, MHD, Fally Ipupa, Rsko, Franglish, Soolking et SDM et a plutôt bien marché. Avec le rappeur Franglish, on a remporté la Flamme du Morceau de Musiques Africaines ou d’inspiration Africaine avec le morceau « Boucan », ce qui a été un grand moment d’émotion. Là actuellement, on a quelques titres de côté, je ne sais pas si ce sera pour un EP ou un nouvel album mais on continue à travailler et à se faire plaisir…

 

Crédit-photo : FIFOU

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