Joël Ungeli, « Petit génie » de la chanson

Joël Ungeli, « Petit génie » de la chanson
Portrait
  • A seulement 16 ans, le Sevranais Joël Ungeli, alias Jungeli, est une étoile montante de la scène musicale française.
  • Après le titre quadruple diamant "Petit génie", un album..., le lycéen a participé à la dernière saison de Danse avec les stars.
  • Le jeune artiste nous a consacré un moment entre les concerts de sa tournée européenne.

Vous quittez le Congo à 9 ans avant de vous installer à Sevran avec votre famille. D’où vient votre passion pour la musique ?

Je suis originaire du Congo que j’ai quitté à 9 ans avec ma famille. Au pays, la musique est un véritable mode de vie, on peut dire qu’on a ça dans le sang, cette envie de faire quelque chose d’artistique, chanter ou danser… Je suis l’aîné de quatre enfants et après avoir vécu deux ans dans les Yvelines, nous nous sommes installés à Sevran. Au collège, je me suis d’abord intéressé au football puis j’ai commencé à composer des chansons dans ma chambre en les enregistrant avec des copains dans un studio du quartier du Rougemont. Ce qui était un amusement est devenu une passion et j’ai voulu utiliser les réseaux sociaux pour faire passer des émotions musicales.
Je m’inspire des histoires d’amour ou d’amitié de mes amis, de sujets de société en essayant de mettre en avant la diversité de la jeunesse des quartiers, des valeurs plutôt positives… J’écris mes propres chansons et je les enregistre avec un ingénieur du son, souvent en les faisant écouter à mes connaissances pour avoir leur avis. Les plateformes te permettent aujourd’hui de faire partager tes chansons avec ta communauté et d’avoir les retours de ceux qui te suivent sur internet, ce qui est très précieux.

En 2023, vous connaissez un succès fulgurant avec le tube « Petit génie » écouté 93 millions de fois sur Spotify. Ce n’était pas trop vertigineux pour vous ?

Mes morceaux ont été remarqués par certains artistes qui m’ont incité à signer avec le label Capitol-Universal pour la distribution. On a enregistré ce titre avec la chanteuse Imen Es, qui a grandi à Sevran comme moi, les rappeurs Alonzo, Abou Debeing, Lossa… C’était juste pour kiffer, je ne m’étais pas dit qu’elle avait quelque chose de spécial.  En septembre, quand on a vu l’ampleur du phénomène, on a fait un clip de « Petit génie » réalisé en Seine-Saint-Denis sur ce titre qui a cumulé plus de 50 millions de vues sur Youtube.
Je me suis dit qu’il fallait continuer avec le côté dansant de l’afropop avec le single « T’étais où ? » qui a été certifié single de platine. Là, les choses se sont emballées et avec mon producteur, on s’est dit que c’était le bon moment pour sortir un album même si ce n’est pas toujours simple en terme d’organisation.
J’étudie dans un lycée de Sevran, je vais entrer en Terminale STMG (NDLR : Sciences et technologies du management et de la gestion) et il faut que je passe mon Bac avant tout.
Je me dis que les tubes peuvent cartonner aujourd’hui et ne plus rien produire plus tard, donc autant avoir un plan B. Et même pour moi, cela me permet de garder les pieds sur terre alors que je vis des trucs de fou. Au lycée, je suis Joël, pas Jungeli.

 

A 16 ans, le jeune prodige électrise les foules lors de grands festivals collectifs comme Solidays, Rose Festival, Golden Coast, Garo rock… Il aime rendre hommage à son département en tournant des clips musicaux en Seine-Saint-Denis (« Briller », « Petit génie »…).

Votre établissement vous a soutenu l’an dernier, quand vous avez participé à l’émission Danse avec les stars. Vous devez être une vedette dans votre lycée ? 

Je ne savais pas très bien danser avant de me lancer dans ce projet. Mais avec les entraînements avec Inès Vandamme (NDLR : sa danseuse attitrée ), les mouvements deviennent un automatisme et tu finis par prendre du plaisir dans ce que tu fais et aller toujours un peu plus loin dans l’effort. A chaque nouvelle étape de l’émission, mes camarades m’envoyaient plein de messages encourageants, même mes professeurs et mon proviseur regardaient l’émission. On est monté jusqu’en demi-finale, c’était une super belle expérience partagée qui va m’inciter à mettre un peu plus de danse dans mes créations.
Ce n’était pas facile de gérer à la fois l’école et la préparation de l’émission mais l’équipe de DALS a été très attentive, comme les artistes avec qui j’ai fait des clips d’ailleurs qui m’ont toujours protégé en tant que petit dernier. Idem pour Fally Ipupa, le roi zaïrois de la rumba et ma grande idole, dont j’ai pu faire les premières parties fin 2024.

Vous allez donner un concert à l’Olympia en octobre le jour de vos 17 ans. Avez-vous quelques scoops sur cet événement ? 

Ce sera le couronnement d’une tournée nationale, il y aura plein de surprises, de la bonne énergie… Si tout se passe bien, je vais sortir un nouvel album d’ici à la fin de l’année et je croise les doigts sur sa réception.  Ce sera mon premier concert à moi, un rêve qui deviendra réalité sur la scène d’une salle mythique. En me retournant sur les dernières années, je me dis que le travail a peut-être payé… C’est le conseil que j’aimerais donner à tous les jeunes  qui, comme moi, sont fous de musique et souhaitent percer. Si j’ai réussi, ils peuvent le faire eux-aussi. En travaillant énormément, les rêves sont atteignables qu’on vienne de Seine-Saint-Denis ou de n’importe quel endroit du monde !

 

Jungeli est l’artiste francophone le plus streamé de l’année 2024, avec 400 millions de vues cumulées à l’international. Le « petit prince » de l’afrobeat a aussi chanté avec le groupe américain « Imagine dragons », Dadju, Tayc…

 

Concert de Joël Ungeli le dimanche 5 octobre à 19h à l’Olympia, 28 Boulevard des Capucines à Paris (métro Madeleine) 

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