Lutte contre les violences faites aux femmes : que veulent les professionnel·le·s ?
L’Observatoire des violences envers les femmes du Département de la Seine-Saint-Denis a organisé une grande consultation auprès des professionnel·le·s présent·e·s à la MC93 le 12 novembre 2019. Voici les résultats.
Très mobilisé·e·s, 582 professionel·le·s ont participé à ce sondage en direct organisé dans le cadre du Grenelle de lutte contre les violences faites aux femmes.
Voici, par ordre de préférence, les six mesures les plus attendues par les professionnel·le·s parmi les vingt proposées :
1. Mettre en place un plan d’urgence de formation des professionnel·le·s (police, justice, santé, etc.).
2. Quand la victime a porté plainte, ne jamais classer sans suite sans avoir fait auditionner la victime et l’agresseur. Toujours informer la victime des suites de sa plainte, tout au long de la procédure.
3. Suspendre automatiquement l’autorité parentale du conjoint auteur d’un féminicide.
4. Ouvrir des centres de soin accessibles 24h/24h avec la possibilité de prélèvements médico-légaux (même si la victime ne souhaite pas porter plainte), de soins, de prise de plainte et d’audition par des policier·e·s sélectionné·e·s, volontaires et formé·e·s.
5. Créer 2 000 nouvelles places d’hébergement spécialisé.
6. Appliquer le principe de précaution : toute plainte pour violences conjugales doit donner lieu à une protection de la victime.
L’ensemble des propositions qui ont été soumises au vote :
Moyens – Formation
• Augmenter le budget des parcours de sortie des femmes victimes de violences conjugales à hauteur d’un milliard d’euros, contre 79 millions d’euros en 2018.
• Augmenter les subventions des associations qui œuvrent pour les droits des femmes.
• Passer de 837 à 1 500 Téléphones Grave Danger au niveau national en 2020.
• Mettre en place un plan d’urgence de formation des professionnel·le·s (police, justice, santé, etc.)
Justice
• Appliquer le principe de précaution : toute plainte pour violences conjugales doit donner lieu à une protection de la victime.
• Faire entrer la notion de féminicide dans le code pénal.
• Quand la victime a porté plainte, ne jamais classer sans suite sans avoir fait auditionner la victime et l’agresseur. Toujours informer la victime des suites de sa plainte, tout au long de la procédure.
• Pouvoir délivrer une ordonnance de protection sans qu’une plainte n’ait été déposée et en 15 jours maximum.
• Faire payer le coût du bracelet électronique à l’auteur des violences.
Accompagnement des enfants
• Former les professionnel·le·s de l’enfance et de l’adolescence au repérage des conséquences des violences sur les enfants et les adolescent·e·s.
• Créer des lieux de prise en charge du psychotrauma pour les enfants.
• Étendre le dispositif Mesure d’Accompagnement Protégé, pour sécuriser le droit de visite du père violent.
• Étendre le dispositif de prise en charge à l’hôpital des enfants suite à un féminicide ou une tentative, mis en place en Seine-Saint-Denis.
• Suspendre automatiquement l’autorité parentale du conjoint auteur d’un féminicide.
Prise en charge des victimes
• Créer 2 000 nouvelles places d’hébergement spécialisé.
• Assurer à la victime, si elle le souhaite, de rester dans son logement.
• Prendre en charge par l’État les cautions et premiers loyers de la victime de violences conjugales s’il y a besoin de quitter le logement.
• Généraliser la possibilité de porter plainte à l’hôpital.
• Ouvrir des centres de soin accessibles 24h/24h avec la possibilité de prélèvements médico-légaux (même si la victime ne souhaite pas porter plainte), de soins, de prise de plainte et d’audition par des policier·e·s sélectionne·e·s, volontaires et formé·e·s.
• Permettre aux femmes victimes de violences conjugales d’ouvrir un compte bancaire sans communiquer leur adresse.