Le Département poursuit la féminisation de l’espace public
- Attaché à l'égalité de genre, le Département s'est engagé à donner le nom de femmes aux parcours remarquables à une centaine de bâtiments.
- Et à l’occasion de la Semaine nationale de la santé sexuelle, le centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI) de Tremblay-en-France a pris le nom de l'actrice et réalisatrice Delphine Seyrig.
Connaissez-vous la comédienne française d’origine libanaise Delphine Seyrig, qui a notamment joué au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis ? Figure du féministe dans notre pays, elle a signé le manifeste des 343 femmes ayant déclaré avoir avorté en 1971 et s’est engagée lors du procès de Bobigny qui signe un tournant majeur dans la lutte des femmes pour le droit à l’avortement. Militante convaincue du droit des femmes à disposer de leur corps, cette actrice de renom a ainsi prêté son appartement pour une première démonstration filmée en France de l’avortement avec la méthode dite Karman, contribuant ainsi à la démocratisation de la pratique.
Le visage de cette artiste et activiste trône depuis jeudi 8 juin sur une plaque à l’entrée du centre de PMI situé au centre-ville de Tremblay-en-France.
« La visibilisation des femmes est un enjeu majeur d’égalité, de réappropriation de l’espace public et de changement du regard sur leur contribution essentielle à notre société » avait déclaré le Président du département Stéphane Troussel. « Et qui sait, ces noms résonneront peut-être comme sources d’inspiration pour de nombreuses petites filles en Seine-Saint-Denis ! ».
Un engagement fort pour les droits dits reproductifs
Le Conseil départemental porte depuis 40 ans une politique publique ambitieuse d’accès à l’IVG et à la santé sexuelle, à travers les 138 espaces de planification familiale, les centres de PMI, les centres municipaux de santé, les hôpitaux du territoire, les associations partenaires…
Cette stratégie est d’autant plus nécessaire que la Seine-Saint-Denis reste le deuxième département le plus touché par le VIH après Paris et que le recours à la contraception par les habitantes est de 5 points inférieur à la moyenne nationale.
Conscient de la nécessité de s’adapter à l’évolution de la société, Stéphane Troussel a salué, en présence de la vice-présidente chargée de l’Enfance et de la Parentalité Nadia Azoug et le conseiller départemental Pierre Laporte, la tenue quelques jours plus tôt d’une table ronde grand public sur le thème Comment parler de santé sexuelle aujourd’hui ? Animée par une conseillère conjugale, une instagrameuse, un médecin de planification familiale… cette rencontre au cinéma Méliès de Montreuil avait en effet réuni plusieurs centaines de Séquano·Dionysien·ne·s.
Les agent·e·s présent·e·s le 8 juin pour la « redénomination » de la PMI tremblaysienne ont également mis en avant la mise en place dans leurs locaux d’un échographe permettant de réaliser des échographies de datation et donc de simplifier le parcours de soins des femmes souhaitant avorter.
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Dans la foulée, 5 crèches anciennement Bernard et Mazoyer, Auguste-Blanqui, Maréchal de Lattre de Tassigny… vont être rebaptisées en juin Suzanne-Lacore à La Courneuve, Yvette-Lundy et dans un autre quartier Maya-Angelou à Aubervilliers, Frida-Khalo et Georges-Sand à Bondy…
Une façon de valoriser les femmes restées longtemps dans l’oubli.
Des vidéos de prévention en santé sexuelle
Il n’est pas toujours facile d’aborder auprès de ses proches des questions liées à son intimité… Conscient·e·s des risques liés à certains blocages culturels, les spécialistes et professionnel·le·s de santé du Département ont décidé de lever les tabous en réalisant des capsules d’information à l’occasion de la Semaine nationale sur la santé sexuelle. Chemsex, relations non protégées… Pour paraphraser Woody Allen, ces vidéos vous éclaireront sur tout ce que vous avez voulu savoir sur le sexe… sans jamais oser le demander.
Crédit-photo : Franck Rondot