Quand les Louves de Bobigny font des émules auprès des collégien·ne·s

Quand les Louves de Bobigny font des émules auprès des collégien·ne·s
Résidence sportive
  • Après avoir échangé durant la semaine avec des élèves du collège Jorissen de Drancy, les joueuses de l’équipe première de l’AC Bobigny 93 les ont invités à assister à leur match d’Elite contre Toulouse, dimanche 30 mars.
  • Le fruit d’une résidence sportive mise en place entre le Département, l’AC Bobigny et le RC Drancy qui vise à faire venir un maximum de collégien·ne·s au rugby et à casser certains clichés sexistes.
  • Il existe une vingtaine de ces résidences, tous sports confondus, sur le département.

Leurs pancartes « Allez Bobigny » auront assurément donné un supplément d’âme aux Louves, qui ont ainsi été portées vers une victoire de prestige face au Stade Toulousain (22-7).

Kellyan, Daouda ou encore Daria, des élèves du collège Jorissen à Drancy, ont mis l’ambiance, ce dimanche, au stade Guy-Môquet de Drancy où se tenait cette rencontre comptant pour le championnat Elite. Cette vingtaine de collégiens avaient été invités à la rencontre dans le cadre d’une résidence sportive, mise en place par le Département et les deux clubs partenaires : le RC Drancy et l’AC Bobigny. Auparavant, ils avaient eu l’honneur d’effectuer un entraînement sur le terrain du RC Drancy, en compagnie des éducateurs du club et d’un de leurs professeurs d’EPS.

Mettre au sport des élèves qui n’en ont pas toujours le réflexe et s’appuyer sur le sport pour transmettre certaines valeurs de vivre-ensemble et de solidarité, c’est l’objectif de ces résidences qui mettent à chaque fois en correspondance un club et un établissement.

Si pour beaucoup, Bobigny-Toulouse était le premier match de rugby qu’ils voyaient, les collégiens drancéens connaissaient déjà bien les noms de certaines actrices de la rencontre. Et pour cause : 7 d’entre elles s’étaient prêtées dans le courant de la semaine à un échange de questions-réponses.

– Est-ce que le rugby est un sport dangereux ? lançait ainsi Melina. – Comment vous alimentez-vous ? voulait savoir Lassana. En l’espace de deux heures, la capitaine Taonie Zobel et sa coéquipière Naëlle Jovial ont ainsi donné une véritable conférence de presse. Au fur et à mesure des doigts qui se levaient et ne voulaient plus se baisser, Louca Haddouche, prof d’EPS de Drancy n’en finissait plus de sourire. « C’est hyper valorisant pour eux que des sportives de haut niveau prennent ainsi le temps de répondre à leurs questions et ça peut clairement en amener certains à franchir le pas », se félicitait l’enseignant à l’origine de l’AS rugby du collège qui compte une quinzaine de membres après 2 ans d’existence.

« Ecoutez toujours ce sentiment au fond de vous »

Dans cet échange, la thématique des freins mis à la pratique d’un sport considéré à tort comme masculin sera beaucoup revenue avec les joueuses de Bobigny. « Moi, mes parents n’étaient pas d’accord au départ pour que je fasse du rugby. Il a fallu que le père de l’amie avec qui je jouais, qui était coach du club de Champigny-sur-Marne, vienne les voir pour les convaincre. C’est pourquoi je vous dis de toujours écouter ce sentiment au fond de vous qui vous dit ce qui est bon pour vous. Evidemment, ne faites pas le mur, mais insistez, ça en vaut la peine », soulignait la troisième-ligne aile Naëlle Jovial.

Samuel Mouliom, directeur sportif de l’école de rugby du RC Drancy, présent lors de cette rencontre, confirmait : « Les principaux freins que nous rencontrons viennent souvent plus des parents que des enfants eux-mêmes. Ce qui revient beaucoup est l’image d’un sport violent. D’où l’importance de ce genre de rencontres. Voir des filles qui ne sont pas estropiées mais au contraire bien dans leur tête et dans leur corps, ça peut faire la différence », argumentait le directeur sportif d’un club qui compte quelque 200 licenciés.

Les qualités nécessaires au haut niveau, les aspects salariaux, les blessures qui jalonnent une carrière auront aussi été abordés, notamment avec Clémence Gueucier. « C‘est un sport de contact ça oui. Mais dangereux non : d’une part parce que les joueuses sont préparées par la musculation et leur hygiène de vie à éviter les blessures. Et d’autre part parce les règles de ce sport sont aussi là pour les protéger », expliquait l’une des 4 coaches de Bobigny, elle-même ancienne internationale à 7.

L’oreille des cinquante collégiens réunis dans le réfectoire du collège Jorissen se dressait tout particulièrement quand Taonie Zobel exposait son parcours : de collégienne à Pablo-Neruda à Aulnay-sous-Bois, à capitaine des Louves et internationale U20. De sa double sélection contre l’Angleterre, la troisième-ligne centre avait d’ailleurs ramené un maillot floqué du N°19. « La preuve que nous aussi on peut », devait penser Melina, 11 ans, dont le but est pourquoi pas de faire un jour carrière dans le sport.

Christophe Lehousse

©Sylvain Hitau

Taonie Zobel, 26 ans, originaire d’AulnaysousBois en SeineSaintDenis et passée ensuite par Tremblay, est capitaine de l’équipe de rugby de Bobigny. Cette 3e ligne centre compte deux sélections en équipe de France U20 contre l’Angleterre, dont elle est particulièrement fière. « Etre capitaine, ça consiste à montrer l’exemple et à toujours encourager ses coéquipières, quel que soit le scénario du match. », a-t-elle insisté auprès des élèves de Drancy.

Naëlle Jovial, 19 ans, est née en Guadeloupe. Elle a réussi à être sélectionnée en équipe de France U20 après avoir enduré une grave blessure. Cette jeune joueuse possède une grande détermination car elle a commencé le rugby malgré l’opposition, au départ, de ses parents. « Ils m’ont prise en photo pour mon premier match, donc j’en déduis que leur opinion a changé », a-t-elle dit avec le sourire. 

Rose Crespel

La Semaine olympique et paralympique continue, même après les Jeux de Paris 2024

La Semaine olympique et paralympique, ce sont des initiatives de découverte du sport proposées aux collégiens et lycéens, en France et bien sûr aussi en Seine-Saint-Denis. Cette année, du 31 ars au 4 avril, 4 collèges du département participent à l’opération: le collège La Pléiade à Sevran fera la promotion du hockey sur glace valide et en situation de handicap auprès des élèves, en lien avec le club des Bisons de Neuilly-sur-Marne. A Pablo-Picasso à Montfermeil, la classe olympique de 3e se mue en commissaire d’expo en concoctant pour les autres élèves une expo sur le para-sport. A Pierre-Brossolette à Bondy, ce seront carrément les Jeux Brossolympiques, sous un format d’interclasses permettant aux élèves d’être tour à tour compétiteurs, arbitres et spectateurs. Enfin, à Rosa-Luxembourg à Aubervilliers, ce sont des sports moins médiatisés comme le hand-fauteuil ou le beach-volley qui seront mis en avant.

 

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