La Seine-Saint-Denis en faveur de l’accès à l’IVG pour toutes les femmes
- Le 17 janvier 1975, la promulgation de la loi Veil dépénalisait l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
- Selon une étude de l'IFOP réalisée auprès des femmes de Seine-Saint-Denis, 80% ont déclaré qu'il est facile d'accéder à l'avortement près de chez elles.
La Seine-Saint-Denis est mobilisée depuis plus de 40 ans pour la planification familiale, la promotion de la santé sexuelle et la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Pour ce faire, ses 138 centres de planification assurent des entretiens et des consultations ouvertes à tous·tes, dans les domaines de l’écoute sur la vie affective ou sexuelle, la prévention et le dépistage des IST, les tests de grossesse, la contraception, les IVG ou l’orientation vers les professionnel·les adapté·es… Gratuits et disponibles sans condition de couverture maladie, ces espaces d’accueil sont souvent localisés dans les 88 centres de PMI du territoire ou gérés en délégation par des communes, des hôpitaux ou le Mouvement français pour le planning familial (MFPF).
Une étude sur l’IVG en Seine-Saint-Denis
A la demande du Département et en partenariat avec le MFPF 93, l’IFOP a réalisé fin 2024 une enquête inédite auprès d’un échantillon de 503 Séquano-Dionysiennes de 18 à 45 ans sur les conditions d’accès à l’avortement. Les résultats de cette étude sont plutôt encourageants, démontrant une adhésion plus forte à l’IVG des habitantes de notre territoire que dans le reste de l’Hexagone. Par ailleurs, 80% des personnes interrogées ont déclaré qu’il est facile d’accéder à l’avortement près de chez elles et 81% d’entre elles déclarent connaître les démarches à entreprendre en cas de grossesse non désirée.
Malgré ces chiffres positifs, certains freins psychologiques persistent comme la peur d’être jugées pour 59% des femmes sondées, le tabou lié à l’avortement (pour 48% d’entre elles), les possibles pressions du mouvement pro-vie, les temps d’attente pour consulter un·e professionnel·le de santé, le manque d’information… Cette enquête, qui traduit les mêmes préoccupations qu’au niveau national, démontre la nécessité de poursuivre le combat contre les stigmates liés à cet acte médical et l’importance de communiquer sur ses modalités d’accès sur le plan local.
Paradoxalement, même si les habitantes semblent avoir intégré de bons réflexes dans leurs recherches en privilégiant des sources fiables : centre de planification et d’éducation familiale, sites gouvernementaux généralistes, elles sont seulement 40% à savoir qu’elles peuvent avorter au sein du Planning familial et moins de 26% dans le reste des structures locales : sage-femmes, médecins libéraux, centres de PMI et de santé municipaux.
Une santé sexuelle accessible à toutes
Conscient de ces marges d’amélioration en terme d’information, le Département a lancé en 2023 une réforme ambitieuse en terme de santé sexuelle, en soutenant l’ouverture de 4 nouveaux points d’accès à l’IVG médicamenteuse, portant leur total à 54 sur l’ensemble du territoire. Cette politique permet d’offrir un point d’accès à l’avortement dans les 22 circonscriptions de PMI de Seine-Saint-Denis, garantissant ainsi l’équité territoriale.
Pour déconstruire les tabous autour de l’IVG, le Département réalise chaque année plus de 1 000 actions collectives de sensibilisation dans les centres mais aussi « hors les murs » dans les locaux des établissements scolaires, notamment en direction des collégien·nes. De surcroît, cette réforme vise à renforcer l’information des femmes avec la création d’un annuaire interactif cartographiant l’offre de services par ville et par besoin.
Des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux et par le biais d’affichage dans l’espace public sont programmées prochainement. Ainsi, en mars, mois consacré traditionnellement aux droits des femmes, une campagne d’affichage en faveur de l’IVG sera déployée dans les abribus du territoire afin d’informer les habitantes sur leurs droits.
Pour renforcer cette culture commune en santé sexuelle, le Département organise une journée d’échanges autour de l’accès à l’IVG mardi 28 janvier de 9h à 16h Salle Jean-Louis Mons (RDC), à l’Européen 3, 225 avenue Paul Vaillant Couturier. Au programme : la restitution des résultats de l’enquête IFOP, des échanges entre des acteur·rices du territoire, la projection du film « Annie Colère »… et la rencontre entre autres avec la remuante Emmanuelle Piet, médecin en PMI et figure très respectée dans la défense des droits des femmes.
Les PMI rendent hommage à la loi Veil
Les 88 centres de Protection maternelle et infantile de Seine-Saint-Denis vous proposent à compter du 28 janvier une exposition pérenne sur les 50 ans de l’accès à l’IVG dans leurs locaux. Réalisée en partenariat avec le Centre de planification familiale et de promotion de la santé sexuelle et les Archives nationales, elle dévoilera le long combat des femmes pour le droit à maîtriser leur fécondité, les grandes étapes de la loi Veil, les nouvelles avancées pour l’égalité de genre…