Il était une fois les collèges

- L’école, ce qu’on y enseigne, où on l’enseigne, à qui on l’enseigne et pourquoi, est le reflet d’une société et de ses évolutions.
- Des collèges pour l’élite au libre accès aux connaissances pour tous et toutes, retour en arrière...
Après l’école primaire, il est possible d’intégrer les cours complémentaires ; l’admission au lycée se fait par concours. En 1959, la scolarité devient obligatoire jusqu’à 16 ans, les cours complémentaires deviennent des collèges d’enseignement général (CEG), et les collèges d’enseignement secondaire (CES) sont créés avec plusieurs filières. La France manque alors de collèges.
Il faut construire rapidement, pas cher. La qualité, la durabilité, ne sont pas des priorités et on préféra souvent des bâtiments préfabriqués. En 1968, révolution : les cours sont mixtes ! Et en 1975, la loi Haby instaure le principe du collège unique pour tous les élèves. Enfin ! Toutes et tous reçoivent désormais le même enseignement (mis à part pour les Section d’enseignement spécialisée).
Les collèges reviennent aux Départements

Le collège Jean-Pierre-Timbaud de Bobigny est l’un des cinq bâtiments à structure métallique à avoir été démoli et reconstruit pour plus de sécurité.
En 1986, grand changement ! Dans le cadre de la politique de décentralisation, l’État transfert la propriété et l’entretien des collèges aux Départements, les écoles primaires aux communes et les lycées aux régions. Le Conseil général est en charge des 107 collèges du département. Beaucoup sont dans un état déplorable, nécessitant de gros travaux, voire une reconstruction. En 1989, le Conseil général lançait les travaux du 109e collège, à Villepinte, plus les rénovations-extensions des collèges Henri-Barbusse à Saint-Denis, collège Travail à Bagnolet, René-Cassin à Noisy-le-Sec. À cela s’ajoutaient cinq rénovations lourdes, comme au collège République de Bobigny : remplacement des menuiseries extérieures, ravalement, mise en conformité électrique, plafonds suspendus, réfection des revêtements de sol, portes coupe-feu, mise en peinture des salles de sciences, réfection des abords et clôtures. Pas une mince affaire !
La fin des collèges dangereux
Sans compter le remplacement dans 46 collèges de transformateurs au pyralène, produit hautement toxique en cas d’incendie et classé Seveso ! La Seine-Saint-Denis compte également cinq collèges à structure métallique, du même type que le collège Pailleron de Paris où 16 enfants et 3 adultes périront dans un incendie en février 1973. Les 5 bâtiments seront reconstruits.
Du tableau noir au tableau numérique
Aujourd’hui, le Département en est à son troisième Plan Éco-collèges. Depuis 2010, la Seine- Saint-Denis aura construit dix nouveaux collèges, reconstruit et rénové lourdement 28 collèges et modernisé une centaine d’autres. Des collèges aux performances énergétiques remarquables et inclusifs. Les nouveaux collèges privilégient les matériaux biosourcés (bois, pisé, paille, terre crue…), non toxiques, locaux et bas carbone. Ils visent une performance énergétique maximale grâce à la géothermie, les réseaux de chaleur, pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques. Les collèges sont en phase avec les exigences de la pédagogie numérique. Ainsi, de 2022 à 2024, environ 17 000 ordinateurs et écrans et 7 000 tablettes ont été distribués dans les collèges. Depuis le lancement des Plans Éco-collèges, l’ensemble des investissements du Département pour l’avenir des jeunes se monte à près de 2 milliards d’euros. La Seine-Saint-Denis mise sur sa jeunesse !

Dans les années 30, la très grande majorité des Courneuviens passaient toute leur scolarité dans le groupe scolaire jusqu’au certificat d’études, fin de leur scolarité.