Avec Nassira Konde, Barbie se met au rugby

Maillot bleu sur le dos, crampons aux pieds et ballon ovale en main, la trois-quarts centre Nassira Konde rejoint le club privilégié des athlètes honorées par Mattel, le fabricant américain de l’iconique poupée Barbie. Elle a reçu son double miniature le 11 octobre dernier, journée internationale des droits des filles.

Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que la société Mattel préparait une poupée Barbie à votre effigie ?

J’étais heureuse et assez étonnée. C’est un honneur et une grande fierté pour moi. Avoir une poupée qui me ressemble, c’est juste incroyable. Je suis la première joueuse de rugby française à avoir une poupée à son image. C’est une belle reconnaissance.

Est-ce que vous-même, petite, vous jouiez aux Barbies ?

Bien sûr, j’ai beaucoup joué aux poupées petite.

Barbie a su évoluer vers une représentation plurielle et plus inclusive. « Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour il y aurait une Barbie qui me ressemble », avez-vous écrit sur vos réseaux sociaux. C’est important pour les enfants d’aujourd’hui de pouvoir s’identifier à une poupée ?

Enfant, je n’aurais jamais imaginé avoir une poupée noire et joueuse de rugby. C’est dire aux plus jeunes qu’on peut être différent, qu’on peut avoir une morphologie différente, une trajectoire différente. Barbie peut avoir plusieurs couleurs de peau, une corpulence musclée, différentes textures de cheveux. Elle peut être ce qu’elle veut. Une femme d’aujourd’hui, tout simplement.

Malheureusement, elle ne sera pas commercialisée au grand public…

Effectivement, pour le moment en tous cas. Mais on pousse pour qu’elle soit un jour en vente.

Quel message souhaitez-vous délivrer à des jeunes filles qui, comme vous l’avez fait, souhaitent se lancer dans la pratique du rugby ?

Je leur dirai de croire en leurs rêves, oser rêver en grand. Et se donner tous les moyens pour parvenir à leurs objectifs.

Vous avez découvert le ballon ovale au collège Pablo-Neruda, à Aulnay-sous-Bois. Depuis, votre carrière a connu une ascension phénoménale. La Seine-Saint-Denis reste votre point d’ancrage ?

Oui, tout à fait. Revenir en Seine-Saint-Denis me fait du bien. Ça me rappelle aussi tout le chemin parcouru. J’y retourne assez souvent, voir ma mère, mes frères et sœurs et mes amis.

Photo: ©Mattel