La Seine-Saint-Denis s’illustre aux Mondiaux de Judo

La Seine-Saint-Denis s’illustre aux Mondiaux de Judo
Judo
  • Trois judokas de Seine-Saint-Denis ont participé aux championnats du monde en mai à Abu Dhabi.
  • A deux mois des Jeux, la vice-championne olympique Madeleine Malonga a décroché le bronze, sa 4e médaille mondiale.
  • Le jeune Danyil Zoubko y a gagné l'expérience dont la Marocaine de Noisy-le-Grand Asma Niang ne manque pas, elle qui à 41 ans était la doyenne de ces Mondiaux.

«Honnêtement, c’est plus ma tête qui m’a portée pour faire cette médaille de bronze, que mon corps. Même si j’étais déterminée, avec une certaine énergie en moi, je n’étais pas très rapide. Mais, j’ai fait avec les 100% de ce que j’avais en moi», résume Madeleine Malonga (30 ans) après son podium en -78kg. Ecartée de la finale par une Italienne, Alice Bellandi, la combattante du Blanc-Mesnil aura bien réagi en se parant de bronze face à une Coréenne ayant refusé le combat.

Après une «dure journée», la championne du monde de 2019 espère, malgré tout, «ce bronze de bon augure pour les Jeux, dans deux mois maintenant.»

Vice-championne olympique en individuel et championne olympique par équipes en titre, « Mado » essaye, comme à sa bonne habitude, de rebondir sur chaque note positive : «Beaucoup seraient heureux du bronze, donc je vais m’en contenter avec le sourire même si j’aurais adoré gagner. Me restent encore des années pour aller chercher un titre. Après ma sélection (olympique ndlr) rocambolesque, c’était une compétition de préparation. Au final, je dois être contente…».

Premier tatami mondial

Venu à Abu Dhabi pour servir de partenaire d’entraînement, Danyil Zoubko (22 ans) s’est retrouvé titulaire en -81 kg, au pied levé, suite au forfait pressenti de Teddy Riner.

Sans stress particulier pour ses premiers championnats du monde, même si léger à la pesée (80,2 kg), le judoka de l’Etoile sportive du Blanc-Mesnil a pris sa chance à bras le corps, comme lors de son arrivée en France à l’âge de 14 ans.

Eliminé au premier tour, il s’est mis, alors, en position d’observateur privilégié, n’en perdant pas une miette aux côtés de Clarisse Agbégnénou, la championne olympique : «J’emmagasine de l’expérience pour les années à venir. En rentrant en France, je reprendrai ma route, pas celle des Jeux olympiques où je ne sais pas si je serai appelé ou non comme partenaire d’entraînement. On verra bien ! Je reste focalisé sur mon chemin, mes stages de préparation, etc».

Depuis un an, Danyil Zoubko a beaucoup progressé. «Surpris de cette sélection», il se projette déjà aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 «où je pourrai alors arriver et être fin prêt comme un vrai gladiateur.»
En attendant, le trapu judoka, né en Ukraine de parents russes, dont un père légionnaire, espère aller jeter un œil aux Jeux de Paris 2024 où il aimerait «surtout voir la lutte libre notamment les Russes et les Arméniens d’un très bon niveau…».

Cette étoile prend sa plume…

Plus vieille des 309 engagées à Abu Dhabi, la Marocaine Asma Niang (41 ans, engagée comme 40ème mondiale) vivait ses huitièmes championnats du monde, relancée par son envie, presque juvénile, d’honorer ses deux dernières années au club de Noisy-le-Grand.

En moins de 70kg, éliminée au premier tour, la sextuple championne d’Afrique, demi-finaliste aux championnats du monde en 2017 et 2018 («deux fois au pied du podium alors que j’étais 4ème mondiale»), a mis fin à un gros chapitre sportif «parcours un peu biscornu, à part…».

Après son dernier combat à l’ombre des 82 dômes de la Grande mosquée de l’émirat, «après avoir embrassé le tapis et regardé le ciel», cette Noiséenne depuis trente ans, pendant dix ans pompier de Paris, ouvre un autre chapitre.

Le temps du partage

Le 13 juin, aux Editions «Faces cachées», Asma Niang publiera «A bras le corps», le récit de ses combats pour atteindre ce très haut niveau : «Après avoir fait les Jeux de Rio à 34 ans puis Tokyo à 38 ans, après ma blessure de Tokyo, je réalise que cette olympiade était, finalement, plus pour extraire ce livre tout en étant toujours dans le haut niveau. C’était finalement pour me rencontrer moi-même tout en étant hautement challengée. Sans doute, presque plus que d’aller aux Jeux de Paris, j’avais besoin de cette étape pour sortir quelque chose de beau. Etre dans le dur m’a toujours fait réaliser, au final, de belles choses. En fait, ma belle médaille olympique 2024, ce sera la sortie de ce livre…».

Aujourd’hui, comme tout bon champion qui veut se faire respecter, médaillé mondial ou pas, l’étoile marocaine veut briller dans la sagesse, «passer le témoin et partager tout ce que j’ai pu ramasser toutes les fois où je suis tombée…».

Photos : IJF Di Feliciantonio Emanuele et Sophie Greuil

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