Rentrée post-JOP pour les clubs de Seine-Saint-Denis

Rentrée post-JOP pour les clubs de Seine-Saint-Denis
saison 2024-2025
  • A peine le temps de reprendre son souffle après les Jeux, et c'est déjà reparti: les clubs de Seine-Saint-Denis effectuent leur rentrée 2024-2025.
  • Red Star, Tremblay Handball, mais aussi l'AC Bobigny rugby ou le Bondy Cécifoot Club: on se concentre ici principalement sur les sports collectifs.
  • SSD.fr vous propose un tour d'horizon des enjeux de leur saison.

Le onze de départ Red Star contre Ajaccio, pour la 2e journée de Ligue 2. @Furopics | Florian Robert

Red Star, de retour en Ligue 2, 5 ans après

5 ans après avoir refait une très brève apparition en Ligue 2, le Red Star peut-il cette fois faire autre chose que l’ascenseur ? A priori oui, si l’on se fie à son début de saison, marqué par 2 succès convaincants contre Ajaccio et à Guingamp après un retard à l’allumage à Amiens et une courte défaite à Lorient. Certes, les Vert et Blanc vont avoir pas mal de choses à digérer pour ce retour en 2e division : l’arrivée d’un nouveau coach, Grégory Poirier, en lieu et place d’un Habib Beye que beaucoup regrettent encore à Bauer. Mais l’ancien coach de Martigues (monté également) a eu l’intelligence de ne pas tout chambouler : l’ossature de l’équipe est ainsi restée semblable à celle de la saison dernière, avec les mêmes joueurs-clés – Beunardeau dans les buts, Kouagba le capitaine en défense, Ifnaoui en meneur de jeu. Il n’y a que devant que le nouveau venu Badji (Amiens, Bordeaux) a pour l’instant relégué au second plan Anani (la figure tutélaire Cheikh Ndoye est elle aussi partie après 4 ans de bons et loyaux services). Il faudra maintenant voir comment l’équipe se comporte sur le long terme, notamment dans un Bauer qui poursuit sa mue. Autre inconnue : l’investissement de l’actionnaire américain majoritaire 777 Partners, attaqué en justice aux Etats-Unis pour fraude, mais qui a pour l’instant maintenu son niveau d’engagement auprès du club.

– prochain match à domicile : Red Star – Laval le 20 septembre, à 20h

Les Louves de Bobigny, à 7, contre l’AS Romagnat

AC Bobigny Rugby, s’éviter les frayeurs

« L’année dernière a été enrichissante, mais difficile. Si on peut se mettre à l’abri plus tôt, je ne suis pas contre. » Clémence Gueucier, ancienne joueuse et coach depuis l’année dernière des Louves, ne dirait pas non à une saison un peu plus reposante. Entre le suspens extrême du maintien (acquis en barrages contre La Rochelle) et les insultes racistes subies par Bobigny contre Pau, les Rouge et Noir ont été bien chahutées en 2023-2024. Cette fois, le recrutement a été un peu plus poussé et la phase de prépa largement anticipée : avec deux joueuses du Stade Français (descendu pour sa part), et d’ailleurs (l’internationale argentine Josefina Padellaro), l’effectif s’est enrichi. Dans un championnat Elite qui a une nouvelle fois changé de formule- une poule unique de 10 équipes, avec 4 qualifiées pour les play-offs- « l’objectif est d’abord d’être compétitives et de se faire plaisir », juge Clémence Gueucier, associée cette année à un ancien joueur des Loups, le Chilien Sebastian Gajardo. Les deux coachs s’attendent à un début de saison ardu, avec un déplacement d’entrée chez les doubles championnes de France, Bordeaux. Ambitieuse, l’ancienne septiste Clémence Gueucier a toutefois aussi coché le 1er février, date des finales du Super Sevens à, l’Arena de Nanterre, pour lesquelles les Louves, championnes de France à 7 en titre, viennent de se qualifier.

– 1er match à domicile : Bobigny-Grenoble, le 6 octobre, à 15h (avec inauguration du nouveau terrain en synthétique)

Matteo Fadhuile, demi-centre du Tremblay Handball, vient de prolonger au club.

Le Tremblay Handball retrouve les sommets

3 ans après l’avoir quittée, les Jaune et Bleu retrouvent la 1ère division. Et au cas où ils l’auraient oublié, ils ont vite refait connaissance avec le niveau d’exigence de la Starligue : leur entame de championnat a été marquée par deux défaites contre Toulouse à l’extérieur et Montpellier à domicile, avec le PSG, 10 titres de champion de France à suivre, comme prochain client…

Le TFHB, qui vise le maintien, a pourtant recruté en conséquence pour atteindre cet objectif. « On a remplacé poste par poste les joueurs sur le départ. L’objectif était d’engager des joueurs qui correspondent à l’état d’esprit accrocheur de Tremblay », détaille Chérif Hamani, le coach de Tremblay qui dirige aussi depuis juillet l’équipe nationale belge. L’équipe s’est notamment renforcée sur la base arrière, avec les arrivées de David Iglesias (Limoges), Maximilian Jonsson (Chambéry) et Kylian Rigault (Créteil). Les deux autres nouveaux venus découvriront le championnat français : l’ailier portugais Antonio Areia (FC Porto) et le pivot géorgien Erekle Arsenashvili. Un autre facteur peut jouer en faveur du maintien de Tremblay cette saison : le 28 septembre, la Métropole du Grand Paris inaugurera sa nouvelle Arena, juste à côté du Circuit Carole. Si l’on ignore pour l’instant la date du premier match des Tremblaysiens dans cet écrin de 2000 places, il est certain que ce nouvel outil sera un atout supplémentaire.

– prochain match à domicile : Tremblay HB – PSG le 29 septembre, à 16h

Tidiane Diakité (numéro 11), Gaël Rivière (4) et Hakim Arezki (5) sont 3 des 4 joueurs du Bondy Cécifoot Club, avec Martin Baron à avoir été sacrés champions paralympiques avec les Bleus cet été.

Bondy Cécifoot Club, surfer sur l’or

Depuis le 7 septembre, ce club de Seine-Saint-Denis – seulement fondé en 2019 – vit un rêve éveillé : 4 de ses joueurs – Hakim Arezki, Martin Baron, Gaël Rivière et Tidiane Diakité – ont remporté avec l’équipe de France de cécifoot (du foot pour les non-voyants) les Jeux paralympiques 2024. Du pain béni pour cette discipline, mais aussi pour ce club, qui n’est que la 3e structure en Ile-de-France à proposer cette activité (avec Saint-Mandé et Saint-Maur). Doté désormais d’un terrain de compétition officiel au stade Léo-Lagrange de Bondy, le BCC dont la devise est « Ensemble on voit plus loin », voit désormais toutes les planètes s’aligner. Sportivement, il compte bien remporter chez les B1 (non-voyants) ce titre qui lui a échappé en finale l’année dernière et remettre le couvert en Coupe de France chez les B2/B3 (1er titre de l’histoire du club chez les mal-voyants en 2023). Mais surtout, sur le plan de l’inclusion, les fondateurs Jean-François Chevalier et Samir Gassama fourmillent d’idées : les ouvertures d’une académie de cécifoot pour faire venir des jeunes non-voyants et d’une section de foot-fauteuil sont en cours.

Prithika Pavade, formée au club de Saint-Denis, ici lors du double dmles des JO de Paris 2024.

Saint-Denis tennis de table, une grande première en Ligue des champions

En cette année post-JO, il risque forcément d’y avoir un peu décompression dans l’air. Pour éviter cela, le club s’est lancé dans une aventure encore jamais vécue : début septembre, son équipe féminine s’est qualifiée pour le tour principal de la Ligue des champions. En octobre et novembre, Prithika Pavade et consorts vont donc affronter les Autrichiennes de Linz et les Italiennes de Cagliari, dans le cadre d’une poule de qualification dont il faudra terminer à l’une des 2 premières places. « Pour cette première, on veut aller le plus loin possible », annonce Jean-Claude Molet le président du Saint-Denis TT qui s’est donné les moyens de ses ambitions : à Prithika Pavade, Hsing-Yin Liu, Agathe Avezou et Barbora Balazova s’ajoutent donc cette année la Hollandaise d’origine chinoise Jie Li et la Hong-Kongaise Chengzhu Zhu. Sachant qu’il faudra une nouvelle fois jongler entre les engagements internationaux individuels des joueuses et un championnat domestique où les Bleues iraient bien à nouveau plus loin que la demi-finale de 2023-2024.

Côté masculin, l’équipe première, descendue en Pro B il y a un an, aimerait bien retrouver le plus haut niveau. Mais Alexis Kouraichi, Harmeet Desai, Mathieu de Saintilan et le jeune Roumain Darius Movileanu (nouveau venu) auront fort à faire face à Caen, qui vient de recruter un certain Emmanuel Lebesson.

– 1er match à domicile pour les femmes : Saint-Denis TT – Schiltigheim, le 8 octobre

Les Tremblaysiennes à l’entraînement

Tremblay AC Volley, une année historique

L’année est forcément à marquer d’une pierre blanche, pour les Bleues et Blanches : le club, coaché depuis 2023-2024 par Pierre Guillemaud, s’apprête à vivre sa toute première saison en Elite, soit la 2e division nationale. Un saut dans le monde pro qui suppose évidemment quelques changements. Sur les 12 valeureuses qui ont obtenu la montée l’année dernière, il n’en restera plus que 5 cette saison : la capitaine historique Jacqueline Lopes, la centrale Aude Ba, la passeuse Coralie Laurent, la pointue Claudia Chalaux et la libero finlandaise Milka Koskenkorva. Pour le reste, le TAC a fait « un recrutement XXL » pour reprendre les termes de son président Gaël Protat : une Cubaine, une Ukrainienne, une Argentine et une Anglaise sont venues « internationaliser » le club. Deux Françaises déjà rompues au niveau Elite ont aussi joué les renforts, Emeline Bourgagrou et Nicole Szyba (Calais). Tout cela pour un objectif clair : le maintien. « On va évidemment la jouer modeste, souligne Gaël Protat, d’autant que cette année, il n’y aura pas 4 mais 6 descentes ». Et peut-être une difficulté supplémentaire à gérer : initialement annoncé au Palais des Sports, le club jouera finalement au gymnase Toussaint-Louverture, que l’équipe n’a découvert que le 17 septembre, à deux semaines tout juste de son premier match à domicile (contre Evreux, le 28 septembre). Un peu compliqué en termes de repères…

– 1er match à domicile : TAC- Evreux, le 28 septembre, à 20h

L’équipe version 2024-2025 du Saint-Ouen Handibasket

Saint-Ouen Handibasket, prendre la lumière des Jeux

« On est là, fidèles au poste. 27 licenciés cette année. Avec pour objectif de se faire plaisir et pourquoi pas de monter si l’occasion se présente.» Khalid Ennadi, entraîneur-joueur au St-Ouen Handibasket, est fin prêt pour une nouvelle saison. La 47e, mine de rien, dans l’histoire du club… Au gymnase Joliot-Curie, pas loin du stade Bauer, les Blanc et Noir – des couleurs chères au Breton David Fossard, un autre historique du club – vont repartir pour une nouvelle saison en N3. Soutenu à l’échelle municipale mais aussi départementale, le club aimerait notamment attirer plus de jeunes, mais se heurte à des conditions de mobilité pas toujours évidentes. « Ceux dont les parents sont là pour les amener vont pouvoir venir, les autres c’est nettement plus compliqué », constate un Khalid Ennadi qui n’est pas du genre à se laisser griser par le succès des Jeux paralympiques. « L’événement en lui-même était un succès. Maintenant, il faut voir l’après… », estime celui qui a lui-même participé aux Jeux de Séoul 1988 avec le Maroc. On peut en tout cas être sûr que Joliot-Curie résonnera des blocks et des rires du Saint-Ouen Handibasket.

Leyland Plaire, attaquant, rempile chez les Bisons.

Les Bisons de Neuilly- sur-Marne, s’offrir une année plus facile

Habitués à jouer presque chaque année les play-offs de D1 – le 2e plus haut niveau français – les Bisons s’étaient ratés l’année dernière. Pour ne pas avoir à revivre les affres du maintien, le club a pris certaines garanties : Radek Mika, un ancien joueur du club (185 matches) et déjà coach adjoint la saison dernière, a été promu coach principal après le départ du Canadien Serge Forcier. « Connaître la maison va m’aider, c’est sûr. Ici ma famille et moi sommes dans un environnement déjà balisé », explique le Tchèque natif de Prague. Lui, l’ancien défenseur, va-t-il avant tout insister sur la défense ? « C’est sûr que j’aimerais bien une bonne défense, mais comme celle-ci commence par la zone d’attaque, je dirais plus que je veux un hockey actif », insiste-t-il en anglais. Comme d’habitude, les Rouge et Noir ont connu un turn-over important à l’intersaison. Mais les départs les plus importants, comme celui du buteur Maxence Auvitu et du gardien croate Vilim Rosandic semblent avoir été compensés par un bon mix entre jeunesse et expérience. En cette année des 50 ans du club (dont 2 vécus donc en Ligue Magnus), le slogan « Chaque match est une finale » sera plus que jamais d’actualité.

– 1er match à domicile : Bisons de Neuilly – Mont-Blanc, le 5 octobre

Les U20 du Flash champions de France 2024 ©Guillaume Didelet

Flash La Courneuve, du haut niveau mais aussi du social

En 40 ans d’existence (qu’il fête cette année), le Flash en aura abattu du boulot ! Des titres de champion de France à la pelle : 12 en Elite, un record français, et même 13 chez les U20 sacrés cette année encore. Mais le Flash, ce n’est pas que ça. Investis et généreux, les Jaune et Noir n’ont pas oublié qu’ils étaient implantés dans une ville populaire et qu’ils se devaient donc aussi d’avoir un impact social. « On ne veut pas lâcher sur cet aspect des choses. Ca nous amène à faire des choix forts : cette année par exemple, on va renoncer à disputer la Coupe d’Europe CEFL et à recruter des joueurs américains pour pouvoir conserver nos actions de sport pour tous et de sport-santé », explique Bruno Lacam-Caron son manager général. De nombreux éducateurs du Flash interviennent ainsi dans les écoles, dans les Instituts Médico-Educatifs (ouverts au handicap psychique) ou avec France Terre d’Asile pour se servir des bienfaits du sport pour tous. Ce club attachant n’a pas attendu les JO pour savoir qu’entre sport et culture, les passerelles sont intenses. Un exemple parmi d’autres : en 2025 sortira ainsi un livre né des échanges entre un professeur d’histoire du Roane State College dans le Tennessee et les jeunes du club sur le thème du melting-pot des 105 nationalités et cultures présentes à La Courneuve. Le but étant aussi de prolonger l’aventure en donnant l’opportunité à ces jeunes d’aller étudier aux Etats-Unis. Impressive, non ?

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