Plus de piscines, plus « vertes », plus accessibles
L’Assemblée départementale de Seine-Saint-Denis a adopté vendredi 30 septembre son deuxième Plan piscines, pour la période 2022-2028. Objectifs : réduire le déficit du territoire en bassins de natation, diminuer l’empreinte carbone de ces bassins et améliorer leur accessibilité aux personnes en situation de handicap.
La Seine-Saint-Denis manque encore de bassins de natation. Le Département avait déjà fortement réagi en votant un premier Plan piscine (2016-2021), doté de 40 millions d’euros, dont 30 millions pour la création et 10 millions pour la réhabilitation et rénovation d’équipements. Ce plan a permis de construire 4 piscines, d’en rénover 9 autres, auxquelles on peut ajouter les trois centres aquatiques liés aux Jeux olympiques de Paris 2024 (voir plus bas le bilan complet du Plan Piscines 2016-2020).
Un bilan satisfaisant, mais qui ne peut à lui seul combler les carences et permettre d’atteindre les moyennes nationales en matière de savoir nager. En Seine-Saint-Denis, un enfant sur trois entre en sixième sans savoir nager et il manque encore 26 piscines (d’une taille moyenne de 375 m2) contre 36 avant le plan départemental. « A deux ans des Jeux, l’écart entre les besoins en matière d’équipements nautiques et la réalité des infrastructures dont nous disposons en Seine-Saint-Denis reste un sujet de préoccupation majeur », constate Stéphane Troussel, président du Département. Jeudi 29 septembre, il s’est d’ailleurs rendu à la piscine de Sevran dans le cadre de la présentation de ce 2e Plan piscines. (Voir photo ci-dessous, (c) Bruno Levy)
Un 2e volet , dont le budget sera de 35 M€ jusqu’en 2028, incluant les 15 millions de la Solideo au titre de l’héritage aquatique des J.O de Paris 2024 et 20 millions de participation du Département. L’objectif étant de parvenir à atteindre la moyenne nationale de 0,02 m2 de surface d’eau par habitant.
Soutien financier aux communes
Si le premier plan aura surtout permis d’éviter la fermeture de certaines piscines trop vétustes, l’ambition du nouveau plan 2022-2028 est d’augmenter les lignes d’eau dans le département en soutenant financièrement les projets des communes et établissements publics territoriaux. Sa stratégie repose sur trois points.
1. Les opérations de construction et reconstruction seront financées à hauteur de 25 % du coût total des travaux HT, avec un plafond maximal de 10 M €.
2. Les opérations de réhabilitation lourde et les extensions seront financées à 30 % du coût total des travaux HT plafonné à 3,5 M €.
3. Les opérations de rénovation et d’aménagement visant notamment le développement des usages et l’amélioration des performances énergétiques : 25 % du coût total des travaux HT plafonné à 1,2 M€.
Pour Stéphane Troussel, « il n’y a pas de miracle : c’est avec des moyens et des actes que nous pourrons développer l’apprentissage et la pratique de la nage, si importants en matière de santé publique, de sécurité individuelle et de vie sociale. »
Mise en place de bonus
Des piscines, oui, mais pas n’importe lesquelles ! Le Département veut inciter les futurs constructeurs et rénovateurs de piscines à prendre en compte certaines de ses priorités en instaurant un système de bonus.
Les projets piscines créés dans les territoires carencés se verront dotés d’un bonus de la part du Département. L’étude de l’Institut Régional de Développement du Sport d’août 2022 a permis de dresser une carte des carences en m2 d’eau pour le grand public. Elle permet notamment de définir les zones carencées et très carencées.
Les villes des zones carencées manquent de 1 à 2 bassins. Il s’agit d’Épinay-sur-Seine, Pantin, Bobigny, Bondy, Rosny-sous-Bois, Livry-Gargan, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand. Pour ces territoires, le bonus carence s’élèvera à 250 000 €.
Les villes des zones très carencées n’accueillent aucune piscine publique sur leur territoire ou souffrent d’une carence supérieure à 2 bassins. Il s’agit de Villetaneuse, Dugny, Les Pavillons-sous-Bois, Montfermeil, Coubron, Vaujours, Gournay, ainsi que Drancy, Le Blanc-Mesnil et Sevran. Pour ces territoires, le bonus carence s’élèvera à 500 000 €.
Encourager la transition écologique
Faire des économies d’énergie, cela a un coût lors de la construction, + 15% en moyenne. Pour aider les porteurs de projet qui veulent réduire l’impact énergétique et environnemental de leur piscine (budget carbone maîtrisé, une qualité de vie garantie et des écosystèmes valorisés et renforcés), le Département va augmenter son aide de 5, 10 ou 15 %, selon un barème d’atteinte d’objectifs.
Être à l’aise dans l’eau, cela s’apprend et le jeu est pour cela le meilleur outil. Le Département veut favoriser l’utilisation loisir des piscines avec l’installation d’équipements aqualudiques, type pentaglisse, lagunes de jeux, toboggans… le Département prendra en charge jusqu’à 75% du coût total des travaux ou d’achats HT du projet aqualudique avec un bonus plafonné à 250 000 euros réservé aux opérations de construction, reconstruction, réhabilitation ou extension.
Des piscines accessibles à toutes et à tous
Le Département veut inciter les porteurs de projets de création de piscines à aller au-delà de la norme réglementaire d’accessibilité, et à tendre vers l’accessibilité universelle. Prendre en compte les besoins de chacun·e pour que tous et toutes quels que soient leur âge, leur sexe, leur handicap ou non, qu’ils et elles soient seul·e·s ou en famille, puisse pleinement profiter des joies de l’eau. Une aide à l’accessibilité universelle sera plafonnée à 100 000
euros par projet et pourra prendre en compte 75 % du coût total d’un aménagement spécifique, avec par exemple une attention aux différents aménagements d’entrée dans l’eau.