Les Bleues victorieuses pour la toute première rencontre sportive à l’Arena Grand Paris
- Dans une Arena Grand Paris de Tremblay flambant neuve, l’équipe de France féminine de handball s’est imposée aux forceps 26-22 contre la Hongrie.
- Multi-titré avec les Bleues, l’ancien sélectionneur Olivier Krumbholz, qui laisse la place à Sébastien Gardillou, a notamment été honoré par les 4500 spectateurs de l’Arena.
- Dans la grande salle du nouveau complexe, les spectateurs disaient aussi toute leur satisfaction d’être dans un tel écrin.
Neil, 11 ans, se souviendra longtemps de cette première de l’équipe de France de hand féminin dans la toute nouvelle Arena Grand Paris de Tremblay. Le jeune garçon, lui-même handballeur depuis 3 ans à Claye-Souilly, a vu du beau spectacle dans la salle flambant neuve de 7000 places, construite par la Métropole du Grand Paris à deux encablures de Roissy et du Circuit Carole.
« C’est la toute première fois que je vois l’équipe de France en vrai, s’enthousiasmait le garçon, accompagné de son père et de sa mère, elle-même ancienne handballeuse de haut niveau à Bondy et Gagny. « Enfin une grande salle près de chez nous », jubilait Nathalie qui aura aussi apprécié le spectacle inaugural de Gad Elmaleh, le 28 septembre dernier.
Les Bleues, elles, ont en revanche moins rigolé pour l’emporter face à la Hongrie. Les vice championnes olympiques de cet été ont bel et bien recommencé un nouveau cycle et sont encore en rodage, à un mois de l’Euro 2024 qui aura justement lieu… en Hongrie.
Hommage à Olivier Krumbholz
Sébastien Gardillou, l’ancien adjoint, a pris le flambeau des mains d’Olivier Krumbholz et ses 537 matches à la tête des Bleues. Celui qui fut notamment champion olympique et triple champion du monde avec les Tricolores a été honoré ce samedi au Hall of Fame du sport tricolore. « Je garderai de grands souvenirs de ces 23 ans en bleu. Notre titre le plus extravagant, c’est sans doute le titre mondial en 2003, et le plus abouti celui des JO de Tokyo. Mais tous les matches ont été beaux, absolument tous », a confié le sélectionneur, entouré notamment de quatre de ses capitaines, Siraba Dembélé, Coralie Lassource, Amandine Leynaud et Estelle Nze Minko après la rencontre.
Côté terrain, on retiendra plus le résultat que la manière. Après s’être inclinées 27-30 lors d’un premier test-match ce jeudi contre les Hongroises à Toulon, les partenaires de la capitaine Tamara Horacek ont dû s’employer pour prendre leur revanche, ce samedi (26-22).
La première période aura montré des Bleues bien tâtonnantes, menées 13-14 au moment de regagner les vestiaires. Malgré une volonté bien visible de prendre de court la Hongrie par des montées de balle rapides, leur jeu toussotait. Les protégées de Gardillou loupaient notamment deux jets de 7 mètres alors qu’elles étaient déjà menées de 2 buts et Hatadou Sako, gardienne made in 93 puisqu’elle est passée notamment par le Noisy-le-Grand handball, peinait à faire les arrêts qui s’imposaient.
Un léger mieux se dessinait toutefois à 5 minutes de la pause avec des Bleues plus agressives en défense et les arrêts de la jeune gardienne Floriane André permettaient de rentrer aux vestiaires avec un seul but de retard.
En deuxième mi-temps, la situation s’améliorait encore, les Bleues repassant devant à la 34e grâce à un beau but de Grâce Zaadi, meilleure marqueuse de la rencontre avec Orlane Kanor (5 buts chacune).
Face à un jeu offensif décousu de part et d’autre, ce sont les gardiennes qui se mettaient en évidence, Anna Bukovszky répondant à Floriane André, toujours plus présente au fil des minutes. A 4 minutes de la fin, les Bleues parvenaient enfin à faire le break grâce à deux inspirations de Coralie Lassource (25-22) et un dernier but de Grâce Zaadi. Pas flamboyant, mais suffisant pour apporter à Sébastien Gardillou son tout premier succès en tant qu’entraîneur principal de l’équipe de France.
Grâce Zaadi, locale de l’étape
Grâce Zaadi, autre enfant du pays, elle qui a été formée à Villepinte, à un jet de 7 mètres de la nouvelle salle, disait après la rencontre tout le bien qu’elle pensait de ce nouvel outil de l’Arena : « C’était spécial pour moi aujourd’hui. J’ai vu des proches en tribunes, des anciennes joueuses avec qui j’ai joué à mes tout débuts, ça fait quelque chose. Et avoir cette salle en Seine-Saint-Denis, c’est forcément un plus. Si ça peut donner envie à de jeunes joueuses du coin, c’est très positif ».
A un mois de l’Euro 2024, de nombreux réglages restent encore à effectuer, mais les Bleues ont en tout cas remis en route la machine à gagner. Et l’histoire retiendra que ce fut à Tremblay, dans la toute nouvelle Arena.
Christophe Lehousse