Le PRISME accueille le 11e Festival des pratiques partagées

- 800 collégien·nes et personnes en situation de handicap ont goûté ensemble aux joies du sport lors de la 11e édition du festival des pratiques partagées organisé par la FSGT 93 le jeudi 22 mai.
- Le PRISME, héritage des JOP 2024 accueillait une quarantaine d’activités sportives dont la savate boxe française, encadré entre autres par l’auteur de ces lignes. Reportage
« La boxe française vous connaissez ? Il faut se toucher avec les poings et les pieds. Attention ! se toucher, pas se taper ! On est entre copains-copines, on découvre et on s’amuse ! » Dans l’une des deux salles multi-sport du Prisme, avec Mathieu Malaquin, président de l’USMA Saint-Ouen boxe française savate, Céline Hannequin du Noble Art Romainville, Salomé Benatar et Mattéo Folliguet étudiant·es en STAPS, j’accueille un groupe de collégien·nes et de jeunes venus de leur IME (institut médico-éducatif). En plus de lieux adaptés, la pratique sportive par des personnes en situation de handicap nécessite dans la majorité des cas un encadrement nombreux et formé au handicap, jusqu’à parfois un encadrant par personne.
La mise en place a été très rapide, facilité par la modernité du PRISME. Dans les salles multi-sports, plutôt que d’avoir dessiné sur le sol un entrelacs confus de lignes de couleurs adaptées aux différentes disciplines, on choisit d’allumer telles ou telles lignes au sol. On appuie sur un bouton, et hop ! On a les lignes d’un terrain de badminton, parfait pour délimiter des mini rings ! Il n’y a plus qu’à enfiler les gants, et c’est parti !
Bienveillance, patience et amusement
Deux par deux, les collégiens invitent les jeunes des IME, et tout le monde apprend à toucher avec un direct, un fouetté (coup de pied latéral), et bien sûr à se protéger. Ce qui est marquant, c’est la patience dont les remuants collégien·nes font preuve avec les « extraordinaires ». Abderahmane a besoin qu’on lui répète plus fois une consigne avant d’essayer de l’appliquer. Alors Mathias, lui rappelle, plusieurs fois : « D’abord ce poing-là, puis l’autre, c’est ça ! » Lors des circuits de mobilité, tous ne vont évidemment pas à la même vitesse, mais aucun problème ni de geste d’impatience. On attend que Valérie passe chacun des plots, même si pour cela il faut guider par la main. Sourires et checks échangés, au bout de 45 minutes c’est déjà la fin de l’atelier ! Tout le groupe part vers une autre activité, et un autre arrive…
40 activités sportives
La FSGT 93, avec l’aide de 150 animateur·rices sportif·ves des comités départementaux et des clubs, du STAPS, a réussi à proposer une quarantaine d’activités différentes. A l’intérieur du PRISME on trouvait de l’escalade sur le mur tout neuf, du basket, tennis de table, futsal… Dans le dojo du judo, aïkido, taekwondo etc, plus loin de l’escrime…
A l’extérieur de l’athlétisme, du rugby, de la danse… Il y en avait pour tous les goûts et chaque groupe choisissait 6 activités maximum. Pas de problème pour se rendre d’un point à un autre, tout est accessible, même avec les gros fauteuils motorisés : il y a une grande rampe centrale qui dessert toutes les salles, en plus des ascenseurs. Et comme le dit Yacine, du collège Jean-Zay d’Aulnay : « C’est super bien ici ! C’est tout neuf, et tout est clair ! ça donne envie de tout faire ! »
Un avis partagé par Rafik Arabat, halthérophile handisport courneuvien qui a participé aux Jeux Paralympiques 2024 et parrain de cette 11e édition du festival des pratiques partagées : « C’est un honneur pour moi d’être ici, dans cette fête du sport et du vivre-ensemble. Surtout dans ce magnifique lieu qu’est le PRISME. Je m’y entraîne désormais, et grâce à cela je compte bien figurer lors des Jeux 2028 ! »
Clément Remond, co-président de la FSGT 93, est ravi : « Grâce à cette journée, nous faisons bouger les consciences. L’image qui me revient, c’est celle de l’édition de 2017. Avec Stéphane Troussel, les élus du Département, la Ville de Bobigny nous voulions que le festival des pratiques partagées se déroule ici, alors qu’il n’y avait il y avait encore des fouilles archéologiques. Mais nous pensions alors qu’il était possible que sept ou huit ans plus tard, il y aura sur ce site de Bobigny un équipement unique en Europe, en accessibilité totale, livré grâce aux Jeux olympiques. Et on l’a fait ! Désormais, il faut continuer de travailler pour que dans chaque ville de Seine-Saint-Denis, il y ait des petits PRISMEs, sans doute pas aussi performants que celui-ci, mais des équipements adaptés et des horaires réservés pour que chacun chacune puisse accéder au sport ! »
Photos : Sylvain Hitau