Ilyesse Benyoub, citoyen de Clichy-Montfermeil et de Koh Lanta

Ilyesse Benyoub, citoyen de Clichy-Montfermeil et de Koh Lanta
Portrait
  • Le jeune habitant de Clichy-Montfermeil a finalement terminé 3e du jeu télévisé de TF1.
  • Celui qui durant l’émission a rendu plusieurs fois hommage à la Seine-Saint-Denis, qui l’a vu grandir, ne retient que du positif de son passage à Koh Lanta.
  • Fraîchement diplômé en ingénierie de l’énergie, le jeune homme de 23 ans est déjà reparti vers d’autres aventures...

« Je suis très fier d’avoir brandi le drapeau du 93 sur Koh Lanta » Au téléphone, Ilyesse Benyoub donne la même impression que celle qu’il dégageait durant toute la saison de l’émission de TF1 : décontracté, bien dans ses baskets et fier de venir de Seine-Saint-Denis.

Même s’il ne monte finalement que sur la troisième marche du jeu d’aventures, le jeune homme qui a grandi à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, ne nourrit aucune déception de son passage sur l’île des Philippines. « Depuis mon plus jeune âge, je suis passionné d’aventure, d’histoires de survie et en faisant Koh Lanta, j’ai le sentiment d’avoir réalisé un rêve de gosse. »

Deuxième enfant d’une famille qui s’est établie à Clichy-sous-Bois, le jeune homme a beaucoup revendiqué durant l’émission ses racines du 93. Pour y puiser de la force, comme lorsque son ami d’enfance, un autre Ilyes, lui a rendu visite, et aussi parce que ça lui est naturel. Manière aussi de faire un pied de nez à ceux qui taclent la Seine-Saint-Denis à la moindre occasion ? « Même pas, ils peuvent penser ce qu’ils veulent, moi je sais ce que je vaux, lâche-t-il avec son naturel habituel. Avant quand même de préciser : « En Seine-Saint-Denis on est beaucoup montrés du doigt, mais c’est souvent par ceux qui nous connaissent très mal. Car moi en Seine-Saint-Denis, ce que je vois, c’est surtout des valeurs de partage, de respect, de convivialité et de joie et certains feraient bien de s’en inspirer. »

Enfant d’un chauffeur de bus, Nordine, et d’une mère au foyer, Touria, le jeune homme a tracé sa route, guidé par sa détermination : collège à Clichy puis à Montfermeil, lycée Albert-Schweitzer au Raincy, études d’ingénieur en sciences de l’énergie dans une université de Seine-et-Marne dont il vient de sortir diplômé en octobre. « Des comme moi en Seine-Saint-Denis, il y en plein, faut pas croire. », tient à souligner le jeune homme qui dit s’être toujours appuyé sur sa famille – il a aussi un grand frère, Mohamed Amine – et ses amis pour avancer.

« Des valeurs de partage et de convivialité »

« Moi et mes potes, on se connaît depuis 10 ans, 20 ans parfois. Les matchs de foot au gymnase Besson, les bouffes entre copains », c’est ça son socle.

Avec les voyages, « qui ouvrent l’esprit ». Ce curieux n’a en effet pas attendu Koh Lanta pour aller tester les eaux transparentes de l’Asie ou les vieilles pierres de l’Europe. Grèce, Angleterre, Italie, Maroc, Tunisie ou encore Singapour, où « j’ai eu la chance de faire un stage de 3 mois dans le cadre de mes études, en partenariat avec Polytechnique », liste cet hyperactif. Sans oublier l’Algérie bien sûr, où cet enfant d’immigrés algériens, se rend une fois l’année, le plus souvent « dans l’Ouest, à la frontière marocaine », région de ses deux parents. Même si en octobre, il a cette fois fait une entorse à la tradition : « avec un copain, on s’est fait un bon périple entre Alger, Biskra, Batna, Bejaia et Oran. »

« Je suis fier de ma double culture : elle fait de moi qui je suis, me permet de me nourrir de plusieurs valeurs, de plusieurs langues », explique celui qui a découvert avec enthousiasme le site romain de Timgad près de Batna, « la Pompéi d’Afrique du Nord » ou porté avec fierté le maillot du Mouloudia d’Alger, le club historique des indépendantistes.

Et maintenant, de quoi est faite la suite pour lui ? Lui qui n’est pas doué pour le sur-place comme on a pu le voir dans l’épreuve finale des poteaux est déjà passé à autre chose : le samedi 7 décembre, il s’apprête à boucler à la Réunion avec Gustin, un candidat suisse rencontré sur Koh Lanta, son premier triathlon. « Ca s’appelle la « 0-3000m », parce qu’on monte jusqu’au Piton des Neiges, c’est l’un des plus durs au monde ». C’est beau la jeunesse.

Christophe Lehousse

Photo: ©A.Issock/ALP/TF1

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