Quand la Seine-Saint-Denis inspire Brisbane 2032

Quand  la Seine-Saint-Denis inspire Brisbane 2032
Héritage JOP
  • Une délégation australienne emmenée par le maire de Brisbane, qui accueillera les Jeux en 2032, s'est rendue mardi dans les infrastructures olympiques de Seine-Saint-Denis.
  • Gare Pleyel, Village olympique et Centre aquatique olympique : le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, et celui de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, ont mené la visite dans nombre d’endroits qui incarnent aujourd’hui l’héritage des Jeux .
  • Le maire de Brisbane cherche notamment à s'inspirer des alternatives à la voiture proposées par la Seine-Saint-Denis.

« Ne lâchez jamais rien sur l’héritage. Les piscines, la rénovation des routes, les logements, tout ce qui restera après les Jeux, ce n’est pas la préoccupation du CIO (Comité international olympique), c’est la vôtre » Lors de sa prise de parole en ce matin gris de février au coeur du Village olympique aux côtés des maires de Saint-Denis Mathieu Hanotin et de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel insiste avant tout sur l’impact social qui peut découler ou pas d’un événement majeur comme les Jeux.

Face à eux, 9 élus de villes et collectivités territoriales de la région de Brisbane, qui accueillera à son tour en 2032 les Jeux olympiques et paralympiques.

Car au-delà de Brisbane, ville de 1,3 million d’habitants sur la Goald Coast australienne, c’est toute une région – le South East Queensland – qui espère profiter de l’impact de l’événement planétaire dans 7 ans.

La délégation australienne devant la gare Pleyel, inaugurée en juin 2024.

Après le succès des Jeux de Paris 2024, marqué par des stades pleins et une ambiance festive et sereine, la délégation australienne est donc venue s’inspirer d’un savoir-faire à la française, notamment en Seine-Saint-Denis, coeur battant de l’événement de l’été dernier. Visite de la Gare Pleyel, du Village olympique, du Centre aquatique olympique, le programme était riche pour les élus de « Down Under » (« tout en bas » comme on surnomme aussi l’Australie).

« Nous avons été impressionnés par toutes les réalisations que nous avons vues ici. C’est inspirant pour nous, et ça confirme notre intuition que les Jeux peuvent servir d’accélérateur pour de grands projets d’utilité publique », soulignait très vite Adrian Schrinner, le maire de Brisbane, particulièrement intéressé par la Gare Pleyel et son franchissement urbain reliant le village olympique au Stade de France. « Notre enjeu N°1 en termes d’héritage, ce sont clairement les transports. Il y a chez nous un trop grand usage de la voiture, dû notamment à une défaillance en matière de transports en commun. Nous voulons donc nous servir des Jeux pour développer notre système de transports publics », détaillait-il ensuite.

« Transmettre de la fierté aux habitants »

Dans une visite chaleureuse et conviviale, la délégation australienne aura pu faire connaissance avec certaines des principales réalisations des Jeux, tout comme avec l’art de vivre à la française. « C’est quoi ce rassemblement ? » demandait Geoff McDonald, maire du conseil régional de Toowoomba. « Une manifestation d’ouvriers d’EDF », lui répondait-on alors que la troupe traversait Saint-Denis.

Plus de transports et d’équipements sportifs pour sa ville, c’est aussi ce qu’espérait des Jeux de 2032 Rosanna Natoli, maire de Sunshine Coast. Cette ville de 370 000 habitants – « la première de l’histoire à être classée par l’UNESCO à accueillir des Jeux » – hébergera elle aussi un village des athlètes, en plus de celui de Brisbane. Dans le projet de Brisbane 2032, 85 % des infrastructures sportives devant accueillir les épreuves sont déjà existantes, sensiblement la même proportion que ce qui avait été prévu dans le programme parisien.

Geoff McDonald, maire du conseil régional de Toowoomba, à l’écoute des explications de Yann Krysinski, directeur général exécutif de la Solideo

Au 15e étage de la plus haute tour d’habitation du village olympique, dont les appartements sont en cours de reconversion avant commercialisation, Jon Raven, maire australien de Logan, était lui très à l’écoute de Mathieu Hanotin, son alter-ego de Saint-Denis. « Comme Saint-Denis, Logan est une ville périphérique populaire qui compte 230 cultures différentes. Et comme la Seine-Saint-Denis, nous souffrons d’un retard en termes d’équipements sportifs », analysait l’élu australien qui espère accueillir en 2032 les épreuves d’arts martiaux dans une toute nouvelle Arena dont la construction démarrera l’année prochaine.

« Pour Saint-Denis, les Jeux ont vraiment représenté un accélérateur phénoménal de grands projets structurants », lui assurait Mathieu Hanotin, fier aussi de montrer à des Australiens – nation de nageurs par excellence – le Centre aquatique olympique qui ouvrira ses portes aux habitants en juin 2025.

« Transmettre de la fierté aux habitants », c’était enfin en anglais dans le texte le conseil de Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen à ses collègues de la région de Brisbane. Et Stéphane Troussel de rappeler que 81 % des habitants de Seine-Saint-Denis avaient selon un sondage déclaré être fiers d’avoir accueilli le monde à l’été dernier.

Christophe Lehousse

Photos: ©Bruno Lévy

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