Handicap : Pour un plan de rattrapage
- Réductions des délais de réponse pour la prise en charge du handicap, financements de solutions de prise en charge : le Département est en première ligne sur la question du handicap.
- Mais il dénonce en même temps un manque de moyens criant.
À l’heure de partir du bureau de la Maison départementale des personnes handicapées(MDPH) à Bobigny, Mohamed sort plus serein qu’il n’y est entré. Victime d’un grave accident de moto en 2013 qui a failli le laisser paraplégique, ce quadragénaire a pris rendez-vous avec Laëtitia Laplanche, une agente d’accueil, pour remplir pour la première fois une demande de Prestation de compensation du handicap (PCH). « Obtenir une aide à domicile permettrait notamment à ma femme de souffler, que je sois moins à sa charge », confie cet habitant de Saint-Denis qui apprécie de recevoir de l’aide dans un parcours qui n’est pas toujours évident. « Ça permet d’être sûr d’avoir un dossier complet, auquel il ne manque rien », poursuit-il, l’air soulagé.
Ce dépôt de dossier est déterminant puisque c’est de lui que dépend ensuite l’ouverture de droits pour des compensations financières ou des prises en charge en établissement. Et pour 39 865 dossiers déposés en 2022, ils et elles ne sont pas trop de 180 agent·e·s, à la MDPH 93, pour s’assurer que les délais soient acceptables, dans des situations qui suscitent souvent stress et angoisse. Grâce à une réorganisation importante en 2022, la MDPH a réussi à rattraper le retard accumulé pendant plusieurs années : il faut désormais compter 5 mois en moyenne pour une réponse sur demande d’Allocation Adulte Handicapé (AAH). Plus complexe, une demande de PCH (qui finance par exemple une aide à domicile ou l’aménagement du logement) peut prendre plus de temps. Les formes d’accès aussi se sont démultipliées : physique, à travers les permanences d’accueil de Montreuil et Saint-Denis, ou dématérialisée grâce au site mdphen ligne.cnsa.fr/mdph/93 sur lequel il est désormais possible de déposer son dossier en intégralité.
Renforcer le soutien aux aidant·e·s
Porte d’entrée dans le parcours du handicap, le Département s’efforce aussi de renforcer le soutien aux aidant·e·s, ces proches de personnes handicapées ou en perte d’autonomie qu’on estime en Seine-Saint-Denis à 335 000. Des proches qui souvent sont en situation d’épuisement ou d’isolement du fait de leur charge physique et mentale. « On essaie au maximum de développer des solutions de répit, en travaillant par exemple avec des services d’aide à domicile ou en déployant de l’hébergement temporaire dans les établissements pour personnes âgées ou pour personnes en situation de handicap », détaille Isma Zalambani, coordinatrice du pôle bientraitance, aidant·e·s et lien social au Département.
Besoin d’un plan de rattrapage ambitieux
Pour autant, dans ce combat, la Seine-Saint- Denis se sent bien seule. En mars, son président Stéphane Troussel avait appelé à un plan de rattrapage pour la prise en charge du handicap. « La Seine-Saint-Denis est le territoire le plus sous-doté de métropole en établissements sociaux et médico-sociaux. 6 700 enfants et 2 500 adultes sont ici sans solution adaptée. Le Département a donc besoin d’un plan de rattrapage ambitieux » a-t-il encore répété aux Rencontres de l’autonomie, tenues à Bobigny en septembre 2023.
Tous les commentaires1
Bonjour Mme veux savoir si je peux faire un rattrapage comme je me suis pas inscrit que quelques années, et puis pour consulter un médecin se n’est pas évident beaucoup de médecin ne veulent pas faire le renouvellement une perte de temps les jours avanse et les mois