Vital’Im efficace contre la précarité alimentaire

Vital’Im efficace contre la précarité alimentaire
Bien manger
  • L'heure est aux premiers bilans pour cette carte alimentation durable lancée en 2023 par le Département de la Seine-Saint-Denis, en partenariat avec l'ONG Action contre la faim.
  • 1 350 Séquano-Dionysien·nes ont ainsi bénéficié de cette aide de 50 euros par mois et par personne pour l'achat de produits alimentaires durables.
  • Les bénéficiaires se nourrissent de façon plus équilibrée et vertueuse sur le plan environnemental.

Face à la précarité alimentaire notamment chez les étudiant·es et les familles monoparentales et au phénomène de la malbouffe, l’idée de «chèque alimentaire» a émergé depuis plusieurs années dans le débat public. En Seine-Saint-Denis, la crise sanitaire et l’inflation des produits de base ont accentué la vulnérabilité alimentaire. 27,6% de la population de Seine-Saint-Denis vit en effet sous le seuil de pauvreté, bien au-dessus des 14,6% en France métropolitaine.

Pour aider les plus précaires, le Département s’est associé à l’association Action contre la faim pour tester la mise en place du chèque d’alimentation durable Vital’Im jusqu’en 2027. Dotée d’un budget global de 2,3 millions d’euros, cette expérimentation est aussi soutenue par l’Etat dans le cadre de l’appel à projets « Mieux manger pour tous ». Le panel des 1350 habitant·es qui en ont bénéficié est composé d’un public plus à risque que le reste de la population, à savoir les étudiant·es, les ménages fragiles, les personnes âgées, les femmes enceintes ou avec un ou plusieurs enfants en bas âge…

Vital’Im, comment ça marche concrètement ?

Les 530 familles accompagnées de Montreuil, Sevran, Villetaneuse et Clichy-sous-Bois bénéficient d’une aide financière de 50 euros par personne et par mois, pendant 6 mois. Ce moyen de paiement leur permet d’acheter les produits alimentaires de leur choix dans les commerces partenaires (épicerie, restaurants, supermarchés…) et de cumuler jusqu’à 25 euros de bonification pour des achats durables. Les distributions se font faites de façon échelonnée d’abord à Montreuil fin 2024, puis à Sevran jusqu’en avril 2025 puis actuellement à Villetaneuse et à Clichy-sous-Bois.

En plus de cette aide financière, les usager·ères du projet se voient proposer un accompagnement réalisé par des associations pour s’orienter vers une alimentation durable (cours de cuisine, jardinage, visites de lieux écologiques…). Parmi la quinzaine d’ONG mobilisées, on retrouve le Secours populaire, Altrimenti, Makesense, Aurore, le Maison culturelle franco-syrienne de Montreuil, Les Castors bios, le sens de l’Humus…

 

Premier bilan, focus sur Montreuil

Combien de bénéficiaires ? 
207 familles, soit 481 personnes (dont 34% de personnes seules)

Qui sont les bénéficiaires ?
– à 81% des femmes avec une part importante (46%) de seniors ou de familles avec enfants de moins de 3 ans.
– Ce public est composé à 44% d’enfants et d’adolescent·es, 39% d’adultes et 17% de plus de 65 ans.
– 69% d’entre eux·elles sont locataires et 15% de ces usager·ères résident dans un hébergement d’urgence.
– Un peu moins de 70% des ménages interrogés ont a minima un membre de leur foyer en situation de vulnérabilité (personnes vivant avec une maladie chronique, un handicap, femmes enceintes ou allaitantes…).

Où ont-ils·elles acheté ?
Ils et elles ont employé leur carte à 47% dans des grandes ou moyennes surfaces et à 24% dans des magasins durables. Parmi les lieux fréquentés : on peut noter la coopérative Biocoop, Auchan Bagnolet, la boucherie Etoile d’Afrique, le supermarché Simply Market…

Quel impact sur les pratiques alimentaire ? 

– Des assiettes plus diversifiées avec une augmentation de la consommation de viande et de légumineuses alors que la majorité des usager.ères interrogé·es déclaraient ne pas manger plus de ces produits pour des raisons financières.

– La disparition de l’indicateur le plus critique de l’insuffisance alimentaire (personnes déclarant qu’il leur arrive souvent de ne pas avoir assez à manger).

– Une part importante de dépenses dans les magasins durables (24,2 % contre 8,1 % dans la restauration rapide) alors même que l’aide financière n’est pas directement orientée vers ces commerces.

Un accompagnement qui crée du lien social :
Les 15 associations partenaires retenues dans le cadre de l’appel à projets ont proposé plus de 150 activités au cours des 6 mois du projet (ateliers cuisine, distribution de paniers de fruits et légumes, découverte de jardins partagés, fréquentation d’AMAP…). Non obligatoires pour bénéficier de l’aide financière, ces activités ont réuni 500 usager·ères de Vital’im (certain·es ayant participé plusieurs fois) avec comme principales motivations affichées « le lien social » et « l’apprentissage ».

Et ensuite ?

L’expérimentation. Vital’Im se poursuit désormais à Sevran, Villetaneuse et Clichy-sous-Bois avec des premières conclusions rendues en 2026.

 

La distribution des cartes Vital’Im avec notre reportage :

 

 

Crédit-photo : Nicolas Moulard et Sylvain Hitau

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