« Avec un bébé et un travail à horaires décalés, j’ai tendance à m’oublier complètement afin de gérer le quotidien » confie Déborah, agent d’entretien de la RATP. « La rencontre avec Oumssalem m’a fait un bien fou et je vais essayer maintenant de consacrer des petits moments dans la semaine pour me faire jolie et me sentir mieux dans ma peau ».
Comme les participantes Brennus, Aïcha, Vanitha et les travailleuses sociales du service… la quadragénaire sevranaise a littéralement bu les paroles de la jeune influenceuse dont les vidéos dédiées au rapport au corps totalisent plus de 140 000 abonnés sur Instagram et 256 000 sur Tik Tok.
Au delà des nombreux conseils – et des cadeaux – dans les domaines du maquillage, habillement… l’influenceuse Oumssalem et Myriam, sa collaboratrice créatrice de contenus, spécialisée dans les soins de la peau ont aidé les participantes à dépasser leurs « pensées négatives » et à développer un regard bienveillant sur elles-mêmes dans l’optique de mieux se projeter dans l’avenir.
Un programme inédit pour renouer avec son image
« Les personnes que l’on reçoit sont souvent préoccupées par des problématiques financières, d’isolement ou de santé qui peuvent être ravageuses en terme de confiance en soi, surtout pour les femmes qui gèrent souvent aussi les soucis familiaux » explique Fazia, assistante sociale de la structure. « Nous avons pensé que des moments de bien-être leur permettraient de faire une pause dans leur quotidien difficile et de retrouver les ressources dans la voie de l’insertion sociale et professionnelle. »
Le service social départemental de Sevran a donc commencé il y a 5 mois à travailler sur un projet innovant destiné aux Sevranaises, dans le but de lever des « freins psychologiques » à l’emploi et de les remobiliser. Dans un premier temps, cinq travailleuses sociales et la conseillère en insertion socio-professionnelle : Karima, Kadia, Inès, Fazia et Kahénin ont monté un groupe projet et mis en place dès le mois d’octobre quatre ateliers gratuits avec des intervenantes de l’association Joséphine qui gère un réseau national de salons de beauté solidaires.
« Les participantes volontaires ont profité de la présentation des routines sur les soins du visage, la coiffure, de conseils pour faire des cosmétiques avec des denrées alimentaires et d’une journée à Paris dans un salon de beauté privatisé » annonce Véronique Dos Santos, la responsable du service social départemental de Sevran. Ce programme vise également à faire connaître les ressources locales aux usagères et les inciter à sortir de leur isolement.
Les ateliers Un temps pour soi visent à donner aux femmes des bonnes pratiques à renouveler régulièrement dans leur vie quotidienne.
Valoriser ses atouts majeurs
Le personnel du service social départemental a également organisé un atelier collectif le 19 octobre dans les locaux de la structure avec Cathia, experte en colorimétrie qui a aidé les usagères à trouver leur palette de vêtements en fonction de leur morphologie. Le succès de cet atelier et les retours très positifs des participantes ont incité les travailleuses sociales et la conseillère en insertion socio-professionnelle à renouveler l’opération auprès d’un troisième groupe de volontaires.
« Inès, notre assistante sociale très branchée sur les réseaux sociaux connaissait l’influenceuse Oumssalem et l’a convaincu de contribuer à notre projet » se félicite Karima, conseillère en économie sociale et familiale. « On a été très impressionnées qu’elle et Myriam, qui ont plus de 700 000 followers sur les réseaux sociaux prennent le temps de rencontrer nos usagères et je dois dire que nous avons été bluffées par leur professionnalisme et le côté glamour et magique de l’après-midi qu’elles ont organisée ».
En plus des conseils beauté, les dix participantes regonflées à bloc se sont vues offrir pour chacune cinq produits de beauté, des vêtements adaptés à leur personnalité, un beau spectacle de danse indienne ainsi que des moments de partage et de rigolade dans des habits traditionnels d’Asie du sud. Toutes ont terminé la journée avec des étoiles dans les yeux, à l’instar d’Aïcha, 50 ans, qui a longtemps travaillé dans la coiffure. « C’est vrai qu’avec mes problèmes de santé, j’avais tendance à moins prendre soin de moi, ce que mes filles me disaient gentiment » déclare-t-elle. « Après cette si belle après-midi, je vais reprendre les bonnes habitudes et penser à me respecter et surtout montrer que je suis une femme fière et debout à mon entourage ».
Cette bulle d’oxygène a également permis à Kahenin, Fazia, Kadia… respectivement assistantes sociales, conseillère d’insertion socio-professionnelle… de détendre les relations entre elles et les usagères des services sociaux et créer « de la cohésion d’équipe ». Ce programme Un temps pour soi, ultra-populaire auprès du public et des professionnel·le·s du service sera peut-être renouvelé par la suite dans d’autres structures départementales. Une jolie façon d’inciter les personnes précaires à tisser des liens entre elles et de mieux rebondir sur le chemin de l’insertion.
Hassiba est repartie avec des produits de beauté ainsi qu’une veste, une chemise et un pantalon choisis par la youtubeuse en fonction de sa morphologie.
Carine Arassus
Images Nicolas Le Hérissé
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Texte excellent sur le fond et sur la forme
Bonjour Monsieur ,
Je suis éducatrice à Sevran dans un Itep avec des adolescents .
Je voudrais rencontrer l’influenceuse pour un projet de relookage des jeunes avant les stages en entreprise . Pouvez vous me transmettre les coordonnées de l’influenceuse ?
Merci Monsieur .
Cordialement
Mme Cervero