Santé : Le Département vient à votre rencontre
- Pour améliorer la santé des habitant·es, le Département a choisi d'aller à leur rencontre, de les former.
- Il a aussi équipé un bus pour les soins dentaires et réalise des bilans de santé sur toute une classe d'âge.
- Son objectif : que la prévention santé gagne en efficacité.
Le désert médical avance en Seine-Saint-Denis. On manque de médecins traitants, d’orthophonistes, de dentistes… Entre les départs à la retraite, les cabinets médicaux saturés, et les dépassements d’honoraires, le prix à payer pour se soigner est tel que beaucoup d’habitant·es font passer leur santé au second plan. La santé ne relève pas d’une responsabilité légale du Département mais il a décidé d’agir dans le domaine de la prévention.
Et pour les convaincre de prendre soin d’eux, le Département va à leur rencontre. En transformant un bus en cabinet dentaire mobile, il sensibilise sa population à l’importance des soins dentaires. Chaque année, 2 000 patient·es y sont accueilli·es. Plus de la moitié d’entre eux et elles ont des soins à effectuer : une carie à soigner, une dent à extraire… Négliger ses dents en effet peut être lourd de conséquences. « Les problèmes de dents ont un impact sur la santé globale en provocant des diabètes et des problèmes cardiaques » rappelle Jérémie Bazart qui officie comme chirurgien-dentiste dans ce bus.
La santé au pied des tours
Le Département met aussi à disposition des médiateur·rices en santé dans les quartiers prioritaires. De septembre à juillet, ils et elles tiennent une permanence au Bourget, Stains, Bondy et Neuilly-sur-Marne. Ces Accueils santé installés au pied des tours se tiennent tous les 15 jours, à la même heure et au même endroit pour faciliter la rencontre des habitant·es. « La priorité est de soutenir les bons réflexes pour maintenir un bon état de santé. Cela commence par connaître ses droits pour pouvoir être soigné et savoir à quelle porte frapper » explique Julie Talibon qui coordonne le dispositif. « Quand ils n’ont pas l’AME (Aide médicale d’État), pas decarte vitale, nous les orientons vers les Pass (Permanences d’accès aux soins de santé), les circonscriptions sociales, les associations qui proposent des domiciliations pour qu’ils aient accès à leurs droits » explique Najette Hriba en accueillant avec décontraction les passant·es, avec un petit café ou un thé, et en répondant avec sérieux aux questions qui touchent à leur santé.
À l’Académie populaire de la santé, là encore, le Département innove en proposant aux habitant·es de Seine-Saint-Denis de se former auprès d’expert·es pendant une année sur les questions de santé. On les appelle les Ambassadeurs de la santé « Ces personnes viennent de tous horizons. Certaines sont issues du secteur médico-social, d’autres sont diplômées, d’autres pas, d’autres vivent en hôtel social. Tout le monde peut devenir Ambassadeur ou Ambassadrice » explique Jean-Marie Blanchoz son responsable qui veille à cette diversité. Cet été, pendant les Jeux olympiques, au parc Georges-Valbon, à La Courneuve, ils et elles ont mené des ateliers qui ont réuni près de 200 personnes pour parler activité physique, IST (Infections sexuellement transmissibles) et maladies chroniques. « On agit là où on peut agir, explique Hadjer Louiz. J’en parle dans le bus, devant l’école de mes enfants. Mes actions de promotion de la santé ne sont pas limitées à un cadre. Je n’ai pas besoin d’être dans une salle. » Une étude est en cours, menée par le Leps (1), qui s’intéresse justement à la manière dont les membres de l’Académie, une fois diplômé·es, partagent leur savoir-faire, leur compétence avec leur entourage et les personnes qu’ils et elles rencontrent au quotidien.
Avec ses actions sur le terrain, le Département veut prévenir et guérir, promouvoir et sensibiliser et surtout dédramatiser les questions de santé. L’objectif : faire passer la santé au premier plan. Et vous, comment ça va ?
