Des associations de plus en plus nombreuses pour aider les femmes
- Hébergements d’urgence, aide au déménagement, aide juridique : de plus en plus d’associations interviennent, en partenariat avec le Département, dans le parcours de femmes victimes de violences conjugales.
- Un Abri qui sauve des vies, SOS Victimes 93 ou encore La Maison des Femmes de Saint-Denis... Nous vous les présentons.
Un Abri qui sauve des vies
À la fin de 2024, le Département a noué un partenariat avec « Un Abri qui sauve des vies » qui propose une mise à l’abri des femmes victimes de violences conjugales chez des hébergeurs solidaires (les « abritante.e.s ») pour une durée de quinze jours, renouvelable une fois. Créée en 2020, « cette association était au départ un projet étudiant qui consistait à présenter une initiative citoyenne à l’attention des personnes en situation de vulnérabilité au moment du confinement, explique Charlyne Péculier, cofondatrice et directrice d’Un Abri qui sauve des vies. Durant cette période, une recrudescence des violences à huis clos avait été observée et les femmes en avaient été les principales victimes. On a alors réfléchi à une solution capable de garantir à ces femmes une mise à l’abri dans un hébergement d’urgence. Face à un conjoint violent, il s’agit d’une étape déterminante. » En effet : en 2023, 271 000 victimes de violences conjugales, en très grande majorité des femmes (86 %), ont été enregistrées, tandis que 40% des femmes victimes qui auraient besoin d’un hébergement n’ont eu aucune solution, disent les chiffres du ministère de l’Intérieur. En Seine-Saint-Denis, qui figure sur le podium des départements les plus impactés, on comptait, en 2022, 14 femmes victimes pour 1000 habitants contre 9 sur 1000 à Paris. Le projet de Charlyne est si bien ficelé qu’il devient vite une réalité et l’association voit le jour en quelques semaines. Dans le département, Un Abri qui sauve des vies s’appuie actuellement sur une trentaine d’abritante.e.s, des familles ou des femmes seules qui disposent de chambres libres dans leur logement.
Infos utiles_ Tél. : 09 77 42 59 20, de 8h à 23h. Email : contact@unabriquisauvedesvies. Site web : unabriquisauvedesvies.fr. Facebook : un abri qui sauve des vies. Instagram : @unabriquisauvedesvies. Pour proposer un abri : 01 60 99 52 36 ou abritant@unabriquisauvedesvies.fr.
LAO Pow’Her
Cette structure a vu le jour en 2019 à Bagnolet sous l’impulsion de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes après avoir fait le constat que « les filles et les jeunes femmes de moins de 25 ans étaient les premières victimes de violences, mais les dernières à solliciter les services de droit commun et les associations spécialisées », relève Amandine Maraval, directrice du LAO (lieu d’accueil et d’orientation) Pow’Her. Ouvert en journée, il propose un accompagnement individuel ainsi que des ateliers collectifs assurés par une équipe pluridisciplinaire. « Nous sommes là pour évaluer les situations d’urgence, assurer la mise en protection et faire en sorte que les victimes prennent conscience du caractère intolérable des violences », énumère la directrice. Dans ce LAO, 40 % des femmes prises en charge subissent des violences conjugales. « Les violences conjugales ne concernent pas seulement un couple vivant sous le même toit, soulève Amandine Maraval. La toxicité d’une relation se manifeste parfois dès l’adolescence. L’emprise psychologique n’a pas d’âge. » Soutenue par le Département (« un de nos principaux financeurs », dixit le LAO), l’association, unique en France il y a peu encore, est pourtant exsangue depuis quelques années, la faute « au désengagement des pouvoirs publics et de certains contributeurs », souffle, amère, Amandine. Une situation fâcheuse qui ne l’a pas empêchée d’accompagner 212 jeunes femmes en 2024, 805 depuis sa création.
Infos utiles_ Adresse : 79 bis avenue Gallieni, à Bagnolet. Ouvert les lundi, jeudi et vendredi de 14h à 18h et les mardi et mercredi de 10h à 18h. Tél. : 01 71 29 50 02. Email : accueil@lao.associationpowher.org. Le 16 octobre, en résonance avec la Journée internationale de lutte pour les droits des filles, le LAO Pow’Her organise à la bourse du travail de Bobigny une journée de réflexion partenariale avec au programme des débats et des tables rondes.
SoliMove
Fuir un mari violent, trouver un nouveau logement et entre les deux ? SoliMove. Depuis 2021, cette association, qui officie sur toute l’Ile-de-France, apporte une aide logistique et matérielle gratuite aux femmes victimes de violences conjugales au moment de leur déménagement. « Nous sommes en quelque sorte le chaînon manquant entre la phase d’hébergement d’urgence et l’accompagnement psychologique juridique », estime Maïlis Genoux, coordinatrice de SoliMove. Outre l’aide au déménagement (mise à disposition de cartons, du camion et de déménageurs), l’asso fournit également aux bénéficiaires un dispositif d’entreposage de leurs affaires pour une durée de six mois, « et même plus, si nécessaire », ajoute Maïlis. Pour agir, la structure bénéficie du soutien financier de partenaires publics (parmi lesquels le Département) et privés, mais aussi de l’apport d’une armée de bénévoles. « Maintenant que nous avons été bien identifiés, nous croulons sous les demandes », fait savoir la coordinatrice. Sur la seule Seine-Saint-Denis, l’association, qui fait partie du réseau « Elles déménagent », a jusqu’ici effectué quelque 50 déménagements en faveur d’une centaine de femmes et d’enfants. « Entre l’emprise du conjoint, la précarité, les difficultés administratives, etc., les femmes victimes multiplient les allers-retours, six en moyenne, entre leur domicile et l’extérieur, constate Maïlis. Une situation qui ne facilite pas la reconstruction de ces femmes et de leurs enfants. » Du fait de son action, l’association a permis à 98 % de ses bénéficiaires de ne pas retourner vivre auprès de leur compagnon violent.
Infos utiles_ Site web : solimove.com. Email : contact@solimove.com. Facebook : SoliMove. Instagram : @solimove_asso.
SOS Victimes 93
« Nous sommes une association départementale qui vient en aide aux personnes victimes d’infraction pénale », expose Jérôme Jannic, directeur de SOS Victimes 93. Les victimes de violences conjugales constituent la principale thématique (40 % de l’activité) de ce service spécialisé dans l’accompagnement juridique et le soutien psychologique. Le siège, qui est aussi la permanence principale, est situé à Bobigny et est complété par une vingtaine d’agences de proximité réparties sur l’ensemble du département. « En général, les personnes font appel à nos services après le dépôt de plainte, c’est à ce moment-là qu’ils prennent connaissance de notre existence », raconte le directeur. Et celui-ci de poursuivre : « Mais, à la faveur de l’agrément qui nous lie au ministère de la Justice, nous sommes aussi proactifs : nous allons au-devant des événements en contactant nous-mêmes les victimes identifiées par le parquet. L’objectif est de suivre chaque étape de la procédure pour adapter notre aide en fonction des décisions prises par la justice. » Par le biais du « Téléphone Grave Danger » (TGD), un service de téléassistance accessible 7 jours sur 7 et 24h sur 24, l’association met en place, en collaboration avec l’Observatoire départemental des violences envers les femmes, un dispositif de protection judiciaire. « Cela suppose une mesure d’éloignement du conjoint. Si celle-ci n’est pas respectée, le téléphone d’alerte va permettre de déclencher une intervention des forces de police, détaille Jérôme Jannic. Nous sommes à la croisée des chemins entre la police, qui gère les situations d’urgence, et la justice. »
Infos utiles_ Adresse : 5 rue Carnot, à Bobigny. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h30. Tél. : 01 41 60 19 60. Site web : sosvictimes93.com.
SOS Femmes en Seine-Saint-Denis
Depuis 35 ans, SOS Femmes en Seine-Saint-Denis accueille et accompagne des femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants. Outre l’écoute téléphonique, accessible du lundi au vendredi de 14h à 17h et qui a fait l’objet de 369 appels en 2024, « la porte d’entrée est le lieu d’accueil et d’orientation qui propose des temps de parole sans prises de rendez-vous animés par deux professionnels ainsi qu’une prise en charge personnalisée pour un soutien psychologique et juridique », dévoile Pauline Menaut, directrice de l’association. En 2024, SOS Femmes a organisé 188 accueils collectifs et enregistré la venue de 346 femmes (1309 passages au total). L’organisme possède également une expertise dans le domaine des hébergements d’urgence avec trois services spécifiquement dédiés : le premier assure un hébergement immédiat aux femmes majeures avec ou sans enfant en situation de danger. Activé par les commissariats du département et le 115, il a profité en 2024 à 66 femmes et 85 enfants. Le second est le centre mères-enfants (CME). Les familles sont accueillies, avec l’accord préalable de l’aide sociale à l’enfance pour une durée de 6 mois renouvelable jusqu’aux 3 ans de l’enfant le plus jeune. D’une capacité de 50 places (18 femmes et 32 enfants), il propose un hébergement d’insertion dans 18 appartements individuels, situés dans différentes villes. Le dernier est le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). « Les victimes bénéficient d’un accompagnement sur la durée, de 6 à 18 mois, avec pour objectif de reconstruire une autonomie personnelle et sociale », commente Pauline Menaut.
Infos utiles_ Adresse : 128, rue Baudin, à Bondy. Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 16h30. Tél : 01 48 48 10 48. Site web : sosfemmes93.fr.

La Maison des Femmes de Saint-Denis
Créée en 2016, cette structure aux couleurs bariolées située juste à côté de l’hôpital Delafontaine, regroupe en son sein plusieurs spécialités, de médecin à des psychologues, en passant par des juristes. Le but étant de simplifier les démarches, souvent très compliquées pour une femme victime de violences. Lancée par la médecin gynécologue Ghada Hatem, cette Maison s’est même agrandie en 2020. Outre cette unité dédiée aux femmes victimes de violences, l’entité compte également un centre de planning familial où sont notamment pratiquées ou programmées quelque 1000 IVG par an et un autre secteur dédié aux femmes victimes de mutilations sexuelles, comme l’excision. Depuis sa création, 60 à 90 femmes passent chaque jour la porte de ce centre pour y recevoir une aide et se reconstruire, tant physiquement que psychologiquement.
Infos utiles_ Adresse : 1 chemin du Moulin Basset, à Saint-Denis. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h et le samedi de 9h à 13h. Tél : 01 42 35 61 28. Site web : https://www.lamaisondesfemmes.fr/jai-besoin-daide/nos-parcours-de-soins/acces-et-contact/
Grégoire Remund
A noter qu’à côté de ces associations, le Département compte bien sûr aussi l’Observatoire départemental des violences envers les femmes, fondé par Ernestine Ronai en 2002. Très active, cette entité a été à l’origine de mesures innovantes comme le Téléphone Grave Danger et le protocole féminicide qui ont ensuite été généralisées à l’échelle nationale.
Tous les commentaires3
Merci pour cette liste précise et précieuse à conserver!
Bonjour je vois que vous êtes une association pour mère de enfants qui aide contre les violences conjugale mais malheureusement moi et la fille de22ans qui on subit des violences des menaces et on est on situation invalidité et on est dans l’attente d’une offre de logement depuis 16 ans je sais pas ses crois ses assistante sociale et association qui aide qui je veux bien savoir. Merci et très bientôt bonne excellente début de journée.
Bonjour,
Vous pouvez contacter l’association SOS FEMMES 93 : Adresse : 128, rue Baudin, à Bondy. Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 16h30. Tél : 01 48 48 10 48. Site web : sosfemmes93.fr
ou bien l’association Un Abris qui sauve des vies : Infos utiles_ Tél. : 09 77 42 59 20, de 8h à 23h. Email : contact@unabriquisauvedesvies. Site web : unabriquisauvedesvies.fr. Facebook : un abri qui sauve des vies. Instagram : @unabriquisauvedesvies. Pour proposer un abri : 01 60 99 52 36 ou abritant@unabriquisauvedesvies.fr.
Ainsi que l’association Soli Move : Infos utiles_ Site web : solimove.com. Email : contact@solimove.com. Facebook : SoliMove. Instagram : @solimove_asso.
Et l’association : Sos Victimes 93 Infos utiles_ Adresse : 5 rue Carnot, à Bobigny. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h30. Tél. : 01 41 60 19 60. Site web : sosvictimes93.com.