Nouveau siège pour le Secours populaire français à Bondy

Nouveau siège pour le Secours populaire français à Bondy
Solidarité
  • Le Secours populaire français de Seine-Saint-Denis qui a inauguré le 12 octobre son siège départemental à Bondy a fait le choix de devenir propriétaire de ses nouveaux locaux.
  • Ce centre départemental destiné à accueillir usager·es, bénévoles va y développer de nouveaux projets : ateliers de soutien scolaire, d’apprentissage numérique, de cuisine pour encourager une alimentation saine et accessible.
  •   Fort de 2200 bénévoles et de 7000 donateurs et donatrices, le SPF 93 a accueilli près de 100 000 bénéficiaires en 2023. Interview de Annie-France, Aurélien et Nacéra, trois générations de bénévoles présents ce jour-là.

En entrant dans les nouveaux locaux du siège départemental, il faut lever les yeux bien haut tant les piles de cartons montent jusqu’au plafond. Set de badminton, jeux de plages, casque de vélo, lampe solaire, jardin, potager, décoration festive, cartable à roulettes, matériel de bureau, chaussures de travail, pantalon, soquettes, jeans, doudoune, tee-shirt,pâtes qualité supérieure, petits pots Blédina, brick de velouté poireaux pomme de terre, pétale de maïs, riz du monde. Le contenu des étiquettes apposées sur chaque carton XXL empilé dans l’entrepôt du Secours populaire français de Seine-Saint-Denis donne un aperçu de la variété de ses actions.

« Le SPF n’est pas, contrairement à ce que l’on croit « une association d’aide alimentaire » explique son secrétaire général, Philippe Portmann qui ajoute « Nous développons l’accès aux droits, à la santé, au numérique, aux vacances, au sport, aux loisirs, à la culture. Nous travaillons sur de l’alimentation équilibrée en témoignent des ateliers que nous avons menés pendant les JOP avec une association partenaire sur la cuisine anti-gaspi. Pour autant, nous ne pouvons pas oublier le fait que nous avons accueilli en 2023 plus de 100 000 personnes, un niveau inédit bien supérieur à ce que nous avons accompagné lors de la crise du COVID. »

Pour inaugurer son nouveau siège situé dans la zone industrielle de Bondy, au 63-65 rue Marcel Dassault, le Secours populaire de Seine-Saint-Denis a convié ses bénévoles et ses partenaires. Parmi eux, Magalie Thibault, vice-présidente en charge des solidarités et de la santé

« Un territoire zéro non-recours »

Le Département qui s’est engagé dans l’expérimentation d’ « un territoire zéro non-recours » souhaite ainsi lutter contre la pauvreté en luttant contre le non-recours aux droits et notamment aux droits sociaux. Dans une période d’austérité budgétaire qui s’annonce, l’élue s’inquiète et de citer le rapport du collectif Alerte regroupant plusieurs associations : « l’inaction dans le domaine de la lutte contre la pauvreté coûte aujourd’hui 120 milliards d’euros à notre pays. Oui, moi je crois qu’il faut bien évidemment agir à tous les échelons. La présence aujourd’hui de notre collectivité le démontre. Mais on attend aussi un réel inversement de la volonté au niveau national pour engager une action contre la pauvreté et faire en sorte que chacun puisse vivre convenablement dans tous les territoires de France. »

A Pierrefitte, le Secours populaire travaille à la connaissance et à la défense des droits des Sans-papiers. Il mène des actions autour des violences faites aux femmes, du dépistage du cancer du sein. Il organise des sorties à la mer, dans des musées, à Paris, mais aussi au Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, à Montreuil. « On y va avec d’autres associations, comme ça on partage le car. Les enfants partent avec des chèque-livre comme ça ils peuvent acheter le jour-même » explique Annie-France du comité de Pierrefitte

A l’université Paris 8 Saint-Denis, le cœur du travail c’est la distribution alimentaire qui s’organise toutes les deux semaines. La fédération du Secours populaire arrive sur les lieux avec un camion de denrées alimentaire. Les bénévoles étudiants déchargent, installent. Au cours des deux dernières années, 700 étudiant·es ont bénéficié d’une aide alimentaire du Secours populaire sur cette Fac. « Certains viennent quasiment tout le temps, d’autres une seule fois et on ne les revoit pas explique Aurélien qui ajoute Après on fait une permanence d’accueil sur l’accès aux droits. Et toutes les années en juin, on propose une journée à la mer pour une cinquantaine d’étudiant·es. Le car est toujours plein. »

Crédit photo : Franck Rondot

Trois générations de bénévoles

« Ça me touche que le siège du Secours populaire porte le nom de Madame de Chambrun »

« C’est elle qui gérait à l’époque tout ce qui était PMI et crèches. Elle a eu un rôle important dans la réglementation des crèches en donnant les idées pour tout mettre en place. Au moment où on m’a demandé d’être trésorière suite au décès du trésorier, c’est comme ça que je suis devenue bénévole. Avant je ne venais que pour accompagner les sorties. Les fameuses « JOV » pour « Journées des oubliés des vacances ». On allait à Deauville. On emmenait 40 enfants de Pierrefitte et une dizaine d’adultes. On essayait de varier pour que ce ne soit pas toujours les mêmes, comme on ne peut pas emmener tout le monde. Le plus dur est d’avoir des accompagnateurs et accompagnatrices compétent·es car c’est une grosse charge d’emmener des enfants au bord de la mer. Ce qui me plaît au Secours populaire c’est que c’est ouvert à tout le monde, quelque soit les opinions, les religions, le statut ».

Annie-France, 79 ans, bénévole depuis plus de 40 ans au Secours Populaire de Pierrefitte.

« Je suis content qu’on ait des locaux neufs. »

« C’est un outil car c’est là où il y a l’entrepôt alimentaire. C’est important car, nous, on n’a pas de local sur la fac. Alors plus on se développe, mieux c’est car c’est important pour nous de continuer la solidarité. Je me suis engagé il y a deux ans au Secours populaire. C’était à l’occasion du festival de l’université du village des associations. Je les ai rencontrés, j’ai donné de mon temps. Je viens d’une famille très engagée, historiquement, que ce soit politiquement ou dans l’associatif. J’avais mon grand-père qui a été tout un temps engagé au Secours populaire dans le sud. Là comme j’entre à la Fac, j’avais pas mal de temps libre. J’avais envie d’occuper ce temps en faisant quelques chose d’utile. J’aime bien faire les choses bien. J’essaie de m’investir le plus carré possible. »

Aurélien, 20 ans, responsable du Secours populaire à l’université de Saint-Denis.

« J’ai 40 ans, je suis la plus jeune des bénévoles à Bondy. »

«Peut-être que les jeunes n’ont pas le temps de venir aider. Moi-même je ne suis pas toujours disponible. Je ne suis pas souvent au Secours populaire : j’y suis 1h, 1h30 les lundi et vendredi. Il y a deux ans, je suis passée au Forum des associations de Bondy où le Secours populaire avant un stand. J’avais envie d’aider, d’être utile, de faire une action sociale, une bonne action. Avec les bénévoles, on se voit à la ferme Gaillard, on fait de la distribution alimentaire, des fruits, des légumes, de ticket-service. Il y avait des gens que je connaissais, des voisins-voisines, et d’autres que je ne connaissais pas, qui vivent en foyer, hebergé·es par d’autres associations, le Secours catholique, la Maison Marianne. On fait pas mal de sorties avec le Secours populaire. On a emmené les bénéficiaires voir le spectacle du patineur artistique Fabrice Candeloro, c’est trop bien. J’étais avec ma fille, j’ai trop aimé. On est allé au cirque, au parc Aéroval, on a fait un échange avec les enfants palestiniens.

Nacera, 40 ans, bénévole à l’antenne de Bondy du Secours populaire depuis 2 ans.

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