Le sport, un allié précieux contre le cancer

Le sport, un allié précieux contre le cancer
Octobre rose
  • Kinésithérapeute depuis trente ans, Gwenaëlle Landrieu s’est spécialisée dans l’accompagnement de patientes atteintes d’un cancer du sein.
  • Elle les aide notamment à reprendre une activité physique adaptée, pour mieux supporter les traitements et réduire les risques de récidive.
  • Pour que l’aspect financier ne soit pas un frein, elle vient de lancer l’association Phoenixea, qui finance des abonnements sportifs.

En quoi l’activité physique est-elle bénéfique pour les femmes atteintes d’un cancer du sein ?

Gwenaëlle Landrieu : Les opérations et les traitements ont de nombreux effets secondaires. Ils provoquent des douleurs, des troubles associés, des états dépressifs. La pratique d’une activité physique adaptée peut réduire ces effets, diminuer la fatigue et permettre de se remettre plus facilement des traitements. Le sport a aussi un effet anti-inflammatoire qui peut prévenir ou réduire les risques de récidive. Cela redonne enfin de l’énergie, du peps. Cela améliore le moral et la confiance en soi. C’est une spirale positive qui permet de retrouver sa place dans la société.

C’est vrai pour toute activité physique ?

G.L. : Il faut commencer par une activité physique adaptée, surtout quand on est touchée par une affection, pour aller progressivement vers une activité sportive. Dans les maisons Sport-Santé ou auprès d’associations comme la CAMI Sport & Cancer, les femmes peuvent bénéficier de programmes spécifiques. À mes patientes, je propose aussi le programme Avirose, de pratique de l’aviron en salle. Notre rôle de kiné est de leur donner envie de poursuivre, mais beaucoup de femmes ne peuvent pas pour des raisons financières.

L’argent est un frein majeur ?

G.L. : C’est un des principaux, d’autant que le cancer précarise beaucoup. Les salaires sont diminués, des femmes se retrouvent seules, etc. Et c’est encore pire pour les personnes qui étaient déjà précaires avant. C’est regrettable de ne pas poursuivre simplement pour des raisons financières.

C’est ce qui vous a incité à créer Phoenixea ?

G.L. : Oui. Notre association a pour but d’aider les femmes à trouver une activité près de chez elles, en négociant des tarifs réduits et en finançant les abonnements à hauteur de 400 euros. Nous animons aussi des ateliers dans les quartiers prioritaires de la ville. Nous avons commencé il y a un peu plus d’un an. Les premiers mois, nous avons surtout cherché des financements mais nous comptons désormais 12 bénéficiaires et espérons pouvoir offrir 100 abonnements cette année. C’est ouvert à toutes dans un périmètre autour de Fontenay-sous-Bois : Montreuil, Noisy-le-Grand, Rosny…etc. D’ici 5 ans, nous aimerions toucher toute l’Île-de-France.

Plus d’infos sur le site de l’association Phoenixea

 

« Grâce au sport, je me sens plus vivante »

Farah, 45 ans, Noisy-le-Grand, bénéficiaire de l’association Phoenixea

« J’ai eu un cancer du sein et suis toujours sous hormonothérapie. Comme cela a tendance à faire grossir, j’ai voulu prendre un abonnement au complexe aquatique et sportif que nous avons sur la ville mais c’est très onéreux. L’association les a contactés, a réussi à avoir un tarif réduit et a financé l’abonnement annuel à hauteur de 400 euros. Il ne me restait que 230 euros à payer. Depuis le mois d’avril, j’y vais jusqu’à trois fois par semaine, selon mon état. Quand je me mets en mouvement, la fatigue s’envole alors que quand on ne fait rien, on l’est encore plus. C’est pareil pour mes sœurs de combat. Cela atténue aussi beaucoup de douleurs articulaires dues au traitement et diminue le risque de récidive. Grâce au sport, je me sens plus vivante dans mon corps et ça influe aussi sur le moral. Sans l’association, cela aurait été très difficile. Je pense que, au vu du tarif de l’abonnement et de ma situation, maman solo, en combat contre cette maladie, le cancer du sein, professionnellement pas en poste, j’aurais abandonné. »

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