« Etre actrice des politiques publiques » avec l’Assemblée des 100 Voix

« Etre actrice des politiques publiques » avec l’Assemblée des 100 Voix
Conseil citoyen
  • 50 habitantes, 50 habitants de Seine-Saint-Denis  : c’est la composition de l’Assemblée des 100-Voix qui se réunit pour la première fois ce samedi à Bondy.
  • Le département a lancé ce conseil citoyen formé de volontaires avec l’intention de donner la parole à un large panel d’habitant·es représentatif·ives de la Seine-Saint-Denis.
  • Deux axes notamment seront au menu des débats : les politiques publiques du Département en faveur de la jeunesse et du bien-vieillir.

L’ancien Institut de la Recherche pour le Développement à Bondy a été racheté par le Département pour en faire un pôle d’innovation sociale. Il accueillera ce samedi la 1ère session de l’Assemblée des 100 Voix.

« Cela me semble important d’avoir de véritables échanges, plutôt que de rester chacun dans nos petites bulles. » Muriel Doussot-Bouazza, habitante de Noisy-le-Sec, est ravie de faire partie des 100 habitants de Seine-Saint-Denis qui vont se réunir pendant deux ans pour tenter d’enrichir les politiques publiques du Département.

Pensé pour renforcer le lien avec le terrain, ce conseil citoyen va connaître sa grande première samedi 29 novembre dans les locaux de l’ancien Institut de la Recherche pour le Développement (IRD) de Bondy, devenu Pôle économique d’innovation sociale et environnementale (PEISE).

« Nous voulons avec cette Assemblée donner la parole à celles et à ceux qu’on entend trop peu. L’ambition est claire : évaluer nos politiques publiques, proposer des solutions concrètes, et ce sur deux grands axes : l’accompagnement de la jeunesse et le bien-vieillir en Seine-Saint-Denis », expliquait en septembre le président du Département Stéphane Troussel.

Dans le département le plus jeune de France métropolitaine – 1 habitant sur 4 a moins de 20 ans – développer les politiques publiques en direction des jeunes fait totalement sens. Aides au logement, lutte contre la précarité, sensibilisation à certaines thématiques de santé, amélioration des liens avec la police : un premier tour d’horizon mené cet été a pu montrer combien le chantier était vaste.

« Sans verser dans le misérabilisme, ce n’est pas simple d’être étudiant aujourd’hui. Souvent, on a l’impression d’être livrés à nous-mêmes. Par exemple, pour trouver un stage, ce n’est pas évident : j’ai frappé à tellement de portes, mais à chaque fois, c’est non. En plus, s’ajoute à ça que pour les inscriptions, on passe toujours par des plateformes numériques, c’est assez déshumanisant. Tout ça crée un stress assez néfaste. », confiait ainsi Nisrine, étudiante à Paris-8 rencontrée en mai dernier.

Mais il faut aussi anticiper le fait que la population en Seine-Saint-Denis comme partout ailleurs va vieillir, avec les problématiques d’autonomie et d’accompagnement des aidants que cela comporte.

« Même si je me sens encore très jeune, j’ai souvent le sentiment qu’on ne connaît pas tous les dispositifs qui existent déjà », insiste Muriel Doussot-Bouazza, 59 ans. Samedi, elle sera donc pressée de rencontrer ses collègues pour lancer la première session de l’Assemblée des 100-Voix.

CL

Quelques-uns des visages de la nouvelle Assemblée des 100 Voix :

– Ajoua Reine Gbissa, 43 ans, habitante de Pantin :

« J’ai candidaté parce que je trouve que les habitants ont un vécu qui peut déboucher sur des idées. Par exemple, l’année dernière, je me suis formée à l’Académie populaire de la santé, également lancée par le Département. J’ai pu me rendre compte qu’une partie de la jeunesse était malheureusement une cible trop facile pour certaines addictions : les écrans, certaines drogues etc. Moi qui ai deux enfants en bas âge, ça fait réfléchir. J’aimerais donc encore plus m’investir sur cette thématique de la santé. »

– Muriel Doussot-Bouazza, 59 ans, habitante de Noisy-le-Sec

« Je suis archiviste au Ministère des Affaires sociales, dans le 7e arrondissement. Je suis donc au fait des lois votées dans le domaine social ou de la santé, mais c’est toujours en tant que spectatrice. Là, avec ce conseil citoyen, je vais me sentir actrice des politiques publiques, ça change un peu. A 59 ans, je me sens encore très jeune, mais je regarde évidemment ce à quoi on a droit en tant que senior. J’ai souvent le sentiment qu’on ne connaît pas tous les dispositifs qui existent déjà ; la carte Améthyste etc… Voilà pourquoi j’ai envie de proposer un fascicule qui rappellerait tout ce à quoi on a droit en tant que senior. »

– Cassandre Gouget, 17 ans, habitante du Raincy

« J’ai postulé parce que j’aime bien m’engager et que je n’aime pas trop l’injustice. Je n’ai pas encore de projets précis en tête, mais j’aimerais bien lancer des propositions pour développer davantage les activités sport et culture pour les jeunes. Ca manque un peu je trouve. De manière générale, je trouve qu’il y a à travailler pour que les jeunes aient les mêmes chances. Car sinon, cela risque de provoquer un éloignement entre eux. Moi qui suis dans un lycée du Raincy, je me rends compte que je suis plus privilégiée que d’autres. J’aimerais notamment arranger ça par certaines activités qui réuniraient tout le monde. »

À lire aussi...
À lire aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *