Une fresque devant le collège République à Bobigny
- Commandée dans le cadre du Budget Participatif Départemental, cette fresque a été réalisée par l’artiste Sifat et 14 élèves d’Ulis, une classe d’inclusion pour enfants porteur·eues de handicap.
- Colorée et péchue, la peinture renvoie aux origines bengalies de Sifat, habitante désormais de Noisy-le-Sec.
- Trois autres fresques de ce type ont été réalisées dans le cadre du BUPA, à Montreuil, Villetaneuse et Villepinte.
Ce lundi matin, les 900 élèves du collège République à Bobigny ont trouvé leur établissement un peu changé. L’œuvre de l’artiste Sifat, apposée vendredi sur les grilles du collège, va en réveiller certains, en remplir de fierté d’autres, placer une étincelle de joie dans le cœur de tous.
Au cours de l’année écoulée, cette street-artist habitant Noisy-le-Sec a travaillé avec 14 élèves à cette fresque, réalisée dans le cadre du Budget Participatif Départemental. Son but premier : égayer un parvis jusque-là assez gris. « Pour moi, la joie est un acte de résistance. En ces temps compliqués, il ne faut pas oublier d’être heureux autant que faire se peut. Mon œuvre n’a pas de titre, mais si elle en avait un, ce serait Ode à la joie », témoignait l’artiste fortement influencée par le street-art mais aussi par le Bangladesh, pays de son père, d’ailleurs présent au moment de l’inauguration de la fresque.
« Ces lignes qui serpentent sur mon œuvre sont une référence aux alponas, des peintures bengalies, apparues au Moyen-Âge vers le 15e siècle, dessinées à la poudre de riz pour célébrer un événement heureux, un mariage, une naissance… », expliquait l’artiste passée un temps par le Garage B, un lieu de création mis à disposition par le Département.
Une œuvre collective
Mais l’œuvre se veut également collective puisque 14 élèves de la classe Ulis de l’établissement – une classe visant à l’inclusion d’enfants porteur·eues de handicap – ont contribué à sa réalisation. « Ils ont choisi entre deux versions que leur proposait Sifat et ont eux-mêmes réalisé deux toiles sur le même modèle qui viendront égayer les locaux de l’administration et de la vie scolaire », ajoutait Yannick Porte, le chef d’établissement.
« A l’image de Sifat, artiste originaire du Bangladesh, qui a fait sa vie en France, j’espère que tous les élèves de ce collège s’épanouiront en France, grâce notamment à l’éducation qu’ils auront reçue dans ce collège au beau nom de République », ponctuait quant à elle Dominique Dellac, vice présidente du Département en charge du patrimoine artistique.
Trois autres artistes ont réalisé des fresques similaires dans le cadre du BUPA, au collège Politzer à Montreuil, à Lucie-Aubrac à Villetaneuse et aux Mousseaux à Villepinte.
Christophe Lehousse
Photos : Marie Magnin
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