Transformons les cours de récré en Oasis

- Le Département crée des cours Oasis dans ses collèges.
- L’objectif : offrir aux collégien·nes un cadre de vie agréable, abaisser la température ambiante en cas de canicule et mieux répartir l’espace public entre les filles et les garçons.
Un jour de canicule quand on passe d’un parc tout vert, plein d’arbres, plein d’herbe, à la ville bitumée, on prend un coup de chaud. C’est pourquoi, le Département a commencé à faire entrer la nature au collège, dès 2014, en créant des jardins pédagogiques au collège international (Noisy-le-Grand) et Pierre-de-Ronsard (Tremblay-en-France), et des mares dans les collèges Cesária-Évora (Montreuil), Simone- Veil (Aulnay-sous-Bois) et Barbara (Stains). Un choix en faveur du développement durable et de la biodiversité.
Malgré tout, jusqu’en 2019, les cours de récréation des collèges restaient très bitumées. Un matériau qui retient la chaleur et la restitue dans l’air. Pour abaisser les températures dans les cours de récréation, le Département a choisi de retirer ce bitume d’au moins 50 % de leur surface dans 28 collèges. Les travaux consistent parfois à inverser le sens de la pente afin que les eaux ruissellent en direction des plantations. Et poser des pavés drainants pour que la pluie pénètre mieux dans le sol.
Place à l’ombre
La dernière cour Oasis se trouve au collège Saint-Exupéry de Rosny-sous-Bois, inaugurée, en mai dernier, avec des sols désimperméabilisés à 58 %. « Dans cette cour, on a prévu des îlots de fraîcheur, où on peut déambuler, qu’on peut même traverser. Ils sont semés en prairie, qui fleurit au printemps. On a planté aussi des arbres avec des essences extrêmement diversifiées, notamment tout le long de la piste de course pour donner, à terme, de l’ombre. Des dalles engazonnées ont aussi été installées pour réduire la chaleur » explique Kinga Grege, chargée de projets à la direction de la nature, des paysages et de la biodiversité au Département.
Avec les belles journées, les élèves s’y promènent un peu plus, s’y attardent, restent sur les bancs, discutent, lisent. Fini le terrain de foot ou de basket qui trônait au milieu de la cour de récréation, occupant tout l’espace. Presque exclusivement utilisés par les garçons, ces terrains de sport collectif avaient tendance à reléguer les filles à une portion congrue en périphérie.

Cours oasis au collège Saint-Exupéry à Rosny-sous-Bois
Partager l’espace
Le Département profite de ces travaux pour restructurer l’espace. L’idée est de le partager équitablement entre filles et garçons. La cour devient le symbole du partage de l’espace, du partage des loisirs, et par conséquent du par- tage des pouvoirs. Les cours Oasis favorisent l’égalité des sexes. Au collège Victor-Hugo de Noisy-le-Grand, où une cour Oasis existe depuis 2023, Imany, 11 ans, la trouve plus belle ainsi : « J’aime bien les cabanes parce qu’on peut s’y reposer. On peut y rester plus tranquillement car le terrain de foot a été déplacé derrière. »
Les cours Oasis insufflent même des idées aux professeur·es et aux élèves. Sophie Loretti leur professeure documentaliste en a profité pour créer un arboretum. Chaque essence d’arbre possède son petit panneau indicatif muni d’un QR code qui débouche sur les exposés réalisés par les élèves. Des mangeoires installées font de la cour un merveilleux poste d’observation des oiseaux. La cour devient alors un endroit où on apprend des arbres et des oiseaux qui nous entourent dans un cadre apaisé qui profite autant aux filles qu’aux garçons.
Comment naît une cour Oasis ?
Des ateliers organisés en amont permettent d’établir un état des lieux, voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Tout un travail de concertation mené par le CAUE 93 ( Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement). Des ateliers avec les enfants et d’autres avec les adultes : du·de la principal·e au·à la CPE, en passant par les enseignant·es et les personnels chargés de l’entretien. Cette série d’allers-retours avec les établissements permet de se représenter le projet. Généralement, avant le démarrage des travaux, il est proposé aux élèves de dessiner à échelle réelle la cour avec des bombes de peinture : retracer où seront positionnés les différents îlots, les arbres, les bancs, les copeaux de bois. Chaque site étant unique, avec son patrimoine architectural, son équipe pédagogique, chaque cour Oasis l’est aussi. Rien que du sur-mesure !