Les ados sont-ils des experts de leur collège?

Il s’agit d’une thèse de recherche-création qui a démarré en 2021. Je me suis intéressée à comment les habitant.e.s du collège, c’est-à-dire les collégiens, pouvaient considérer ce lieu. Je les ai accompagnés à regarder, à voir leur environnement comme un paysage et à en être actrice, acteur. Il ne s’agit pas de leur demander leur avis sur la taille d’une classe ou l’endroit où mettre le CDI. En revanche, au moment de déterminer l’emplacement des bancs dans une cour Oasis, je leur ai demandé de noter chaque jour la course du soleil et la place que prenait l’ombre des arbres. Ce travail a été très précieux pour savoir où positionner les assises. Et eux.elles seul.e.s pouvaient le faire.

Mon objectif est de donner une place à cette maîtrise d’usage, à côté de la maîtrise d’ouvrage. J’aimerai que l’expérience personnelle de l’adolescent soit davantage considérée comme une connaissance, comme une expertise. Je suis comme une médiatrice, une traductrice, à l’articulation entre les habitant.e.s du collège et le Conseil départemental qui administre ce lieu.

Que finalement travailler à la qualité esthétique d’un lieu ou à la qualité d’un moment avec des personnes, c’est permettre une meilleure relation entre des ados et des adultes, ou entre les ados eux-mêmes. Le beau est devenu un moyen et plus une fin, comme je pouvais l’avoir appris dans mon parcours d’étude.

Photo : Nicolas Moulard