Des œuvres d’art dans les collèges

- Le Département consacre 1 % du budget de construction ou de reconstruction des collèges publics à la réalisation d’une création artistique conçue pour le lieu.
- Coup de projecteur sur 3 projets pour sensibiliser le regard au beau.
| NOISY-LE-SEC
« Au gré des mots » d’une grande dame de l’ethnologie
La collectivité a commandé en 2019 à l’artiste Laurent Pernot une œuvre illustrant en trois dimensions l’héritage intellectuel que l’anthropologue Françoise Héritier nous a laissé. L’artiste a imaginé un nuage de mots suspendus, repré- sentatifs de ses travaux, de ses convictions et de sa personnalité. Constituée de dizaines de lignes enchevêtrées, cette œuvre dialogue avec l’éclairage et la lumière naturelle, par un jeu de transparence et de miroir.
Au-dessus du parvis abrité, l’artiste a mis en valeur deux citations emblématiques du combat de celle qui a toujours lutté pour la tolérance et l’égalité des sexes : « Être différent ne veut pas dire inégal » et « N’avoir jamais honte de soi ». Des citations qui font sens pour les adolescent·es à un âge où les identités se cristallisent.
| Collège Françoise-Héritier, 73 avenue de Bobigny à Noisy-le-Sec

« Après des repérages, il m’a semblé naturel de profiter des baies vitrées du CDI pour rendre visible mon œuvre aux collégiens qui lèveront la tête. Après l’installation, j’ai mené des ateliers avec les jeunes et leurs enseignants sur la question des stéréotypes ethniques, de genre... et des différents moyens de s’en débarrasser. Les dessins qu’ils ont réalisés ensuite ont libéré la parole sur leur ressenti face aux clichés. »
LA COURNEUVE
À Jean-Vilar, le graphisme parle toutes les langues
Dans ce collège, des phrases en soixante langues courent des murs au plafond. Réalisée en 2023, l’œuvre des graphistes Eddy Terki et Sylvia Dore célèbre les multiples langues parlées par les enfants et leurs familles dans cette ville multi-culturelle. Les deux compères ont ainsi imaginé sur les murs et les plafonds une déambulation révélant des citations d’auteurs d’ici et d’ailleurs en mandarin, kabyle, wolof… En entrant dans l’allée intérieure traversant le collège, on lira marqué au pochoir « Bienvenue dans votre plus beau monde », une allusion au titre d’une pièce de Jean Vilar et en fin de parcours une réflexion du philosophe Édouard Glissant. Les 2 créateur·rices ont également réalisé des ateliers de peinture, de typographie, des affiches… avec les élèves puis un livre sur les cuisines du monde en compagnie de leurs parents.

« Nous sommes passés de l’échelle de la main à celle de l’architecture en organisant pour les élèves des ateliers de peinture, de calligraphie, de cartographie... Des ados ont dessiné au pochoir sur les murs des citations traduites dans la langue de leurs parents et dans leur cantine des recettes de cuisine du monde. Des plats que leur famille ont préparés dans notre atelier à Saint-Ouen et que nous avons partagés ensemble. »
CLICHY-SOUS-BOIS
L’esprit de Louise Michel au-dessus des toits
La figure emblématique de Louise Michel, poétesse, pédagogue et figure révolutionnaire active lors de la Commune de Paris en 1871 est le point de départ du projet artistique de Pierre Ardouvin engagé en 2014. Le dernier vers du poème de l’Hirondelle « Il me faut comme toi l’air et la liberté » se découpe en lettres d’aluminium sur la façade du collège. La seconde partie de l’œuvre, un immense ballon rouge réalisé en résine, s’inspire du film Le ballon rouge d’Albert Lamorisse qui se déroule dans un quartier de Ménilmontant, dans le Paris des années 1950. Son histoire, mettant en scène un jeune enfant et son ballon de baudruche, rend hommage à l’innocence et à la magie de l’enfance. Une couleur qui est aussi un clin d’œil aux temps des cerises, chers à la militante socialiste.
| Collège Louise-Michel, 1 boulevard Gagarine à Clichy-sous-Bois
