Des collégien·ne·s à énergie positive

« Chaque geste compte dans la lutte contre le réchauffement climatique et vous pouvez changer le monde à votre échelle en continuant à sensibiliser vos camarades, vos amis, vos parents… » déclare Stéphane Troussel accueilli sur scène dans une ambiance de show à l’américaine en présence de la conseillère départementale au projet éducatif Élodie Girardet. « Si on veut éviter que notre température ressemble dans vingt ans à celle de Camberra en Australie, il faut changer les comportements et je me réjouis du foisonnement de vos initiatives… ». 

Les 26 élèves présent·e·s, représentant une douzaine d’établissements, ont réussi le pari de réduire de 3 à 15% la consommation électrique de leur collège, avec une baisse moyenne à 8%. En convainquant les autres collégien·ne·s – et les équipes pédagogiques – à éteindre de manière rigoureuse les lumières des salles de classe, les ordinateurs, les vidéoprojecteurs… ces jeunes gens ont fait des petits miracles salués par tous·te·s leur·e·s professeur·e·s et récompensés par des lots variés liés à l’écologie.

L’accompagnement de structures scientifiques

« Chaque établissement a désigné une ou plusieurs personnes référentes (souvent des enseignant∙e∙s) du concours C’est pas Versailles ici !  débuté en février » explique Chloé Bonnefond, chargée des projets d’éducation au développement durable du Département. « Ceux-ci ont ensuite bénéficié d’une petite formation méthodologique pour accompagner au mieux les élèves dans leurs projets environnementaux ». 

Mobilisé∙e∙s par les référent∙e∙s, les jeunes volontaires ont imaginé des campagnes de promotion des écogestes (affiches, sensibilisations ou jeux en lien avec les économies d’énergie…) afin d’inciter leurs pairs à éteindre les lumières ou les vidéoprojecteurs dans les salles, les ordinateurs du CDI… « On a tous joué le jeu et ce n’était pas si contraignant » souffle Illian, 15 ans, qui a décidé de ne plus laisser son téléphone portable en veille la nuit. Certain∙e∙s principaux∙ales ont aussi remplacé les néons par des panneaux LED ou un système de détecteur de présence, des réflexions ont été engagées avec les élèves sur la climatisation ou le chauffage…

Par ailleurs, cinq structures comme les associations Écophylle, les Petits Débrouillards, le CEREMA… ont réalisé au printemps des sensibilisations dans les collèges sous forme d’ateliers, d’interventions en classe, d’escape games… « Encadré∙e∙s par des animateurs de l’association Génération Énergie, nos élèves ont notamment simulé les mesures prises par un décideur d’une ville confrontée à la canicule » détaille Benoît Rusch, professeur de physique du collège Henri-Sellier de Bondy. « Nous leur avons présenté plus tard un jeu de cartes comparant l’empreinte carbone des transports et je dois dire que la mise en situation les a énormément motivés à agir ». 

Deux collégiennes imaginent des toilettes sèches plus économes en eau et en électricité.

Une visite de la Cité fertile, laboratoire de la ville de demain

Les adolescent∙e∙s des 24 établissements lauréats bénéficieront l’an prochain d’un ensemble de récompenses sous forme de sorties éducatives (Cité des Sciences, Archéosite…), d’interventions d’associations en lien avec le développement durable ou de budgets participatifs…

Sensibles à leur implication, deux professionnelles de la Cité fertile leur ont présenté le tiers-lieu écoresponsable situé sur l’ancienne gare de marchandise de Pantin. Dédié aux enjeux de la transition écologique en ville, cet espace convivial accueille des Halles événementielles, un café-cantine locavore,  une brasserie, une serre avec potager et compost, des espaces de détente, un incubateur de starts-up et même un campus pour les éco-citoyen∙ne∙s les plus entrepreneur∙euse∙s…

« Nous avons instauré des animations sur des toilettes idéales ou sur le recyclage des déchets afin de leur montrer les énormes économies facilement réalisables en changeant certaines habitudes » déclare Solène, chargée de la vie associative de la Cité fertile. « Et peut-être auront-ils envie plus tard de participer aux nombreux ateliers grand public : potagers, ruches, up-cycling… organisés par nos bénévoles ou partenaires…». 

Ce challenge a incité les élèves les plus motivé∙e∙s à lancer leurs propres initiatives. Les collégien∙ne∙s d’Anatole-France à Pavillons-sous-Bois ont ainsi mené des opérations de nettoyage des déchets dans leur cour de récréation et le long du canal de l’Ourcq. « Plus de 270 kilos de détritus ont été récupérés » se félicite leur dynamique professeure d’espagnol, preuve que les adolescent∙e∙s peuvent donner de beaux exemples d’éco-citoyenneté à tous∙te∙s les habitant∙e∙s.

Grâce au recyclage, rien ne se perd, tout se transforme. Les élèves ont été sensibilisé·e·s à l’importance de bien trier les déchets ménagers.

Crédit-photo : Jérémy Piot