Collège : une expérimentation pour des toilettes plus agréables à Rosny-sous-Bois

- Le collège Albert-Camus a décidé depuis quelques semaines d'expérimenter un nouveau type de sanitaires : des toilettes mixtes avec des différenciations par type d'âge.
- Ce dispositif, accompagné de sensibilisations sur les règles du vivre-ensemble, recueille déjà les suffrages des collégien·ne·s en terme de propreté des lieux et de confort
- Il s'inscrit dans un vaste programme de rénovation de plus de 13,5 millions d'Euros : rénovation thermique, accessibilté, aménagements des salles...
« Se sentir bien quand on va aux toilettes fait aussi partie de la qualité de vie au collège » explique le Président du Département Stéphane Troussel venu inaugurer le 12 juin les nouvelles toilettes mixtes du collège rosnéen en compagnie de la vice-présidente en charge de la santé et des solidarités Magalie Thibault. « Il faut casser les tabous sur ce sujet et mettre en place des stratégies afin de garantir des sanitaires agréables et sécures quel que soit l’âge des élèves ». Attentif au bien-être des élèves dans les « lieux d’aisance » qui sont aussi des espaces de sociabilisation, le Département a décidé de soutenir l’initiative du principal Julien Dagneaux : proposer des toilettes mixtes et répartis par âge 6ème, 5ème d’un côté et 4ème – 3ème de l’autre. Le tout accompagné d’une charte pour le respect des lieux et des autres. Ce projet a été suivi par des collégiens et des collégiennes, la « team toilettes » !, composée essentiellement d’élèves du Conseil de la vie collégienne.
Le directeur d’établissement nous présente en vidéo son projet :
Une expérimentation pour éviter les « stratégies d’évitement »
« Avant, les sanitaires étaient sales et je me retenais toute la matinée avant de rentrer chez moi à midi » confie Inès, 12 ans. « Ou j’y allais avec des copines qui gardaient mon sac. Avec les nouvelles règles dans les toilettes, il faut reconnaître que c’est plus propre et qu’on se sent plus tranquilles ». Le directeur d’établissement Julien Dagneaux a mis en place une méthode originale, pionnière en Île-de-France, qui vise « par des coups de pouce psychologiques » à inciter les collégien·ne·s à respecter le bon état des « petits coins » en facilitant les relations entre les genres dans cet espace.
« Des jeunes en pleine crise d’adolescence peuvent faire n’importe quoi comme boucher les toilettes, écrire sur les murs, viser à côté… Instaurer des toilettes mixtes à un âge où le regard entre les filles et les garçons est important crée une responsabilisation de chacun et un plus grand respect des lieux que nos ATTEE ont déjà constatés » explique le directeur d’établissement. Celui-ci a organisé des rencontres avec l’équipe pédagogique, les collégien·ne·s, les parents d’élèves… pour recueillir leur point de vue, constatant avec satisfaction une libération de la parole des élèves sur ce sujet et une plus grande fréquentation des sanitaires.
Des toilettes mixtes, à quoi cela correspond concrètement ? Notre réponse en vidéo :
« Mes amies qui avaient des infections urinaires à force de se retenir sont soulagées » confesse Océane, 15 ans, qui avoue elle aussi avoir eu des problèmes de reins par évitement de ces lieux. « En plus, comme les nouveaux waters sont séparés par classe d’âge, les petits sixièmes ont moins peur d’être bousculés par les plus grands, même si la majorité ne fait pas ça méchamment… ». Très mobilisé, le jeune Léon, qui a contribué avec ses ami·e·s à une campagne d’affichage placardée dans les sanitaires et à des sensibilisations dans les classes, insiste sur la meilleure compréhension entre les genres que permet cette initiative. « Je vois des filles se maquiller dans les toilettes et j’ai l’impression de pouvoir parler plus facilement de règles ou des effets de la puberté avec des filles, ce qui détend les relations…».
Les adolescent·e·s nous donnent leur premier retour d’expérience…
Des travaux d’envergure dans l’établissement
Stéphane Troussel, la vice-présidente et leurs collaborateur·rice·s ont également fait le tour du collège afin de visualiser les besoins de rénovation des bâtiments. Équipé depuis peu d’un préau provisoire, le collège Albert-Camus, construit en 1965, a bénéficié de travaux notamment au sein des logements de fonction. Les 580 élèves accueilli·e·s vont profiter dès 2024 d’un projet de réhabilitation d’ampleur « par tronçons », correspondant à une enveloppe de 13,5 millions d’euros. « Nous prévoyons des travaux importants de rénovation thermique, d’accessibilité pour les personnes handicapées avec l’extension de la salle de restauration, un meilleur aménagement des locaux des professeurs…» détaille Tania Lods, chargée d’opération du Bureau de la Maîtrise d’Ouvrage.
Attaché à la transition écologique dans les collège, le Département va également réaliser un diagnostic dans l’optique de réemployer ou de recycler le plus grand nombre de produits et déchets de construction. Ce collège bas-carbone aura ainsi recours à des matériaux biosourcés et aux énergies renouvelables, avec un effort sur l’adaptation de l’éclairage aux différents types d’usage. Les prestataires réaménageront par ailleurs les espaces récréatifs en cour Oasis afin d’intégrer des îlots végétalisés en pleine terre et faciliter l’infiltration des eaux pluviales.

Les élu·e·s et les agent·e·s départementaux·ale·s ont visité les locaux du collège.
Nouvelles sanitaires mixtes, programme écologique, projet de toiture végétalisée… le collège Albert-Camus est le laboratoire d’un ensemble d’améliorations du cadre de vie favorables à un meilleur vivre-ensemble notamment entre les filles et les garçons. Avec des résultats encourageants depuis trois semaines, cette expérimentation sera peut-être amenée à s’étendre à d’autres établissements pour améliorer le quotidien et la santé des élèves.