Circuler à vélo en ville ? Désormais un jeu d’enfant pour des collégiens de Rosny-sous-Bois
- Deux classes de 6e du collège Antoine-de-Saint-Exupéry, à Rosny-sous-Bois, ont bénéficié, sur la période mai-juin, d’un cycle de formation dans le cadre du dispositif « Savoir Rouler à Vélo ».
- La septième et dernière session de cette opération nationale, que le Département porte dans ses collèges depuis plus d’un an pour apprendre aux élèves à circuler en milieu urbain en toute autonomie, s’est tenue le 26 juin. Reportage.
Jeudi 26 juin, 10h, au collège Antoine-de-Saint-Exupéry de Rosny-sous-Bois. Casques noirs vissés sur la tête, gilets orange sur les épaules, une poignée d’élèves de 6e, vérifient, concentrés et appliqués, dans la cour « oasis » fraîchement inaugurée, l’état de fonctionnement de leur vélo : pneus, roues, freins, guidon… Chaque élément est passé au crible. Dans quelques minutes, ils vont enfourcher leur monture, sortir du collège et faire le tour du pâté de maison par petits groupes de deux ou de trois. Autrement dit, affronter la jungle urbaine et son lot de camions, voitures, scooters et autres trottinettes électriques. Ou, si vous préférez, pédaler dans les conditions du réel.
Organisé dans le cadre du dispositif gouvernemental « Savoir Rouler à Vélo », dont le but est de permettre aux enfants de 6 à 11 ans (du CP à la 6e) de devenir autonomes sur leur biclou en maîtrisant parfaitement, d’une part, leur machine et en acquérant, d’autre part, les fondamentaux de la sécurité routière, ce rendez-vous constitue la septième et dernière étape d’un cycle de formation qui aura duré de mai à juin, 14 heures au total. Et qui a été animé par l’association « Tous en selle », mandatée par le Département. « Trouver l’équilibre, pédaler, freiner, tourner représentent les bases du ‘’savoir rouler’’, explique Amadou Cissé, président-fondateur de Tous en selle. À cela s’ajoutent des connaissances spécifiques et nécessaires pour, petit à petit, être capable de réaliser des trajets en conditions réelles de circulation, que les enfants soient seuls ou accompagnés. »
L’héritage des JOP
Pour ce faire, cette formation se découpe en trois blocs d’apprentissage : maîtriser les bases du vélo (savoir pédaler, tourner et freiner) ; savoir rouler en groupe en étant capable d’informer les autres d’une volonté de changer de direction, comprendre les panneaux du code de la route ; et, enfin, apprendre à rouler en autonomie sur la voie publique en s’appropriant les différents espaces de pratique. « Je viens de temps en temps au collège à vélo mais je ne connaissais pas grand-chose avant des panneaux de circulation, confie Alexis, un des élèves concernés par le projet. Désormais, j’arrive à les déchiffrer et je me sens plus à l’aise. » Son copain, Lassana, qui se pique d’être un habitué de la « petite reine », assure pour sa part qu’il fera davantage « attention aux priorités à droite, plus nombreuses qu’on croit. » Au travers de ce dispositif, il y a aussi de belles histoires. Il y a encore un mois, Mélissa ne savait pas faire de vélo. « J’en ai eu un enfant avec les petites roues mais depuis, plus rien », avoue-t-elle. Aujourd’hui, si elle concède devoir faire encore quelques progrès, comme « réussir à tenir le guidon avec une seule main », elle n’a rien à envier à ses camarades. « C’est pour moi une grande fierté et cet apprentissage a changé mon quotidien : pour me récompenser, ma mère m’a offert un vélo qui me permet de rejoindre le collège en 5 minutes, au lieu de 20 minutes à pied. »
Un an après, les Jeux olympiques et paralympiques continuent de faire des heureux. Le dispositif « Savoir Rouler à Vélo » a en effet profité de l’héritage matériel des JOP après que le comité d’organisation des Jeux, Paris 2024, avec le soutien de la Fédération française de cyclisme (FFC), a décidé de recycler 406 vélos pour les mettre à disposition de 24 collèges de Seine-Saint-Denis, parmi lesquels Saint-Exupéry. « Nous avons une flotte de 24 vélos, ce qui est super, se félicite Stéphane Michaud, prof d’EPS dans ce collège et référent du « Savoir Rouler ». On va pouvoir organiser de belles sorties, sur les bords de Marne notamment. »
Après environ vingt minutes d’échauffement, Francky, le binôme d’Amadou à Tous en selle, embarque avec lui un groupe de trois élèves (Enzo, Alexis et Lassana) pour la « grande sortie ». En bon moniteur de vélo-école, il reste à distance des ados pour ne pas influencer leurs décisions ou entamer leur concentration. Dix minutes plus tard, le bilan est archi positif : « Ils n’ont pas peur, leur pédalage est dynamique, ils regardent bien autour d’eux et pensent à tendre le bras au moment de tourner. C’est bon, ils ont tous les acquis« , analyse-t-il. À la fin de la matinée, Enzo, Alexis, Lassana et leurs camarades repartiront avec un diplôme récompensant leur motivation et leurs efforts. Avec le sourire aux lèvres et une bonne grosse dose de confiance en eux.
Grégoire Remund
Photos: ©Marie-Pierre Dieterlé
