Du 7 au 16 novembre, le Festival du film franco-arabe revient au Trianon et à Noisy-le-Sec avec une 14ᵉ édition plus engagée que jamais. Entre Tunisie, Irak, Palestine ou Égypte, une cinquantaine de films font résonner les voix, les luttes et les imaginaires d’un monde arabe qui n’a jamais eu tant de choses à dire.
C’est par une drôle d’histoire que s’ouvrira la 14e édition du Festival du film franco-arabe le 7 novembre au cinéma Le Trianon, à Romainville : celle d’une petite fille choisie pour préparer le gâteau d’anniversaire du chef de l’État. Cela pourrait sembler un honneur. Mais quand le Président en question n’est qu’un dictateur brutal et que la pénurie règne en raison d’un embargo, cette désignation a tout d’une cruelle gageure. Dans The Président’s Cake, un premier long métrage aussi ambitieux que splendide, l’ancien journaliste irakien Hasan Hadi filme la réalité irakienne sous Saddam Hussein au plus près et au plus juste : l’absurdité et la brutalité d’un régime organisé autour du culte d’un chef, les arrangements et la débrouille des habitants, les bassesses pour survivre, et la situation des enfants, devenus tout à la fois charge et trésor.
Le cinéma tunisien à l’honneur
Après cette avant-première, le festival proposera neuf jours de découverte de la création cinématographique franco-arabe, au cinéma Le Trianon (Romainville) et dans différents lieux culturels de Noisy-le-Sec. La Tunisie, dont le cinéma connaît un beau dynamisme, fera l’objet d’un focus avec une large sélection de films de fiction et documentaires, courts et longs, accompagnés de rencontres avec les cinéastes invités, une table ronde et un atelier d’intervention sur pellicule. Il y a sera question de migrations et de ses répercussions humaines et identitaires, de révolte et d’émancipation. À l’image des films de la réalisatrice Hind Meddeb, qui, au côté de Costa-Gravas, parrain d’honneur du festival, sera la marraine de cette édition.
Des regards et des luttes
Le festival transportera aussi les spectateurs et spectatrices en Palestine, au Soudan, dans la Syrie post-Assad, dans les luttes anticoloniales, avec les diasporas ou encore au cœur des imaginaires égyptiens. En tout, ce sont plus d’une cinquantaine de films, dont certains inédits ou rares, en avant-première ou pour le jeune public, qui seront projetés, en présence de différents invité∙es venu∙es débattre. Une programmation culturelle accompagnera l’événement, pour favoriser la découverte des réalités du monde arabe et de leurs diasporas, avec de la danse, du cirque, de la musique, de l’art textile. Une invitation à voyager d’un film à l’autre, d’un regard à l’autre, pour découvrir la diversité d’un monde arabe en mouvement.
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